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Étude sur le jeu vidéo : crunch, salaires bas et harcèlement sont le quotidien des développeurs

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L’industrie du jeu vidéo est depuis plusieurs années secouée par de nombreux scandales. Crunch, harcèlements sexuels et moraux, discrimination, on ne compte plus les témoignages qui dépeignent des conditions de travail pour le moins pénibles voire véritablement dangereuses au sein de certains studios de développement. Pour mesurer la portée de ces troubles au sein des équipes de développement, UNI Global Union a mené une enquête dans 29 pays, dont les résultats sont alarmants.

Des conditions de rémunération et de travail néfastes

Premier constat de cette étude : les salariés de l’industrie du jeu vidéo s’estiment mal payés. 66% d’entre eux affirment ne pas être satisfaits de leur rémunération et plus encore en Europe. Sur le Vieux Continent, la question du salaire est un problème pour 77% des personnes interrogées, plus que n’importe où dans le monde.

Plus que la répartition géographique, les écarts se creusent aussi sur les profils des professionnels de l’industrie. À ce titre les spécialistes de la localisation et les testeurs sont les plus mal lotis avec, respectivement, 94% et 83% d’insatisfaction quant à leurs conditions salariales.

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Mais les revenus ne sont pas les seuls motifs d’insatisfaction des professionnels du jeu vidéo. 43% jugent leurs avantages sociaux insuffisants et leurs horaires de travail abusifs. Là aussi les traducteurs sont les plus à plaindre puisque 63% d’entre eux dénoncent des heures de travail excessives contre 55% des producteurs et 47% des programmeurs.

Des discriminations nombreuses et dangereuses

Au-delà des salaires et horaires de travail, les relations humaines sont aussi au cœur des problèmes de l’industrie. Dans l’enquête d’UNI Global Union, 46% des femmes interrogées pointent du doigt des problèmes de discriminations sexuelles. Une statistique sensiblement similaire pour les personnes non-binaires (43%) mais qui s’envolent dès lors qu’on s’intéresse aux studios les plus importants.

Dans le cadre des développements de jeux AAA (à grand budget), les femmes sont alors 59% à souligner la présence de discriminations fondées sur le sexe et à les désigner comme un vrai problème sur leur lieu de travail.

Activision Blizzard protestation

Pire, une femme sur quatre reconnaît avoir fait l’expérience de harcèlement sexuel. Un danger qui pèse plus encore sur les développeurs de AAA puisque 40% des femmes et 27% des personnes non-binaires l’évoquent comme un problème concret au sein de leur société.

Enfin, la discrimination raciale est elle aussi présente au sein de l’industrie. Avec toutefois une différence de perception selon la couleur de peau : 17% des répondants blancs estiment que la discrimination raciale est un problème existant au sein de leur structure contre 28% des personnes non blanches.

Les syndicats : un premier pas vers une industrie plus saine ?

L’industrie dans son ensemble a encore beaucoup de chemin à parcourir pour mieux prendre soin de ses équipes. La photographie faite du monde du jeu vidéo n’est guère reluisante, mais des motifs d’espoirs apparaissent également dans l’étude.

Grâce à une prise de conscience générale des acteurs de l’industrie, ces derniers s’activent pour faire bouger les choses. Ainsi, 79% des répondants se déclarent aujourd’hui favorable à la création de syndicats de jeux vidéo. Les traducteurs (93%), les écrivains (92%), les développeurs (86%) et les testeurs (84%) sont les profils les plus favorables à la création de ces structures.

« Ce rapport inédit révèle des tendances mondiales d’insatisfaction récurrente des employés qui rendent le travail dans l’industrie du divertissement numérique injuste, inégalitaire et insoutenable pour de nombreux travailleurs », a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI Global Union. « Les travailleurs des jeux vidéo viennent à Berlin pour délivrer un message fort aux titans du secteur : il est temps de se battre pour nos droits — nous allons nous syndiquer. « 

Manifestation_Blizzard

La syndicalisation a d’ailleurs commencé son ordre de marche dans l’industrie. Des mouvements sont en cours au sein de Raven Software, entreprise d’Activision Blizzard, et d’autres studios de développement américain. En Australie, un syndicat national s’est formé il y a peu et a pour objectif de surveiller et améliorer les conditions de travail des professionnels du jeu vidéo.

Un mouvement qu’il faut désormais soutenir afin que les développeurs puissent regagner du poids face aux sociétés qui les emploient. Avec la tendance globale à la concentration de l’industrie, avec des fusions et acquisitions plus nombreuses que jamais auparavant, le risque existe de voir les droits des travailleurs être mis sous pression. Il est donc essentiel de faire bloc et la formation de syndicat peut être une solution pour mieux se faire entendre.

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