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X-Cast #01 – Présentation autour d’un jeu

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Podcast – X-Cast #1 – Présentation autour d’un jeu


 

Note : Tout est une question de choix. Xcast a été pensé pour être consommé au format podcast mais si vous ne voulez, ou pouvez pas profiter du format audio, nous vous proposons la retranscription intégrale juste en dessous.

Dav Lagrohl – Sea of Thieves

Bienvenue, je suis Dav et vous écoutez Xcast, le podcast subjectif et subversif, 100% Xbox.

Vous ne le savez pas mais pour moi, en ce moment, il y a une date importante. Cette date c’est le 30 avril. Elle sonne dans ma tête comme les clochettes du père Noël. Rien que d’y penser, je m’agite comme un gosse qui attend ses cadeaux. Mais je sais que vous aussi vous allez vibrer… Enfin c’est le pari que je fais.

C’est mon tout premier podcast alors j’ai envie de vous parler d’espoir. L’espoir de voir un sandbox, autrefois déserté par les joueurs, se peupler à nouveau. Mais aussi l’espoir pour ceux qui, comme moi, sont tombés dans le handicap.

Maintenant fermez les yeux.

Imaginez une mer chaude et bienfaitrice. Une mer aux nombreuses iles. Certaines sont des paradis sur Terre, d’autres sont sinistres, sournoises, fumantes…de véritables feux de l’enfer. Ce sandbox est à la fois la vitrine technologique d’une multinationale et l’avant-garde du jeu service dont il pose les règles, rien que ça. C’est le grand retour d’un studio aux choix controversés qui ont animé un nombre incalculable de débats passionnés entre joueurs.

Je dois vous expliquer avant d’aller plus loin que le jeu dont je parle aujourd’hui c’est aussi l’histoire d’un télescopage dans ma vie de joueur que la maladie a rendu handicapé du bras gauche. On a tous déjà remarqué que le jeu vidéo et la vraie vie, parfois, se ressemblent. Un peu comme les romans, les films ou les chansons. Parfois c’est en mal : là je pense à mon ami Jerm qui a perdu son frère dans les mêmes circonstances qu’un personnage de jeu vidéo. Mais dans mon cas précis c’est en bien.

Je parle bien sûr de ma rencontre avec Sea of Thieves de Rare.

En 2015 lors de la première présentation de Sea of Thieves je me suis dit comme beaucoup de joueurs : « oui… à̀ voir ». Je ne m’y suis pas plus intéressé́ que ça par la suite. Il faut dire que la maladie venait de me rattraper ; j’avais d’autres idées en tête que celle de me préoccuper de l’actu du jeu vidéo. Mais la vidéo de présentation du gameplay en 2017 a commencé́ à réveiller ma curiosité́. Pourtant, il faudra attendre 2018 et la sortie du jeu sur le Game Pass pour que je commence à̀ jouer pour la toute première fois à Sea of Thieves et ça a été une révélation.

Une année avant, je venais d’être opéré, encore une fois. Je m’étais réveillé un matin dans une chambre d’hôpital groggy mais habitué à ces doses d’intraveineuses injectées dans les blocs opératoires par les anesthésistes, avec le coude et la main gauche sans vie, ne sachant quoi faire et comment le faire. Et voilà qu’en ce 20 mars 2018, mon avatar se réveille lui aussi groggy mais suite à une cuite magistrale, dans une brasserie du bout du monde, lui non plus ne sachant quoi faire et comment le faire. Ce pirate sortant de la taverne, ivre, partant à la découverte du monde sur les mers, c’était moi. C’était la projection de ma vraie vie.

Mon amour pour la mer est énorme. Ma toute première sortie sur ces mers générées par le cloud a été un véritable choc. J’y étais virtuellement. Je me suis senti lié à ce jeu et c’est certain c’est la mer qui prend l’homme.

– Les amis. A quoi servent les clés au juste ?

Les clés dérouillent des trucs.

– Et quoi que cette clé déverrouille, à l’intérieur, il y a surement un objet de valeur. On va donc chercher à découvrir ce que cette clé déverrouille !

