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Test – RAGE 2, ou le Regret A Grande Echelle 2

Mais à quoi joue Bethesda ? Pas à leurs jeux en tout cas. Non parce que là ce n’est pas possible. Après avoir édité le pathétique Fallout 76, voici que débarque Rage 2. Et à la lecture du titre de ce test, tu te doutes, cher lecteur, que cette suite a été pour moi au-delà de la déception. Après 30 heures de jeu, je dirai également qu’il me laisse en bouche un savant mélange d’incompréhension, de frustration et de dégoût. Comment ça je pars déjà loin pour une intro ? Sans doute, mais là, ce n’est pas un test comme les autres, car je vais parler d’un jeu où il n’y a rien (ou presque) à sauver. C’est un exercice extrêmement désagréable. Et cela ne m’était pas arrivé depuis le désastreux Metal Gear Survive. Ah oui, ça rappelle de mauvais souvenirs. Et ah non, ça ne sent vraiment pas bon…

Les aventuriers de l’Arche complètement perdue.

Rage premier du nom (2011) partait d’un principe fort, mémorable et assez original. En effet, une météorite est sur le point d’anéantir la Terre. Oui mais voilà, Bruce Willis n’est pas dispo pour sauver l’humanité (même pas sur fond d’Aerosmith). Ainsi, dans une tentative désespérée de survivre, celle-ci enterre des arches remplies de ressources, de technologies et de quelques élus. Après la collision (et un long temps de décantation car ça doit faire de la poussière, tout ça), ce sera bien sûr à eux de tout rebâtir : la civilisation et surtout Netflix. Sauf qu’une partie de l’humanité a survécu et a commencé à faire n’importe quoi et se regrouper en bandes. Et pas pour monter un groupe folklorique ni animer des goûters. Non. Pour faire des trucs bien barrés. L’univers de Rage était un point fort du premier. Mais il est à peine exploité dans cette suite. Non, Rage 2 nous embarque dans une histoire qui tient sur le plus petit format de post-it. Et surtout sans fantaisie, sans humour, sans panache, sans grandiloquence. Bref, il manque surtout le principal à Rage 2. Une âme.

Vous incarnez Walker, ultime espoir de l’humanité, qui doit dérouiller le Général Machin. Ce n’est pas son nom, bien sûr, c’est moi qui suis méchant et ne fais pas d’effort. Pour marquer mon mépris ? Sans doute. Bon, le général Bidule, son projet socio professionnel, c’est de tout zigouiller. Pourquoi ? Ce sera à vous de ne pas le découvrir à travers les 8 missions principales dispersées aux quatre coins de la map. Ne serait-ce pas là une tentative mesquine de rallonger artificiellement la durée de vie du jeu ? Hum. Smiley pensif mais pas naïf. Pour info, en ne se focalisant que sur la campagne, il faut environ 7 à 8 heures pour la terminer (trajets compris).

Apocalypse maintenant.

Rage 2 est un jeu de tir strictement solo, à la première personne, post apocalyptique et cette fois-ci en monde ouvert. La map à la disposition du joueur est certes vaste, mais avec des paysages peu originaux ni inspirés outre mesure. Désert, jungle, marécages, etc, tous les  poncifs sont là, ne vous inquiétez pas. Seule la lune, massacrée, fracturée, sort du lot et se révèle magnifique. Quelques villes marchandes vous serviront de hub pour faire le plein de munitions, d’améliorations et d’équipement. Mais également pour récupérer des primes sur un tableau d’affichage municipal et accepter des missions secondaires auprès de pnj qui vous feront parfois lâcher un sourire mais guère plus. Enfin, « missions », c’est un bien grand mot comme les primes, cela consiste à se rendre à un point A, tout tuer/péter et basta. Pas de suite de quête, pas de rebondissement, ni de narration ni de surprise.

Après The Witcher 3 (qui fête ses 4 ans !), je me disais alors, naïvement visiblement, que ce genre de quêtes secondaires idiotes appartenait au passé. Quelle andouille je suis. Rage 2 en est la triste démonstration. A part les missions secondaires, certes nombreuses, que faire dans le vaste land (ma traduction littérale raté du Wasteland) ? Ben, pas grand-chose au final. Certes, l’exploration vous fera découvrir de nombreux points d’ « intérêt », camps de factions belliqueuses, des installations militaires, squats de mutants, des arches… mais passées quelques heures on tourne assez vite en rond. Surtout que les activités annexes sont faméliques.

Le coup de la panne.

