Chronique de joueurs – Panzer Dragoon Orta

Pour comprendre mon amour pour cet épisode de la vénérable série des Panzer Dragoon il faut revenir a des temps immémoriaux, une époque où Nintendo et SEGA régnaient en maîtres sans se soucier du petit outsider qui pointait le bout de son nez, Sony.

À cette époque, l’outsider allait devenir le boss du game, Nintendo peinant a sortir la N64 et SEGA aillant quelque peu négligé le développement de la 3D en préférant faciliter celui d’une 2D certes sublime mais pas en adéquation avec ce que la majorité des joueurs de l’époque voulait voir.

La firme d’Haneda, loin de se laisser abattre, avait quand même sorti quelques pépites 3D, et au milieu des Nights Into Dreams et autres Burning Rangers naquit ainsi Panzer Dragoon, une saga qui allait devenir culte grâce à deux shoot et un RPG sortis sur la 32 bits de SEGA.

Malheureusement, malgré leurs qualités et les bonnes critiques des joueurs, les faibles ventes de la Saturn en Occident n’aidèrent pas la série a être un succès commercial. Malgré tout, le petit MechaSokoj de l’époque bavait devant les captures des magazines, frustré de ne pas avoir de Saturn mais conscient que cette série devait être grandiose et puis que dire de cette 3D sublime ! Il ne sera jamais possible de faire plus beau non ?

Quelques années plus tard, la Dreamcast est là, elle est belle, puissante, du service online aux exclus maison elle a tout pour elle, malgré cela elle disparaît prématurément, entraînant avec elle la mort de maître SEGA en tant que constructeur. Ma vie est fichue, rien ne sera plus comme avant. Je noie ma peine dans les oldies, ma Dreamcast tourne toujours a plein régime et je me jure de bouder les autres 128 bits (petit con que j’étais) et me coupe de l’actu gaming.

Mais je ne serais pas entrain d’écrire ces lignes si un beau jour, chez un pote, je n’avais pas ouvert un magazine parlant de la Xbox, console de Microsoft. Je me souvient m’être dit qu’ils étaient cools de se lancer dans les consoles, qu’on s’en foutait des jeux PC sur console et puis en feuilletant le magazine je suis tombé sur les futurs jeux et mon cœur s’est arrêté de battre quelques secondes… ou plutôt il s’est remit a battre, un électrochoc, 2 photos, quelques mots : Panzer Dragoon Orta et une date de sortie calé quelque part en 2003.

Bon sur cette page il y avait aussi un certain Shenmue 2 et The House of the Dead 3, je vous passe le moment où j’ai eu la révélation « Dreamcast 2 » et je me reconcentre sur le jeu qui nous intéresse aujourd’hui. Panzer Dragoon Orta, j’en bégaye encore (mais à l’écrit ça se voit pas) . On est fin 2002, je suis toujours sur ma DC, sous le choc de la mort de mon éditeur préféré et j’apprends qu’ils sont toujours dans le game mais qu’en plus il vont sortir un nouvel épisode d’une série qui me faisait baver quelques années avant, n’aillant pu y jouer que chez la seule personne que je connaissait qui possédait une Saturn.

Attention ! Appuyer sur Start vous transportera dans un monde incroyable duquel vous reviendrez changé.

Bref, en mars 2003, j’ai acheté une Xbox et Panzer Dragoon Orta, une merveille, jamais un jeu ne m’avait paru aussi beau (bon en même temps la DC c’était le max chez moi). Orta répond au doigt et à l’œil, l’animation des dragons qu’elle contrôle est juste sublime, ça tire dans tous les sens, on esquive d’un coup de stick et pour ne rien gâcher l’OST est une merveille !! On a beaucoup parlé dans l’histoire du JV de la relation Link/Epona et plus tard de Wander et Agro, mais Orta et ses dragons m’ont marqué à vie. Comme dans les précédents épisodes, la relation fusionnelle entre l’humain et la créature mythologique est au cœur du jeu et le simple fait que la bête se fasse toucher prend aux tripes et met le joueur en mode berserker.

Je ne savais pas encore a ce moment que j’allais sombrer dans la religion X, tout ce que je savais a ce moment-là c’est que même mort SEGA c’était plus fort que moi, plus fort que tout même ! Panzer Dragoon Orta était la quintessence de ce que j’aimais , ce  « simple » jeu allait me propulser dans une autre dimension, il allait définir mon futur dans le jeu vidéo, mes futurs achats, mes futurs kiffs !

J’ai très peu dormi à la sortie d’Orta, comme à la bonne époque de la DC, SEGA avait (et a toujours quand ils s’en donnent les moyens) le don de me faire et refaire le même jeu à l’infini (et au-delà) sans qu’à aucun moment je me lasse. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai joué à Orta, le nombre de fois où j’ai recommencé un run parce que je m’étais fait toucher et que je cherchais la perfection.

Vous ai-je parlé de la Boite de Pandore (a prononcer avec une voix de témoin de Jéhovah) ? Ce bonus grandiose qui, entre autre, permettait de rejouer au premier Panzer Dragoon dans les meilleurs conditions ? Cette section bonus m’a rendu fou, les « ??? » de chaque section me poussait a être toujours meilleur, l’idée de ne pas voir un infime bout du jeu était impensable ! Je me suis dépassé pour tout débloquer sachez-le, sans savoir qu’au bout d’un certain nombre d’heures tout se débloquait tout seul…

Comble du bon goût, une Xbox Edition Limitée à 999 exemplaires a été commercialisée au Japon par le biais de SEGA Direct, achetable seulement par les joueurs aillant précommandés le jeu. (source de mon gars sûr : Gothic !)

Nous sommes le 17 avril 2018 et aujourd’hui Panzer Dragoon Orta est à nouveau sur le devant de la scène. Les équipes de Microsoft viennent de le rendre rétrocompatible, mais pas une simple rétrocompatibilité bateau servant juste a faire tourner le jeu comme à l’époque, non, cette fois le jeu est sublimé, proche de ce qu’ailleurs on appellerait un remaster. Il ne manque que les succès si on veut vraiment chercher quelque chose a critiquer, mais sinon c’est la perfection à portée de pad et tout ça pour une somme dérisoire en dematérialisé. Plus d’excuses donc, ruez-vous sur Panzer Dragoon Orta et offrez-vous une page d’histoire en jouant à un des meilleurs jeux de la création.