Connect with us

Hi, what are you looking for?

Actualité

Test – Beat Cop, Ripou jusqu’à l’os

beat-cop-Xbox

En 2014, 11 bit studio en surprenait plus d’un avec « This war of mine ». Cette plongée dans l’enfer d’une guerre civile vue à travers le quotidien de survivants a marqué les esprits. Plus par son ambiance et son esthétique que par la profondeur de son gameplay, d’ailleurs. Mais que cela doit être lourd psychologiquement de développer des années sur des sujets aussi sensibles que ceux traités dans « This war of mine ». D’où la volonté de partir sur un projet beaucoup plus léger ? Sans doute, en tout cas les développeurs annoncent la couleur d’entrée en plaçant Beat Cop comme un jeu pastiche des films et séries des années 80’.

Lorenzo Lamas version Brooklyn 1986

Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il rôde du coté du Dakota… Bon ça, c’est pour « le Rebelle » ; série nanardesque culte (je plaide pour un lien hypertexte vers le générique VF de cette série !). Non dans Beat Cop, l’inspecteur Jack Kelly tombe en disgrâce après son intervention sur un cambriolage qui a mal tourné. Mais alors très mal. Un mort, des diamants qui disparaissent au domicile d’un sénateur, il n’en faut pas plus pour retrouver l’inspecteur rétrogradé à la circulation pendant le temps de l’enquête. Qui a volé les diams ? Et le macchabée, est-ce de la légitime défense ? Vous avez 21 jours pour prouver votre innocence.

Beat Cop se déroule à Brooklyn, en 1986. Le joueur incarne donc l’agent Kelly, qui se voit attribuer une rue dont il aura la charge pendant tout le jeu. Votre rôle en tant que flic en uniforme ? Verbaliser les voitures, attraper les voleurs à la tire, les taggueurs, d’éventuels braquages… mais aussi et surtout, enquêter sur votre propre cas. Vous avez 21 jours pour cela. Chaque matin, vous avez droit à un briefing au commissariat 69 pour les objectifs du jour (lol, nous, 11 bit studios, on est trop marrant, trop subversif, on met 69, comme… le département du Rhône, non c’est drôle, allez rigole quoi). Tant de verbalisation, untel à surveiller, ces objectifs remplis vous permettront de toucher votre salaire. Car outre les diamants, l’autre fil conducteur de l’aventure est d’avoir suffisant de pognon pour la pension alimentaire de votre ex. Sous peine de Game Over.

En mode Eliott Ness ou ripou ?

L’argent de la pension alimentaire permet de placer le joueur face à un dilemme. Face aux sommes abusées à verser, céderez-vous à la tentation des pots de vin ou resterez-vous droit dans vos bottes ? En tout cas les occasions sont nombreuses de succomber. En effet, le quartier est sous la coupe de la mafia et d’un gang. Et ces deux organisations criminelles chercheront souvent à vous soudoyer via de petites missions, services, livraisons. Mais pas seulement, les honnêtes citoyens chercheront également à échapper à une verbalisation en vous proposant un petit billet.

Une barre de réputation accessible à tout moment dans le menu pause permet de savoir où on en est auprès de chaque faction. Auprès de la police également. Trop d’écart avec la loi ? Trop frontal avec la mafia ? Trop hostile au gang ? Game over. Il faudra (un peu) composer pour échapper à une balle ou une paire de chaussure en béton made in Little Italy et un tour dans l’Hudson River.

Brooklyn Nein Nein !!!

L’idée de départ est assez séduisante. Une forme de Vis ma vie de flic en uniforme pendant 21 jours, soit 21 chapitres. Hélas, on s’ennuie ferme au bout de 3 jours, soit 1 heure de jeu réel. C’est le temps nécessaire pour faire très largement le tour du gameplay, répétitif, simpliste et minimaliste. Et s’apercevoir qu’aucune réelle décision ne peut être prise pendant les dialogues en forme d’info-bulles. Le jeu devient même abrutissant à force de PV, de dialogues toujours les mêmes et de musique répétitive. Et ce n’est pas non plus les « missions principales » qui relèveront le niveau.

Pire. Par moment, il devient même a minima embarrassant, voire malsain, et pas dans le bon sens du terme. Le jeu se veut une parodie des films de notre enfance. Et c’est vrai qu’il nous arrache quelques sourires au début avec ses 378 542 références (le Moonwalk Diner, les noms des citoyens sur les sonnettes). Mais ses trois bouts de pixel et ses dialogues en bulles ne laissent pas de marge au second degré ni à l’ironie. On se retrouve avec des personnages déblatérant parfois des blagues potaches, lourdingues et beauf.

Avec même des relents racistes, homophobes et sexistes. South Park est l’exemple suprême que l’on peut rire de tout, même avec trois bouts de ficelles dans les premières saisons… mais dans Beat Cops, le style graphique et le style de narration n’autorise pas la moindre manœuvre. Tout apparaît donc très premier degré et vraiment déplaisant. Et ce n’est pas parce que les développeurs mettent un message textuel au début pour dire qu’il ne faut pas prendre le contenu du jeu au sérieux qu’il faut le faire sans talent.

Conclusion

Impossible pour moi de vous conseiller Beat Cop. Je me suis forcé à finir le jeu pour écrire ce test. 7 heures pénibles de gameplay répétitif, abrutissant, frustrant même. 7 heures à déambuler dans la rue avec les mêmes réflexions des pnj très borderline tant elles sont présentées maladroitement. Et ce n’est pas un avertissement en début de jeu qui peut dédouaner de quoi que ce soit. Alors certes, les références à gogo font plaisir mais cela ne suffit évidement pas. Les points positifs ? Le jeu ne plante pas et il est traduit en Français. Et basta. Le reste, c’est 21 jours sans fin, 21 jours de pixels mal dégrossis, de PV et de Rock FM. Dans leur message d’introduction, les développeurs concluent en écrivant en  gros qu’il faut profiter de la vie. Ils ont raison. Ne jouez pas à Beat Cop.

3 Comments

You must be logged in to post a comment Login

Leave a Reply

Copyright ©2023 XboxSquad.fr