Test – Sonic Colours: Ultimate, l’ennui and the Wisps

Ah Sonic. Ce retour en enfance avec des courses à toute vitesse sur Megadrive, une console remplie de merveilles. Depuis, le hérisson bleu est passé par tous les états : de chef d’œuvre à l’époque en passant par des navets innommables. Où se trouvera ce remastered de Sonic Colours, sorti en 2010 ? Réponse dans ce test.

Une belle amélioration

Remettons les choses dans le contexte : Sonic Colours est sorti il y a onze ans. Sur Wii. En 480p. Autant dire qu’il y avait du travail pour rendre ce jeu visuellement beau sur nos consoles de nouvelle génération. Et bien pour le coup, chapeau, c’est réussi. Les personnages, les décors, ça claque pas mal. Si cela ne fait pas « next-gen » bien sûr, ce Sonic a clairement sa place sur la génération One, avec quelques atouts exclusifs pour les Xbox Series. La 4K pour la Series X, et une fluidité parfaite à 60fps pour les deux. Tout n’est cependant pas parfait : le travail sur les cinématiques se résume à un upscaling de la résolution, ce qui est assez frappant lorsqu’on passe du gameplay à celles-ci.

Les divers décors de Sonic Colours : Ultimate sont bien réalisés. On passe d’un monde classique rappelant les épisodes originaux avec leurs décors en forêt à un parc d’attraction diabolique, tout en faisant un tour dans l’espace en zig-zaguant entre les astéroïdes. Cela permet de trouver un peu de diversité dans chacun des 7 mondes qu’il faudra explorer. Chacun d’entre eux est composé de 6 niveaux et d’un boss à affronter. Après ceux-ci, il restera 3 actes à compléter pour défaire le plan du maléfique docteur Robotnik. Le tout prendra entre 5 et 8 heures selon vos envies.

A toute vitesse… vraiment ?

Sega a fait le choix de mixer deux styles : la vue de côté classique mais également la caméra suivant Sonic juste derrière lui. De mon côté, j’ai trouvé le mélange équilibré. Il y a des satisfactions des deux côtés mais également des déceptions sur certains points. L’impression de vitesse est très bonne en vue de derrière mais la maniabilité est capricieuse. Ah oui, et chaque passage qu’il aurait été génial de parcourir est coupé par le jeu, vous retirant le contrôle du hérisson en dézoomant la caméra avant de revenir sur lui une fois la phase passée. Adieu les loopings, vrilles…frustrant. Très frustrant.

Je me suis donc élancé et j’ai pu commencer à retrouver mes marques depuis la Megadrive. On prend de la vitesse, on arrive sur les ennemis et on saute dessus. Ah non tiens, un double appui sur le bouton A permet de viser un ennemi et de lancer une attaque téléguidée contre celui-ci. Sans aucun temps de rechargement. Autant vous dire que face à une foule d’adversaires, il suffit de spammer le bouton pour s’en débarrasser en deux temps trois mouvements. Pour la difficulté, on repassera, cette mécanique ne demande même pas de viser.

J’ai donc continué de sprinter à travers les premiers actes en punissant chaque monstre passant devant moi. A chaque fin de niveau, je me suis dit « Ah, déjà. Bon, peut-être que le prochain sera un peu plus complexe ». J’aurais aimé avoir raison. Mais non. Les levels sont relativement tous faciles, la mécanique d’attaque élimine tout défi concernant les mobs lambdas. Concernant les boss, si vous êtes attentifs, ils ne vous poseront aucune difficulté. Mention spéciale au premier boss que j’ai tué en moins de 20 secondes du premier coup. Sonic à toute vitesse oui…

Le Docteur Robotnik a enlevé le fun

Au bout de quelques actes, on tombe enfin sur la mécanique inédite du titre : les Wisps. Ceux-ci vous conférent une capacité spéciale utilisable pendant une durée limitée. Cela aurait pu être intéressant, si ceux-ci étaient quasiment totalement dispensables pour progresser dans l’aventure passé la première rencontre avec chaque type de créature. Couplez ça avec la difficulté quasi inexistante : on s’ennuie !

Ah si, il y a un point compliqué. Si je vous dis Sonic, vous allez forcément me parler de vitesse. Sachez que Sonic Colours : Ultimate dispose de phases plateformes où vous devez… marcher. Et attendre. Des secondes entières. Plutôt cocasse pour le hérisson le plus rapide du monde. D’autant plus que cela demande de « timer » ses sauts avec soin, alors que le moteur physique manque légèrement de précision. Mais encore une fois, si vous ratez un saut, vous pourrez compter sur Tails, votre ami renard pour vous repêchez si vous disposez d’une des pièces spécifiques à cette fonctionnalité. Quand on vous dit que le jeu ne souhaite pas vous malmener.

On peut également parler des phases en 3D. Lorsque Sonic n’est pas encore lancé, les mouvements ne sont pas assez précis, ce qui peut vous envoyer dans le vide ou direction les bras des ennemis. Peu pratique, mais encore une fois, il vous suffira de récupérer un unique anneau (qui ne vient pas de la Terre du Milieu) pour vous épargner le moindre risque de mort.

Conclusion

Sonic Colours : Ultimate me laisse un goût amer. A chaque passage qui aurait pu se révéler être génial et proposer un peu de challenge, le jeu coupait toute possibilité l’air de dire « Oh mince, tu allais t’amuser, on ne peut pas te laisse faire ça ». La difficulté n’existe que par des phases au ralenti qui n’ont pour moi par leur place dans un titre dédié au hérisson le plus rapide du monde. D’autant plus que la mécanique des Wisps, censée être centrale n’est utile que de façon sporadique ou pour les complétionnistes. Pour ceux-ci, un mode défi permet de retraverser les différents niveaux à la chasse des objets manquants et d’un meilleur high score. Pour les autres… 5h seront nécessaires pour atteindre le dernier des 45 actes. Cela suffira à leur faire se demander s’il ne serait pas temps de laisser Sonic rejoindre les autres licences d’antan au lieu de bafouer sa mémoire.

Critères d’accessibilité

Conditions de test