Extrait de Pirates des Caraïbes

Les handicapés savent tous qu’il faut apprendre à dompter les outils du quotidien. On invente de nouvelles mécaniques ou on les découvre par hasard, pour accomplir des tâches aussi simples qu’enfiler des chaussettes ou éplucher des pommes de terre. Et on met aussi ce système D en route pour jouer aux jeux vidéo évidemment. On tâtonne, on expérimente. Comment faire pour gérer une gâchette ou un bouton placé sous le doigt qui ne fonctionne plus ? Tout est mis à̀ contribution, tout ce sur quoi on peut agir, un coude, un genou, la tranche d’une main.

Je ne sais pas si j’ai développé des compétences particulières à force de détourner les objets de mon environnement pour les adapter à̀ mon état mais j’y vois une similitude. Les tonneaux explosifs de Sot par exemple. Ils peuvent détruire plusieurs squelettes en même temps, servir de mine flottante ou encore de cadeau-surprise qu’on porte avec soi dans les entrailles d’un navire pirate. Ou encore le seau qui sert à̀ écoper les cales inondées. Si vous buvez du rhum jusqu’à la nausée et le remplissez de vôtre vomi, vous obtiendrez un improbable outil de défense au corps à corps.

Aller jusqu’au bout du potentiel des objets qui m’entourent est une activité permanente dans la vraie vie, mais dans ma fausse vie de pirate aussi. Toujours ce parallèle qui me fascine

– Parce que sans la clé, on ne déverrouillera pas ce qu’on n’a pas encore à déverrouiller. Alors à quoi servirait de trouver d’abord ce qu’il faut qu’on déverrouille, à supposer qu’on le trouve, avant même d’avoir trouvé la clé qui le déverrouille ?

– Alors, il faut d’abord la clé

– Ce que tu dis n’a aucun sens

Dans Sea of Thieves j’ai tout de suite mesuré le potentiel des outils de gameplay. Pourquoi s’arrêter aux modes opératoires que sont l’obtention des quêtes, l’accomplissement de celles-ci ou la vente des lots récoltes quand SOT mélange parfaitement et de manière incroyablement bien équilibrée le PVE, le PVP, la coopération multijoueur et l’exploration ? Pourquoi vouloir un véritable scénario à l’ancienne alors que pour un peu que vous ayez la fibre roleplay, l’histoire c’est vous qui la créez au fur et à̀ mesure que vous jouez ?

Fan de pve ?

Prenez une quête de l’ordre des âmes. En chemin, faites un des deux évents aléatoires que sont, la libération des forts capturés par un terrible capitaine squelette (en prenant soin d’exécuter des combos au barils explosifs pour faire progresser votre Réputation des fonds de cales) ou nettoyez une zone infestée de navires fantômes (sans oublier de leur flanquer une roustes à coups de boulets maudits). Choisissez maintenant un point de ravitaillement, dégommez les Mégalodons qui se dresseront sur votre route, continuez d’avancer et accomplissez votre quête.

Vous êtes Fan de Pvp ? Hissez votre pavillon à tête de mort et patientez qu’un autre équipage prêt à en découdre fonce sur vous. Mais tirer sur tout ce qui flotte vous ennuie ? Essayez donc l’infiltration. Quoi de plus jouissif que de monter sur un bâtiment sans se faire voir, remplir la chaloupe des richesses ennemies la larguer et indiquer à votre équipage de vous rejoindre sur l’ile la plus proche.

À moins que vous ne soyez de nature fourbe ? Faites un appât d’une chaloupe remplie de trésors et laissez ces vils forbans se diriger droit sur le piège que vous leur avez tendu ! Fan d’exploration ? Plutôt que d’accomplir bêtement des quêtes marchandes ou des quêtes collectionneur d’or, partez plutôt à̀ la recherche de bouteilles à la mer ou des cartes qui figurent dans les livres dissimules ici et là. Et si vous mourrez, profitez-en pour changer la couleur de flamme de votre lanterne et allumez les nombreux fanaux sur les iles. Cherchez les trônes squelettes et faites une belle photo avec votre équipage ou avec un équipage allié. Trouvez les nombreux ester ergs et le lieu de recueillement que Rare a caché en hommage à̀ un grand collectionneur Xbox.

