Saga très populaire de l’industrie vidéoludique, la franchise Age of Empires a recommencé à faire parler d’elle avec la sortie le 19 février 2018 d’une Definitive Edition du premier épisode (sorti pour sa part le 2 février 1998), après une très longue période de veille entre Age of Empires III (18 octobre 2005) et Age of Empires Definitive Edition.
La saga semble repartir de l’avant depuis la sortie de ce dernier, dans des versions développées par Forgotten Empires, fidèles à l’esprit d’origine mais actualisées autant d’un point de vue du gameplay que de celui des graphismes. De plus, on le sait, la Definitive Edition du troisième opus par Tantalus Media et un quatrième épisode inédit par Relic Entertainement sont en cours de développement, toujours sous la direction de Microsoft et de Shannon Loftis, directrice générale des Xbox Entertainment Studios.
Mais avec cette réapparition soudaine de la célèbre franchise de RTS des années 90/2000, et la tendance majeure aux remasterisations et autres remakes ces dernières années, la question se pose : Quels sont les plans de Microsoft avec la saga Age of Empires ?
Pour tenter de répondre à cette question, nos confrères de PC Games Insiders ont eu l’occasion d’interviewer le directeur créatif de Microsoft, Adam Isgreen, dans un échange que vous pouvez retrouver à cette adresse.
Une saga relancée avec l’arrivée de Satya Nadella aux commandes de Microsoft
Adam Isgreen indique que jusqu’en février 2014, date de l’arrivée de Satya Nadella comme CEO de Microsoft, la saga était au point mort depuis presque 10 ans. Comme chacun des employés de la société (de même que beaucoup de joueurs dans le monde), les deux hommes ont un profond attachement envers la saga. Son arrivée a marqué un tournant dans le feuilleton Age of Empires car, au-delà de la confiance que Microsoft a en ses jeux et ses franchises, celui-ci a permis la création d’un studio spécialement affecté à la supervision de ceux travaillant sur les jeux de la saga, dirigé par Shannon Loftis.
Pour Adam Isgreen, celui-ci décrit la création de ce studio comme une situation géniale, mais qui implique de grandes responsabilités par rapport à tout ce que la saga Age of Empires représente pour beaucoup de monde.
En outre, tandis que les RTS était un genre de jeux populaire dans les années 90, ce n’est plus vraiment le cas de nos jours. Toutefois, les données dont dispose Microsoft montre que la franchise demeure toujours populaire auprès d’un large public qui continue de jouer à ces jeux depuis toutes ces années. Une telle fidélité est une aubaine pour la firme de Redmond.
Au tout début, l’idée chez Microsoft était de réfléchir à la possibilité de relancer la licence. Le pas fut franchit avec la sortie de la Definitive Edition du premier opus le 19 février 2018. Le développement avait été confié au studio Forgotten Empires, composé d’une cinquantaine d’anciens modders devenus développeurs professionnels. Cette remasterisation d’Age of Empires a été un véritable pari osé de la part de Microsoft qui s’est révélé payant finalement.
Une première Definitive Edition concluante
Comme dit précédemment, la sortie de la Definitive Edition du premier Age of Empires (sorti en 1997) a sonné comme un galop d’essai autant pour Microsoft que pour le studio Forgotten Empires.
Si cette première tentative s’est révélée concluante, c’est aussi et surtout parce que les développeurs ont pu compter sur une communauté très active qui leur a fait de nombreux retours sur ce qu’ils aimaient et n’aimaient pas, sur ce qui était apprécié et ce qui devait être corrigé… ils se sont réellement attelés à corriger tous les problèmes qui leur étaient signalés et à pouvoir faire de cette première Definitive Edition la version la plus parfaite possible du premier opus de la franchise.
Au fond, l’idée de Microsoft depuis le début était de rassembler toute leur communauté autour des jeux Age of Empires, dans le but de raviver la flamme de tous les fans de la licence et de la remettre sur le devant de la scène.