La carte est gigantesque. Les véhicules sont donc rois pour se déplacer, se tarter joyeusement dessus, (puisque le Phénix, bolide alloué au héros, est militarisé) et se la jouer un peu Mad Max. Surtout que la conduite du Phénix est assez plaisante et qu’il y a une bonne douzaine de véhicules à récupérer et collectionner. Et pourtant, il n’y a qu’UNE course de disponible sur UN circuit. Paresseux, impardonnable, Incompréhensible. Ah oui, mais on peut faire des courses à la sauvage contre un adversaire croisé sur la route et le défier à coup de klaxon et c’est parti. Ah oui mais au bout de deux concurrents défaits, on a vite fait le constat qu’on va aller plutôt s’amuser et se frotter à des convois.

Là c’est la même rengaine. On a vite fait le tour des 1 ou 2 types de convois. Certes, la récompense vaut le coup pour améliorer son Phénix, mais l’aspect répétitif du combat automobile vient ternir très vite le tableau. Dommage car la conduite arcade (avec du boost, des dash latéraux) et les sensations en véhicule sont plutôt bonnes. Alors, en désespoir de cause, pourquoi ne pas s’adonner au Mutant Bash TV, sorte de jeu du cirque local ? Ben vite fait alors, car il n’y a que deux arènes de dispo…

Pétards mouillés.

Rage 2 est un temps sauvé par ses gun fights. Avec un gameplay un peu à « l’ancienne » avec tout l’arsenal sélectionnable à tout moment dans une roue d’inventaire, la santé qui ne remonte pas comme par miracle et ses super pouvoirs à récupérer dans les arches croisées sur la carte. A l’image de l’excellent Doom (2016), les combats de Rage 2 font la part belle à l’agressivité et au mouvement. Si dans Doom il faut exécuter un streum pour choper de la santé/munitions/bouclier, dans Rage 2, il faudra simplement tuer des ennemis pour récupérer de la Feltrite. Cette ressource instable sert à se soigner et de monnaie d’échange pour améliorer son perso, ses armes et pouvoirs. Mais elle disparaît au bout de quelques secondes. Il faudra donc se montrer agressif, mobile, limite parfois kamikaze pour mener à bien certains combats. Vraiment plaisant dans les premières heures. Mais on finit vite par tomber dans une certaine routine. Et on est peu aidé par ce qui devrait être la base d’un fps. L’arsenal.

Des TONNES DE FLINGUES !!!! Voilà ce que les trailers annonçaient. 8. L’arsenal se résume à 8 flingues. Peu inspirés, peu originaux aussi, on a vite fait de se concentrer sur les valeurs sûres que sont le fusil d’assaut, le fusil à pompe et le bazooka. Les autres, en les débloquant, alternent entre déception et frustration. Car certaines pourraient être cool à utiliser mais sont difficiles à mettre en place en plein combat et du coup peu efficaces. Les super pouvoirs (dont le personnage est doté grâce à sa combinaison) sont eux efficaces et jouissifs. Ils permettent un peu de fantaisies dans les combats avec des dashs, des doubles sauts, des coups au corps à corps qui pulvérisent l’ennemi… Ils participent à la frénésie nécessaire au combat. Mais là de même, on identifie assez vite le plus efficace et la routine s’installe vite.

Défendre non pas juste une cause, mais une cause juste.

Bon. Après avoir expédié la campagne, on constate amèrement que les activités annexes sont vite répétitives, limitées et lassantes. Et que par voie de conséquence, l’exploration complète de la carte ne se révèle absolument pas gratifiante, ni fun sur le long terme. Alors que faut-il garder du dernier bébé d’Id Software ? Oh, wait. Moment de silence. Le temps suspend son vol… Car là est la supercherie de Rage 2. Id software, qui a réalisé le premier, n’a que très peu participé au développement de Rage 2. Non, c’est Avalanche Studio qui a commis cette suite. Il a fallu que Bethesda massacre sa licence Rage avec ce studio spécialiste du monde ouvert où il n’y a pas grand-chose à faire à part péter des trucs rouges, à savoir les Just Cause. Pourquoi ne pas attendre qu’Id Software termine le nouveau Doom et leur confier Rage 2 ? Car franchement, on était plus à quelques années près…

Techniquement, Rage 2 souffle le chaud et le froid. Les 60 fps constantes sont d’un confort indéniable pour les combats. Le prix à payer ? Des graphismes assez grossiers en intérieurs et de l’aliasing à gogo. Heureusement les extérieurs s’en sortent mieux.
Par ailleurs, Rage 2 est intégralement en français. L’une des rares bonnes surprises est que le personnage principal parle !!! Pour enfin des dialogues qui tiennent un minimum la route. Hélas, ceux-ci sont au final assez rares, et ne sont ni drôles ni mémorables. Par contre préparez vous psychologiquement à être spammé par l’I.A. de votre véhicule. Elle répétera inlassablement les mêmes phrases dès que vous montez ou sortez de l’habitacle. Fatigant.
De son coté, la bande son accompagnant l’action sans être exceptionnelle donne le ton. Au passage, ci dessous, voici une fête qui bat son plein dans un bar, c’est d’une tristesse affligeante. Trois pauvres guignols qui « dansent » comme des pantins. On dirait qu’on est 15 ans en arrière. Même pas en fait : même dans les cantinas de KOTOR, il y a plus d’ambiance.

