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Test – Illusion : A Tale of the Mind ne fait pas illusion bien longtemps

Ne vous fiez pas à l’apparence gentillette et colorée d’Illusion : A Tale of the Mind, une fable pour adulte imaginée par les Canadiens de Frima Studio. Le titre, qui nous conte les aventures d’Emma et de son lapin Toupin, verse en effet dès les premiers instants dans la noirceur et les tourments de l’âme humaine. Le jeu faisant la part belle à la narration, j’ai pris toutes les précautions nécessaires afin d’éviter de vous divulgacher le fil des événements. Bienvenue dans les méandres de la psyché, merci d’essuyer vos larmes sur le palier.

On fait un pari ?

Prenant place dans un décor surréaliste inspiré du Paris des années vingt, Illusion : a Tale of the Mind débute alors que notre jeune héroïne est enchaînée à ce qui ressemble à des masques de carnaval. Le temps de deux interactions et d’un dialogue avec notre Lapin en peluche que nous voilà déjà en train de résoudre notre première énigme, proposée sous la forme de formes éthérées dont les contours devront être alignés, en déplaçant la caméra, afin de former une clé. Celle-ci nous permettant alors d’ouvrir une porte donnant sur l’aventure qui nous attend.

Votre chemin sera parsemé d’autres types de puzzles, tantôt des images à recomposer en tournant des morceaux de celle-ci jusqu’à ce que l’illustration soit complète. Tantôt un Tangram, ce jeu où il s’agit de placer des formes géométriques simples — récupérées au cours de vos pérégrinations au sein du chapitre — de manière à recomposer une figure particulière. Dernier exemple de casse-tête avec des jeux de lumière et des portails de couleurs à activer dans le bon ordre.

La narration, animée par un dialogue quasi constant entre le lapinou tout chou et sa jeune propriétaire, est complétée par des éléments à ramasser tels que des gramophones et des photos comme autant de petits cailloux de scénario prêts à être écoutés et dévoilant petit à petit les rouages de ce drame familial.

On m’a posé un lapin

Basé sur une histoire particulièrement « chargée » émotionnellement, le jeu essaye sans arrêt de bousculer vos certitudes quant à la trame des événements, et tente tant bien que mal de vous immerger dans cette ambiance poisseuse et macabre. On ne peut malheureusement pas dire que l’exercice est une réussite, la faute à des acteurs qui n’essayent même pas d’y croire et à un choix de voix qui a mon avis était tout sauf judicieux tant on s’attend à entendre Emma crier « Revanche » à chaque fois qu’elle ouvre la bouche – les amateurs de WORMS apprécieront, ceux qui souhaitent du larmoyant pleureront sans doute mais pas franchement pour les bonnes raisons.

Terrain vague

Illusion : A Tale of the Mind est découpé en trois chapitres d’une heure chacun environ, ceux-ci sont articulés comme autant de petits mondes semi-linéaires dans lesquels vous serez amenés à faire bon nombre d’aller et retour. Le but étant de trouver tous les éléments d’un miroir brisé qui, une fois assemblé, vous permettra de poursuivre votre route. Assez joli, sans être complètement fou, chaque niveau aura pour but de vous narrer une étape du scénario. C’est ainsi que vous traverserez tour à tour un cirque, un champ de bataille et un jardin.

Si au début on prend plaisir à découvrir le monde qui nous entoure, on finira bien vite par se rendre compte de la vacuité du level design. La créativité dont fait presque toujours preuve la direction artistique est en effet souvent gâchée par une redondance des mécaniques de jeu utilisées et une lourdeur constante du personnage tout comme dans les actions à effectuer. Cela devient particulièrement flagrant dans un troisième chapitre pesant, inintéressant et bourré d’aller-retour qui ne sont là que parce qu’il fallait nous faire faire quelque chose pendant que la narration se poursuit en arrière-plan. Autant dire que cette dernière heure a semblé durer une éternité au point que j’en étais presque mal physiquement.

C’est beau mais c’est triste

Du côté technique on navigue en eaux troubles. Entre des passages de plateforme semi-automatique à la Megaman dont on se demande l’utilité dans un jeu du genre, les phases « d’évitement » à défaut de meilleurs mots, qui s’apparentent à un Forger un peu plus moderne, et les différents soucis de maniabilité des puzzles proposés, on finit par se demander si l’impasse n’avait pas été faite sur l’étape de polissage. Par contre, le jeu est plutôt propre et offre bien souvent de jolis panoramas sans baisses apparentes de framerate. Illusion : a Tale of the Mind n’a d’ailleurs planté que 2 fois sur 2 sessions ! Au vu du reste je suis heureux que cela ne soit pas arrivé plus fréquemment. Les musiques sont quant à elle très jolies et nous plongent directement dans cette ambiance d’après-guerre.

Boulversifiant !

Malgré une histoire qui se veut prenante et une direction artistique intéressante, Illusion : a Tale of the Mind sombre très vite dans des travers qui ne feront que s’accentuer au fur et à mesure de notre progression. Dialogues qui tombent à plat et jeu d’acteur inexistant n’accompagnant que trop bien des allers-retours incessants et un génie du level design qui apparemment ne trouvait pas la sortie de sa bouteille ! J’ose imaginer qu’une histoire mieux travaillée et l’abandon de mécaniques de jeu au profit d’une balade auraient été bénéfiques au titre tant les différents puzzles reviennent trop souvent ou sont tout simplement inintéressants. Illusion : a Tale of the Mind aura tenté de nous mystifier, mais malheureusement n’est pas Mesmer qui veut !

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