Ah l’été, les moustiques, la canicule, l’absence de grosse sortie vidéoludique…

Au lieu de déprimer j’ai pensé qu’il était temps de me plonger dans la production indépendante. 

Je me suis dit que je n’étais pas à l’abris d’une bonne surprise et quel meilleur endroit que le GamePass, pour dénicher un petit jeu sympa.

Étant en mode larvaire ces temps ci j’ai tout de suite pensé à chercher parmi les point & clicks.

Les point and click vous connaissez ?

Ces jeux sont aussi vieux que l’ordinateur de bureau lui même. 

 

L’un des tout premiers commercialisé fut Enchanted Scepters jeu d’aventure sorti sur Macintosh en 1984.

Depuis cette date, rien n’a évolué du point de vue du gameplay. 

Ces jeux d’aventure se jouent à la souris, leur adaptation console se jouent avec le joystick.

Aucune surprise pourrait on croire ne peut venir de tels jeux. Et pourtant c’est exactement l’inverse.

 

Certains de ces jeux ont même marqué l’histoire du jeu vidéo et sont devenus cultes tels que : Myst, Les chevaliers de baphomet, l’Amerzone, Monkey Island et plus récemment les Sherlock Holmes ou Detroit Become Human.

 

Je vous disais donc, profitons donc de la canicule approchant pour nous offrir notre premiere review sur une production oh combien rafraichissante et qui sent bon le linge propre

Car oui, j’ai oublié de le préciser mais j’ai bien déniché une pépite de ce genre sur le gamepass.

Il s’agit de OLD MAN’S JOURNEY sorti il y a deux ans sur PC et tardivement le 4 mars dernier sur XBOX ONE

Derrière ce titre qui pourrait être celui d’un morceau de blues, se tisse l’histoire d’un vieil homme qui , bouleversé apres la lecture d’une lettre remise par le facteur, fait immédiatement ses bagages et s’en va pour un voyage à travers le pays.

le jeu offre un visuel doux, un dessin épuré, dépourvu d’angle saillant et de contour noir, à la colorimétrie riche et douce qui rappelle les œuvres à la craie grasse de Louis Toffoli.

 

Toffoli est un peintre français du XXème Siècle qui consacra une grande partie de son œuvre au travail de la lumière.

 

D’ailleurs Old Man’s Journey propose un grain très particulier et des textures très proche des toiles cirées sur lesquelles cet artiste travaillait.

Autant dire que ma première impression a été immédiatement agréable.

 

Ensuite j’ai écouté la bande son qui illustre ce titre.

Elle n’est n’est pas en reste.

 

A la façon d’un Yann Tiersenn pour Amélie poulain, le compositeur Andrew Rohrmann souligne avec justesse l’ambiance douce et nostalgique qui se dégage des graphismes.

C’est un artiste connu sous le pseudonyme de SCNTFC, acronyme de Scientific American.

A noter qu’Andrew est l’auteur de la bande son d’Oxenfree et de Peggle 2 mais a été aussi le sound designer du dashboard de la Xbox 360… info tres utile pour épater la galerie !

 

Nous retrouverons d’ailleurs bientôt ce compositeur lors de la sortie d’Afterparty de Night School Studio en 2019, disponible à sa sortie sur le gamepass, et que pour ma part, vous le devinez, j’attends énormément !

Écoutons pour mon plaisir à moi et j’espère du votre un autre extrait de la bande son, il s’agit de « Into The Water » l’un des 11 titres qu’Andrew Rohrmann a composé pour Old Man’s Journey.

Je ne vais pas m’attarder sur le game design.

C’est celui d’un point n clic classique en 2D, constitué d’une quinzaine de tableaux, majoritairement en scrolling horizontal avec deux touches, l’une pour l’action, l’autre pour le déplacement du curseur.

Il s’agit de déplacer le personnage à travers les tableaux en créant le chemin qu’il doit parcourir pour achever le niveau. 

 

Pour cela on agit sur les éléments du décor en surbrillance.

Décor qui se modifie peu à peu.

Ça donne à l’ensemble un aspect de livre pop up ; vous savez les languettes que l’on tire et qui donne vie à la page.

 

Il y a une parfaite concordance entre la construction picturale de Old’s Man Journey et sa narration.

 

Celle ci se dévoile peu à peu, via des cut scènes qui révèlent les raisons de ce voyage. 

Et on est saisi d’émotion par cette histoire simple, condensée en une heure et demie de jeu, mais qui m’a plongé dans un océan d’émotions par l’humanité et la justesse du propos. Tel une fable , le jeu se permet meme, une petite morale en guise de ending.

 

D’ailleurs l’émotion ressentie c’est souvent le point fort de ces jeux qui font la part belle à la narration, tel Silence, un autre point and click qui fera l’objet d’un prochain podcast, une aventure poignante où l’on accompagne un frère et une sœur dans un périple entre réalité cruelle et univers féerique où se jouera leur destin.

 

J’aime les Point and Click.

 

Ils sont le lieu d’une liberté créatrice débridée, on y trouve des histoires parmi les plus remarquables du jeu video et les DA les plus abouties.

Old Man’s Journey ne déroge pas à la règle.

 

J’aime Old Man’s Journey.

 

J’ai trouvé le jeu hautement contemplatif, notamment lors des pauses que s’accorde le vieil homme durant lesquelle il se remémore son passé.

J’ai joué près de 3h, dont un bon tiers à admirer le travail des artistes.

Ce titre m’a permis une récréation mentale dans ma vie vidéoludique souvent faite de panpanboomboom comme le dit mon ami Nico.

 

Old man’s journey n’a finalement pas pour but de revolutionner le genre, mais clairement de faire passer le meilleur moment possible. 

Objectif atteint en ce qui me concerne.

Et comme disait mémé qui poupouillait son chartreux, en sirotant une tisane verveine sur son rockin’chair un soir d’été, si c’est beau et poetique c’est que ça ne peut pas faire de mal.