Le diable s’habille en Panda (plus d’idée de titre alors je lâche des trucs aléatoires).

Rage 2 continue de se révéler pénible dans le moindre petit détail, ce qui en dit néanmoins long. Le gameplay demande d’être réactif en combat… mais cela est contredit par des choix qui laissent dubitatifs. Par exemple, il faut maintenir le bouton (X) pendant 1 seconde pour  emprunter une bête échelle. Une éternité. Mais m#^$*, pourquoi ne pas faire comme 99% des jeux d’action et simplement pouvoir monter ou descendre juste en avançant vers elle ? Ce n’est pas tout. Un autre détail agaçant en approche. Pour casser au coup de crosse la moindre caisse en bois, il faut être quasiment au contact sinon, votre perso donnera un bien piteux coup dans le vent… alors on finit par tirer dessus. Vous en voulez encore ? Pour ramasser un objet, il faut perdre du temps à appuyer sur (X)… on aurait très largement préféré juste passer dessus pour les prendre. D’ailleurs, le jeu le permet pour la feltrite qui tombe des ennemis, alors pourquoi pas pour le reste ? Niveau conduite, une mini map avec en surbrillance le trajet sélectionné aurait permis de gagner en lisibilité dans les phases de conduite.
Bref, des trucs assez simples à identifier dans des phases de test et de contrôle qualité,  mais surtout à corriger, non ? Pas du tout visiblement, laissant le joueur pester.

Rage 2 achève son œuvre en étant perclus de bugs. Je ne compte plus les disparitions du HUD et les plantages. Le wingstick, arme iconique, en vient même à ne plus apparaître dans les mains de héros quand ils est sélectionné. Ridicule. Pire, certains scripts de dialogue avec des pnj ne se lancent pas, et rendent impossible l’avancée dans la campagne principale. Heureusement, un simple redémarrage du jeu débloque la situation. Reste qu’en 2019, cela fait tâche.
Pour finir, un dernier exemple anecdotique mais vraiment symbolique est le système de statistiques. On pourrait croire que c’est un truc tout simple et tout bête à faire. Et bien, même ça, c’est complément raté et foireux. J’ai beau défoncer des convois, la stat reste à 1. Tiens, en fait, je réalise que c’est un message caché. Rester à 1, c’est pas bête. Restez au Rage 1.

CONCLUSION

Regret A Grande Echelle 2. Oui, je suis assez ravi de cet acronyme. Mais je m’en serai bien passé tant j’attendais enfin un jeu post apocalyptique drôle, à l’action dingue et à l’ambiance fun et décomplexée comme il se prétendait être dans les trailers. Rage 2 n’est rien de tout cela. Il permet au mieux de s’amuser quelques heures avant de se révéler une vaste coquille vide comme Avalanche Studio sait très bien les faire. Je regrette et je m’en veux également de ne pas m’être renseigné sur qui développait réellement Rage 2. Pourquoi diable au fait je continue à faire confiance à Bethesda après Fallout 76 ? Éternel regret. Reste à espérer que Borderlands 3, dans un autre genre certes, se révélera à la hauteur et nous fera rire sous une avalanche de personnages barrés, d’armes par millions et d’aventures rocambolesques bourrées d’action. Entre temps, je vais quand même vérifier qu’Avalanche Studio ne participe pas au développement de ce troisième opus de Borderlands.

Critères d’accessibilité

  Déficience Visuelle   Déficience Auditive
✘ Contraste élevé (réticule de visée) ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance
✘ Taille couleur de police ✘ Identification de la personne qui parle
✘ Marquage des ennemis ✘ Police personnalisable
✘ Interface personnalisable ✘ Couleur de police personnalisable
✘ Couleur minicarte personnalisable ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
✘ Option daltonisme ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence)
✘ Option Text to speech
✘ Ralentissement du jeu

 

Conditions de test

  Caractéristiques TV Full HD   Jeu fourni par l’éditeur non
  Console Xbox One X   Temps passé sur le jeu 30 heures
  Niveau de difficulté Normal   Jeu terminé oui

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