[vc_row][vc_column][vc_column_text]Certaines œuvres, de par leur atmosphère, leur ambiance ou leur propos, parviennent à vous séduire dès les premiers instants. C’est le cas de FE. Présenté lors de L’E3 2016, le jeu développé par Zoink ! et édité par Electronic arts, avait retenu l’attention du public grâce à sa direction artistique unique et son cachet résolument jeu indé.
Fe érique
Couleurs pastel, décors oniriques, ambiances apaisantes : FE à résolument du style. Un style bien à lui qui le rend reconnaissable au premier coup d’œil et qui vous invite à voyager en terres nordiques, principales inspirations de l’œuvre. Les vallées et forêts enneigées qui servent de décor ici sont sublimées par une direction artistique véritablement de toute beauté et augurent du meilleur pour ce qui s’apparente à un Metroidvania 3D façon fable écologique.
Vous incarnez donc FE, petit personnage rappelant au choix “stitch” le gentil monstre de Disney ou Ori, autre référence clairement identifiée. Alors que vous vous dirigiez vers un arbre gigantesque en compagnie d’autres représentants de votre espèce, vous avez été projetés au sol. Perdu et seul, votre périple commence alors que vous reprenez connaissance. Après quelques minutes à déambuler et appréhender votre environnement, vous croisez ce qui ressemble à un cerf. Très rapidement, vous comprendrez que vous pouvez “communiquer” avec lui et en faire un ami en échangeant vos chants. Ce passage dévoile d’ailleurs la principale feature de gameplay, à savoir chanter pour entrer en interactions avec des personnages, des animaux ou encore la flore locale. Au cours de votre aventure vous pourrez ainsi découvrir 5 chants qui viennent s’ajouter à votre chant naturel et qui vous permettront par exemple de grimper sur le dos de certains animaux, comme le cerf précédemment aperçu ou certains oiseaux qui vous transporteront d’un point à un autre. Vous pourrez également faire éclore des fleurs qui vous feront planer ou des plantes qui vous délivreront leur graine, bien utile pour briser quelques cages ou toiles vous barrant la route.
Parallèlement à ces chants, vous découvrirez également des cristaux qui vous ouvriront le passage vers un autre monde. Vous y rencontrerez alors un arbre géant, cousin nordique du vénérable Arbre Mojo, qui vous transmettra de nouveaux pouvoirs. Dès lors, votre petit personnage pourra grimper aux arbres puis planer, courir, etc. 75 cristaux sont ainsi disséminés sur la carte mais seul une petite dizaine sera immanquable. En effet, si les 2 premières capacités sont indispensables pour progresser dans le jeu, les autres sont tout à fait optionnelles et n’apportent rien de plus à l’expérience. Dommage car sous ses apparences de Metroidvania, Fe ne vous invite pas plus que nécessaire à l’exploration. Pire, sans le marqueur visible sur la carte, vous serez régulièrement perdu dans ce monde où chaque recoin se ressemble et où il n’est pas toujours évident d’évoluer.
Fe brile
Et c’est là que les problèmes commencent pour le premier titre publié sous bannière EA Originals. Car derrière son apparence poétique et visuellement unique, le jeu brille surtout pas son grand classicisme et des errements de gameplay assez surprenants.
La progression se fait donc en apprenant chants et nouvelles capacités qui vous permettent d’atteindre des zones jusqu’alors inaccessibles. Vous découvrirez à chaque nouvelle zone un « bestiaire » spécifique ainsi que de nouveaux amis pour continuer à progresser. Pour se faire, vous devrez, pêle-mêle, chasser de vilains monstres, libérer des bébés qu’un parent est incapable d’aller chercher ou encore récupérer les œufs d’un oiseau géant. Si ces quêtes ne brillent malheureusement pas par leur originalité, elles ne brillent guère plus par leur réalisation souvent sujet à pester sur la jouabilité.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_video link=”https://www.youtube.com/watch?v=7wHPKqWH7c0″ align=”center”][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Si le petit personnage que nous contrôlons n’est déjà pas des plus à l’aise pour bondir de plate-forme en plate-forme, d’arbres en arbres, son aptitude à planer n’arrangera rien à la chose. Même si le jeu est plutôt permissif, il n’en demeure pas moins frustrant de devoir recommencer une partie de son ascension ou même de mourir parce que vous n’aurez pas réussi à faire ce que vous souhaitiez. Cela peut aller jusqu’à gâcher les meilleurs moments du jeu comme celui de votre rencontre avec un Cerf géant, empruntant clairement à Shadow of the Colossus sa démesure. Alors que la séquence se prête parfaitement à devenir un passage clé de l’aventure, cette jouabilité quelque peu maladroite vient gêner votre progression et transforme ce qui aurait pu être magique en simple bon souvenir. Rageant !
Même les échanges de chants ne sont pas des plus aisés. Vous contrôlez en effet votre « feulement » via la pression que vous exercez sur la gâchette droite de votre pad et la marge laissée est à mon sens trop mince. Il faut parfois s’y reprendre à plusieurs tentatives pour obtenir le bon dosage et ainsi réussir son échange de chant.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_gallery interval=”3″ images=”8793,8794,8795,8796″ img_size=”large” onclick=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Enfin, pour compléter le tableau de la technique, ralentissements et bugs de collisions sont difficilement acceptables, que ce soit sur One ou One X. Même si le jeu est visuellement superbe, il est loin de nécessiter des ressources techniques insurmontables et tout cela s’apparente clairement à un manque d’optimisation et fait tâche alors que le jeu a bénéficié de près de 3 ans de développement.
Fe blard
Côté narration aussi, Fé laisse perplexe. Le jeu se raconte par les souvenirs des « silencieux » qui chassent et font captifs Fé et ses amis dans des scènes qui ont bien du mal à donner du sens à l’aventure. Quelques stèles sous forme de dessins vous en apprendront un peu plus mais sans véritablement être bien claires. Finalement, on devine plus qu’on ne comprend car le jeu est construit sur des standards déjà lus, vus et joués depuis longtemps. Seuls les plus courageux, qui vivront toutes les scènes narratives et découvriront toutes les stèles, comprendront véritablement la métaphore mise en place dans Fé.
Reste au final un jeu moyen. Porté par une direction artistique et une ambiance sonore incroyable, Fé charme autant qu’il repousse. Les carences techniques et une impression de creux constant niveaux gameplay rebuteront les plus ardents défenseurs du plaisir pad en main. Pour les autres, reste une ode à la nature distrayante avec quelques jolis moments mais qui ne lui permettent jamais d’atteindre les références qu’elle exploite. Nous étions en droit d’en attendre plus.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]