Et puis finalement pourquoi ne pas tout mélanger pour créer un plat succulent ?

Si cela vous semble fade, pas d’inquiétude, Rare apporte son sel et son poivre avec deux nouvelles factions. Et pour ceux que la cuisine rebute, de jolis plats préparés vous emmèneront loin dans une véritable chasse aux trésors ainsi qu’une troisième faction dans un zone séparée pour du pvp multijoueur incroyablement efficace et défoulant

– Leur dernier vaisseau s’embrasait sous mes yeux. Et c’est en cet instant de victoire que je l’ai entendu.

Ma vie n’a pas changé que physiquement, elle a changé psychologiquement. Mon esprit est devenu prisonnier d’un ascenseur émotionnel. La maladie m’a privé d’une partie de mon autonomie. Entre traitements lourds et hospitalisations à répétition, je suis devenu sujet à des variations d’humeur. C’est le truc sur lequel je n’ai aucun contrôle et j’en ai souvent ressenti de la honte, pour mon entourage et pour moi-même. Là encore l’analogie entre mon avatar et moi se fait sentir.

Il peut naviguer tranquillement en toute quiétude des heures la soute pleine de richesses, de cranes et autres marchandises, en contemplant sereinement la mer.

– Le navire tentait de s’échapper dans la fumée

Et tout à coup il se fait attaquer par des PNJ comme les navires fantômes ou un kraken. Le cœur s’emballe certainement parce qu’il n’y était pas préparé et vous savez d’avance que conserver vos trésors ne sera guère aisé. Seule votre intelligence pourra vous sauver.

– Et là-haut, dans le nid de pie, il y avait ce garçon, ce jeune pirate.

On s’en sort avec soulagement ou on ressent une petite frustration quand le navire sombre. Et contre de vrais joueurs le soulagement se transforme en véritable joie et la frustration en soif de vengeance.

– Ce gamin, ce microbe défiait mon pouvoir et je le pris en chasse sachant que lorsque mon coutelât lui aurait tranché la gorge et qu’il serait mort, j’en aurais fini une fois pour toute avec la piraterie.

J’ai là aussi constaté le parallèle étonnant de mes émotions. D’abord avec ce que l’on appelle la roue des émotions, utilisée en thérapie, en éducation bienveillante ou en coaching et qui est l’ingrédient de base du gameplay du jeu de Rare. Mais aussi dans la manière de se préparer à̀ affronter un évènement aléatoire, comme les paroles crues et directes du chirurgien qui vous annonce que vous allez perdre l’usage de votre main et qu’à partir d’aujourd’hui c’est l’hôpital qui dirige votre vie. Garder son calme, ne pas se laisser envahir par la peur ou la colère coûte que coûte afin de respawn dans de bonnes conditions afin d’affronter un nouveau voyage.

Le jeu comme moyen de thérapie ?

J’y crois à fond. A tel point que le jeu m’aide à̀ surmonter mon mal, le vrai. Et j’emmerde au passage ceux qui n’y voient qu’une addiction. Je ne dois d’être vivant qu’à une chaine d’êtres humains, de ma famille aux soignants, s’est soudée autour de moi. Nous œuvrons ensemble, chacun a ses tâches.

Dans Sea of Thieves, sans coopération on n’arrive à rien. Chacun à son poste, chacun a ses tâches :

  • la vigie qui surveille
  • le capitaine à sa barre
  • les mous’ qui gesticulent, boivent du rhum et jouent de la musique sur le pont, mais qui auront bien d’autres choses à faire lors de cette maj
  • le cartographe veillant à̀ la bonne direction

– Qu’est qui te fait dire que tu es digne de manoeuvrer le Blackbird

– Bah franchement j’ai jamais navigué de ma vie mais je me suis dit qu’il fallait que je vois le monde tant que je suis encore jeune

– Tu feras l’affaire, fait une croix. Suivant !

– Ma femme est partie avec mon chien. Et ça fait un mois que je suis complètement saoul. Et je me fous totalement de savoir si je vais vivre ou mourir.

– C’est parfait !

