Mise à jour du 08 février 2021 :
Il n’aura pas fallu longtemps après notre dernier article pour que le système Nemesis soit finalement déposé. Le 3 février, le Bureau Américain des Marques et Brevets (USPTO) a publié un avis de délivrance, et l’entrée en vigueur du brevet est fixée au 23 février prochain. À partir de cette date et pour une durée potentielle de 15 ans, et si le studio s’acquitte d’une taxe associée, Warner Bros. Interactive Entertainment sera donc le détenteur exclusif des mécaniques de « personnages Nemesis, forts Nemesis, vendettas sociales, et adeptes dans un jeu vidéo » qui avaient toutes été développées par Monolith pour le dyptique La Terre du Milieu.
Il ne reste donc plus que deux semaines à d’éventuels éditeurs concurrents qui souhaiteraient créer la surprise et publier un titre réutilisant l’ensemble de ces mécaniques, ce qui est bien entendu fort improbable. Plus raisonnablement, on pourrait envisager de nouvelles apparitions chez ces firmes tierces, de certaines mécaniques « sociales » parmi les PNJ de jeux en monde ouvert, telles que celles déjà vues dans Assassin’s Creed Odyssey avec les mercenaires, ou encore dans Watch Dogs Legion avec son principe de recrutement. Dans ces cas-là, les similarités seraient tolérées car seules les tentatives de copie conforme du système Nemesis nécessiteraient l’accord de Warner Bros.
Ce dernier a maintenant le champ libre pour de nouveau employer la création de Monolith, qu’il s’agisse de l’intégrer à un jeu de l’univers du Seigneur des Anneaux ou de l’adapter à une autre licence.
Article original paru le 1er février 2021 :
Le très acclamé système Nemesis créé en 2015 pour La Terre du Milieu : l’Ombre du Mordor par Monolith Productions, et repris en 2017 pour la suite La Terre du Milieu : l’Ombre de la Guerre, continue de faire parler de lui. Dans une vidéo publiée sur la chaîne Youtube “Game Maker’s Toolkit”, on apprend que Warner Bros. Interactive Entertainment a déposé une demande auprès du Bureau Américain des Marques et Brevets (USPTO).
Révélé à l’E3 2014 lors de la présentation du premier jeu, ce système novateur permettait au joueur de vivre une expérience immersive encore jamais vue. Le principe : certains ennemis croisés dans le jeu modifiaient leurs actions futures en fonction du dénouement de cette première rencontre ou des suivantes. Ainsi, un orc à qui vous aviez collé une belle trempe devenait la risée de son clan et avait de bonnes chances de fuir de peur en vous revoyant, alors qu’à l’inverse si vous étiez mort aux mains d’un adversaire, celui-ci obtenait une promotion au sein de l’armée de Sauron et gagnait en compétence lors d’un nouveau combat. En d’autres termes, les créatures évoluaient constamment au gré de vos agissements, dans un cycle perpétuel d’apprentissage entre tuer et être tué. En voici un aperçu :
Déposée tout d’abord en mars 2016, la demande de brevet a été bottée en touche en novembre 2019 par l’USPTO. Mais Warner Bros. n’a jamais abandonné l’idée, et en octobre 2020 un avis favorable aurait finalement été émis, signe que le studio semble sur le point d’obtenir gain de cause.
Si l’on peut s’interroger sur le bien fondé d’une telle demande, tant généralement les mécaniques de jeux vidéo sont souvent réutilisées dès leur apparition, le fait que l’une d’entre elles soit déposée ne serait pas une première. Par exemple, Bioware a fait breveter la roue de dialogue de Mass Effect, et Sega en avait fait de même pour la boussole flottante en forme de flèche de Crazy Taxi, mais cette exclusivité a pris fin en 2018.
Il se pourrait aussi que l’objectif non-avoué de Warner Bros. soit de se réserver l’usage du Système Nemesis (ou d’une version plus récente de celui-ci) pour des titres à venir, comme le très attendu Hogwarts Legacy ou un jeu de l’univers DC. Pour le savoir, il faudra s’armer de patience et attendre d’en savoir plus sur le jeu tiré de l’univers d’Harry Potter ou sur les autres projets futurs du studio.
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