Toutefois, il a fallu veiller à « actualiser » les jeux, c’est-à-dire les rendre plus beaux et plus efficaces, mais tout en conservant l’esprit et le gameplay d’origine si cher aux joueurs. Encore une fois, Forgotten Empires a beaucoup consulté la communauté pour avoir un maximum de retour sur les choix qui avaient été opérés et si les joueurs en étaient satisfaits ou pas.
Adam Isgreen résume la chose en disant tout simplement que ceux-ci souhaitaient garder l’esprit du jeu d’origine avec avec un certain lot d’améliorations, offrir aux fans une expérience meilleure et plus moderne mais sans perdre l’essence originelle. Pour cela, les développeurs se sont pas mal appuyés sur le modding c’est-à-dire faire le jeu le plus parfait qu’il soit mais, laisser la possibilité aux joueurs de pouvoir « personnaliser » le jeu.
Une organisation précise et rigoureuse autour de la saga
Pour résumer, on a en tout 4 entités impliquées sur la franchise Age of Empires:
- Forgotten Empires sur le développement des Definitives Editions du premier et du deuxième opus;
- Tantalus Media pour la Definitive Edition du troisième épisode;
- Relic Entertainment en charge du quatrième.
- Le tout sous l’égide de Microsoft par le biais du studio dirigé par Shannon Loftis.
Comme on peut le constater, dans les grandes lignes, chaque studio travaille sur un opus particulier, mais ceux-ci peuvent bien évidemment échanger les uns avec les autres afin de s’entraider.
Quant à Microsoft, Adam Isgreen indique que le rôle de l’entreprise, par le biais du studio spécialement créer pour l’occasion, est de superviser le travail de ces différents studios et de veiller que ceux-ci produisent des expériences de jeu vraiment fidèles à l’esprit d’origine de la franchise. L’essence même des Age of Empires est d’être une série de jeux accessibles au public le plus large possible et qui peuvent nous apprendre beaucoup de choses sur l’histoire des plus célèbres civilisations de notre planète.
De surcroît, l’enjeu pour la société est de continuer à mobiliser les communautés qui restent toujours fidèles à la saga, tout en incluant un public plus large pour gonfler les rangs des fans de la franchise.
Les ambitions de Microsoft avec Age of Empires 2 Definitive Edition
Le principal but de la Definitive Edition du second opus (prévue pour le 14 novembre 2019) est exactement le même que pour le premier, c’est-à-dire fédérer les gens autour du jeu et raviver la passion de tous les joueurs autour du titre, comme à l’époque de la sortie du jeu original.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contenu sera au rendez-vous puisque, comme pour la première Definitive Edition, l’intégralité du contenu du jeu d’origine (jeu + DLC) sera disponible. D’après Adam Isgreen, rien que la campagne solo renfermera plus de 200h de jeu. En parallèle de ça, les mods et tous les modes multijoueur devraient garantir un nombre colossal d’heures de jeu supplémentaires.
En somme, on comprend qu’avec la licence Age of Empires, Microsoft veut surfer sur la vague de la nostalgie, tout en fédérant et en rassemblant sa communauté autour de tous les jeux qui font aussi l’histoire de la société. Pour cela, la firme de Redmond a fait le pari de s’appuyer sur d’autres studios qu’elle supervise et le moins que l’on puisse dire, c’est que le parti est pour le moment réussi. Bien entendu, les Definitives Editions d’Age of Empires 1&2 ne sont pas des remakes, mais plutôt des sortes de remasterisations, c’est-à-dire des versions améliorées des jeux d’origine. Il ne faut donc pas s’attendre à un fossé entre les originaux et ces versions, car le but avoué de Microsoft est de rester le plus fidèle au gameplay d’origine afin que les fans s’y retrouvent et que ceux-ci arrivent à convaincre de nouvelles personnes de s’y essayer, pour que, comme à l’époque, la saga Age of Empires rassemblent beaucoup de monde.
A l’heure actuelle, nous savons qu’une Definitive Edition du troisième opus (par Tantalus Media) est prévue et que le développement d’un quatrième épisode (par Relic Entertainement) a aussi débuté, mais il se murmure également qu’une variante de la saga, Age of Mythology, pourrait également renaître de ses cendres et refaire parler d’elle.
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