On profite enfin systématiquement de la moindre occasion pour capturer une scène afin d’immortaliser les meilleurs moments passés ensemble. Cette énergie, cette convergence des intelligences pour nous réunir autour du jeu vidéo que l’on soit des valides ou des handicapés : quelle fantastique aventure.

Si au début Sea of Thieves ressemblait plus à une cour de récré qu’à un jeu vidéo, il est à̀ mes yeux une ode à la vie, à ma vraie vie. On prend son bateau et on affronte son destin. On fait des choix et on se doit de les assumer. On résiste quelle que soit l’adversité, afin d’amener sa famille à bon port quel que soit l’état du bateau, que la soute soit riche ou pas, que l’on ait à manger ou non. On espère que tout se finisse dans la joie, face à̀ un soleil couchant, en levant haut et fort un bon verre de rhum… parce ce que c’est ça finalement vivre.

Tout ce bonheur en jeu n’aurait pas été possible sans le travail de suivi incroyable dont a bénéficié Sea of Thieves. A tel point que tout joueur qui l’aurait déserté ces six derniers mois ne le reconnaitrait pas. A tel point que Sot est devenu pour moi, comme je l’ai dit, LA référence du jeu service.

Oui, bien sûr, certains souhaiteraient que les jeux soient finis une bonne fois pour toute, dès leur sortie. Ils ont raison… Pour quelques titres.

Mais Sea of Thieves n’en fait pas partie.

Il suffit pour s’en convaincre de se procurer le travail en amont de ces artistes que vous trouverez sur l’art book The ART OF Sea of Thievepour comprendre que chez Rare on a vu grand, très grand.

Nous n’en sommes qu’au début, de belles choses nous attendent, encore et encore, faisant au fur et à mesure de ce jeu le titre au contenu le plus riche de la Xbox. Cette évolution permanente ne concerne pas uniquement le contenu mais aussi les technologies mises en œuvre. Là je parle du Cloud computing, cette technologie qui permet d’effectuer des calculs graphiques ou physiques sur des serveurs dédiés et les renvoient via le Cloud sur la Xbox.

Le résultat visuellement est bluffant : la mer, les vagues, l’impact de la météo changeante, les reflets de la lumière, la physique des navires, les manifestations volcaniques et tant d’autres choses à venir. Tant de compétence mises en œuvre autour de ce titre qui en ont fait le prototype des jeux du futur.

Mais pour moi Sea of Thieves c’est avant tout une communauté de joueurs passionnés avec laquelle je me régale d’échanger mon amour pour lui.

Je ne suis pas le seul que ce jeu a rendu dingo. C’est ce que j’ai découvert sur Tweeter. Ainsi @KatTruewalker, @EmeuSama et tant d’autres dont je suis les aventures sur les mers avec émerveillement au travers de leurs photos, de leurs vidéos toujours belles et marrantes.

Il y a un point commun entre les joueurs de Sea of Thieves.

Ils vivent à travers lui leur passion du jeu vidéo comme rarement un jeu ne l’a fait. Il nous ramène, nous les vieux gamers, dans ce passé où tout nous émerveillait. Et ça fait tellement, tellement de bien.

Merci à̀ Rare pour ce jeu qui a changé beaucoup de choses en moi en agissant ainsi que je l’ai déjà̀ dit, comme une véritable thérapie.

Merci à̀ Microsoft de bosser comme ils le font pour que le handicap ne soit plus une frontière.

Un grand merci à Hugues Ouvrard pour son implication, pour la promotion des joueurs handicapés, en particulier lors du Fanfest de Paris.

Je voudrais enfin dédicacer ce premier podcast à toutes les joueuses et tous les joueurs handicapés, ainsi qu’à̀ celles et ceux qui œuvrent pour supprimer les frontières et sans lesquels il n’aurait pas existé.

We shall sail together, ce single officiel disponible depuis peu sur certaines plateformes musicales, est aussi un clin d’œil à la politique gaming actuelle de Microsoft prononcé fièrement lors de la clôture du discours du Big Boss Phil Spencer à l’E3 2018.

Je suis fier en tant qu’Insider pour Sea of Thieves d’y être embarque. Ne rêvez pas, vous ne saurez rien, mais un conseil, faites du 30 avril 2019 une date importante.

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