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Test – The Evil Within 2

The Evil Within avait marqué le retour du maître du survival-horror sur nos consoles. Ambiance travaillée et univers bien personnel, mêlant habilement horreur, fantastique et thriller : Shinji Mikami a frappé fort, effaçant, l’espace d’une aventure, des années d’errements d’un genre qui se perdait entre action frénétique et manque d’ambition. 3 ans plus tard, Tango Gameworks remet le couvercle. Alors cette suite, une réussite ?

Désolation

3 ans après les évènements de Beaston et l’horreur vécue dans l’hôpital psychiatrique, c’est un Sebastian Castellanos vieilli, marqué physiquement et psychologiquement que l’on retrouve. En proie à ses démons intérieurs et occupé à noyer sa pénible existence dans quelques verres bien remplis, le destin va à nouveau lui faire vivre l’enfer sur Terre. Et c’est par l’intermédiaire de Kidman, son ancienne partenaire, que Sebastian va reprendre du service pour essayer de sauver tout ce qu’il lui reste : sa fille. Devenue le cœur du S.T.E.A.M, sorte de matrice permettant de sonder les esprits de ces utilisateurs, c’est donc dans l’esprit de son propre enfant que l’inspecteur va devoir plonger pour tenter de la ramener parmi les vivants.

Même si le scénario n’est pas le plus original qu’il nous ait été donné de voir, les changements narratifs opérés par les développeurs permettent finalement de s’attacher bien plus aux personnages que dans le premier opus. Plus proche, plus introspective, la narration se veut désormais plus posée, laissant le temps aux personnalités de se révéler et d’être plus appréciées. Une dimension psychologique que l’on sent d’ailleurs imbiber le jeu dans son ensemble, que ce soit en termes de gameplay ou d’ambiance.

Ainsi, si The Evil Within avait clairement été inspiré par les films d’horreurs comme Massacre à la Tronçonneuse, cette suite se veut plus proche de l’univers de Stephen King. Union, la ville où se déroule l’action, faisant inévitablement penser par exemple à Derry, petite bourgade imaginée pour le roman « çA ».

Marche ou Crève

Pas tout à fait monde ouvert, The Evil Within 2 fait le pari de se remettre en question et d’offrir plus de liberté. L’influence de King se ressent là aussi : fini la succession d’environnement clos et le gore à gogo, c’est désormais le joueur qui imprime son tempo au gré de sa découverte de la ville. Vous pourrez donc à loisir vous « balader » dans Union et faire quelques rencontres qui enrichiront le scénario ainsi que votre armement. Vous apprendrez d’ailleurs à user de la furtivité grâce à un nouveau système de cover, utile pour assassiner vos opposants sans gâcher des munitions trop rares. Vous devrez vous cacher, surprendre, fuir et, plus que tout, vous montrer patient pour survivre. Et au final, ce qui aurait pu être un danger pour le rythme du jeu se transforme en bonne surprise. On apprécie de pouvoir découvrir les méandres de cette ville et accomplir quelques quêtes secondaires, le temps de reprendre son souffle avant de s’engouffrer à nouveau dans la branche principale de l’histoire. Seule ombre au tableau, tous les édifices ne sont malheureusement pas accessibles et on se retrouve parfois à ne pas pouvoir franchir des buissons, une clôture ou à être bloqué par un bon vieux mur invisible. C’est la contrepartie à accepter pour conserver des zones peu étendues et un nombre de quêtes annexes limité afin de ne pas nuire au déroulement du jeu. Et c’est aussi ça qui fait qu’on se plaît à aller crafter du gel vert et quelques pièces détacher pour améliorer ses compétences et son arsenal.

Car, oui, comme dans le premier volet, Sebastian va pouvoir améliorer ses caractéristiques et son arsenal. Le gel vert, que vos ennemis laissent derrière eux une fois morts, permet d’augmenter l’endurance, la santé ou encore les mouvements de votre héros tandis que les pièces détachées permettent de développer vos armes et munitions. On retrouve bien les codes des jeux de Mikami et même si le système n’a rien de révolutionnaire, il reste efficace permettant de réduire le temps de rechargement, d’augmenter le nombre de balles dans le chargeur etc. Du classique donc.

Juste avant le crépuscule

Petite nouveauté néanmoins, vous aurez désormais la possibilité de créer vos munitions quand vous le souhaitez. Vous n’aurez plus la contrainte de devoir passer par un atelier mais serez libre de le faire quand vous le voulez. De quoi débloquer quelques situations parfois cauchemardesques pour lesquelles le stock de balles constitué n’est pas toujours suffisant.

Autre nouveauté plaisante, le gameplay s’est assoupli. Là où des rails semblaient être posés sous les pas de l’inspecteur Castellanos dans TEW, nous retrouvons ici des animations et une jouabilité plus fluides, plus naturelles. Même si ce n’est pas encore parfait, le tout a nettement progressé, proposant de fait plus de plaisir manette en main et moins de frustration. Malheureusement les caméras ne font toujours pas office de référence ne la matière et gâche un peu l’appréciation de certaines situations ou décors. Dommage, d’autant que sur ce dernier point c’est clairement du tout bon côté Tango Gameworks.

Techniquement, le jeu ne brille pas par sa modélisation ou la qualité de ses textures mais prouve qu’avec suffisamment de talent, de bons éclairages et des effets bien travaillés font des miracles.

Toujours dans le bon ton, les environnements sont brillamment mis en valeur par une direction artistique soignée qui ajoute au malaise général qui émane du jeu. Que ce soient pour les arrières plans à la dérive dans l’espace ou les intérieurs à la décoration bien choisies, les jeux de lumières et les effets volumétriques sont une vraie réussite et donnent un cachet unique au titre. Ambiance garantie pour vous accompagner dans votre descente en pleine folie.Peur Bleue

The Evil Within 2 réussit finalement un exercice difficile : faire évoluer la formule du premier épisode sans en perdre la saveur initiale. En prenant le parti d’ouvrir son terrain de jeu et d’étoffer la narration, le jeu propose une expérience très différente sans renier à aucun moment son héritage. Plus psychologique encore, ce deuxième opus est une vraie réussite dans le genre du survival horror et vous proposera 17 chapitres qui, à défaut de vous marquer pour la vie, vous feront passer agréablement une bonne dizaine d’heures. On regrettera quand même quelques limites techniques et l’absence de boss véritablement sensationnels pour lui permettre de franchir un cap. Nul doute que nous serons plus exigeants pour la suite… que semble annoncer l’épilogue de cet excellent The Evil Within 2

 

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