C’est un article du Wall Street journal qui a définitivement mis le feu aux poudres. Selon le journal, plusieurs documents internes confirment que Kotick était non seulement au courant de plusieurs cas de harcèlement sexuel, mais qu’il avait en plus l’habitude de protéger personnellement les agresseurs. Pire, il serait lui-même mêlé à certaines agressions.
Kotick protecteur de prédateurs
En 2017, Dan Bunting co-directeur de Treyarch est accusé de harcèlement sexuel par une employée. Ce n’est qu’en 2019 que le département des ressources humaines d’Activision décide d’ouvrir une enquête interne. Les conclusions de l’investigation sont sans appel et recommandent l’exclusion de Bunting. Cependant Kotick décide d’intervenir directement afin de ne pas le renvoyer. Selon la porte-parole d’Activision, la compagnie a préféré user de sanctions disciplinaires plutôt que de le licencier. Hier, suite à l’article, Bunting qui a dirigé la production de plusieurs Call of Duty a décidé de démissionner.
Kotick, menteur, manipulateur mais aussi harceleur
Il y a seulement quelques semaines, le CEO d’Activision prenait la parole devant son conseil d’administration au sujet des différentes allégations. Bobby Kotick affirmait alors avoir été transparent avec eux et ne pas avoir eu connaissance de la plupart des cas de harcèlement. Il semblerait cependant qu’il ait au contraire dissimulé certains éléments. Selon les documents évoqués par le WSJ dès 2018 alors même que les régulateurs ont commencé à enquêter sur des incidents, Kotick ne divulgue pas tous les faits à son conseil d’administration.
Il est d’ailleurs bon de rappeler qu’à ce sujet, M. Kotick a été cité à comparaître dans le cadre d’une enquête menée la Securities and Exchange Commission.
Ces documents qui comprennent des notes de service, des e-mails et des demandes réglementaires révèlent que M. Kotick lui-même fut impliqué dans différentes affaires de harcèlement. Le WSJ nous apprend qu’il a notamment été accusé de mauvais traitements par plusieurs femmes au sein de son entreprise. Dans certaines de ces affaires, il aurait fait le nécessaire pour régler ces plaintes rapidement et surtout discrètement loin des tribunaux. En 2006, l’une de ses assistantes s’était plaint d’avoir été harcelée par ce dernier. Il l’aurait notamment menacé de la faire tuer dans un message vocal. L’affaire a été réglée à l’amiable, selon des personnes proches du dossier. La porte-parole d’Activision confirme cette histoire et déclare :
“M. Kotick s’est excusé il y a 16 ans pour ce message vocal manifestement excessif et inapproprié. Il regrette profondément l’exagération et le ton de son message.”
Les employés veulent la tête de Kotick, mais les dirigeants continuent de le soutenir
À la suite de la diffusion de l’article explosif du Wall Street Journal, les employés d’Activision Blizzard appellent à la démission immédiate de Bobby Kotick. Certains ont déjà annoncé organiser une grève dès hier. Selon Axios, plus d’une centaine de salariés serait déjà réunis. Dans un tweet, l’ABK Workers Alliance ( un collectif d’employé qui tentent de se syndiquer ) déclare :
“Nous avons institué notre propre politique de tolérance zéro. Nous ne serons pas réduits au silence tant que Bobby Kotick n’aura pas été remplacé en tant que PDG et maintenons notre demande initiale d’examen de la situation par un tiers choisi par les employés.”
Les membres du conseil d’administration ont quant à eux choisi de soutenir malgré tout leur dirigeant. Ils ont publié une déclaration dans laquelle ils déclarent rester “confiants dans le leadership, l’engagement et la capacité de Bobby Kotick à atteindre ces objectifs.”
Des plaintes qui s’accumulent et une action qui chute
Harcèlement, agressions sexuelles, disparités salariales… ce ne sont pas moins de 500 rapports d’incidents qui ont été reçus par Activision depuis le mois de septembre. Ces nouvelles révélations n’ont pas manqué de faire chuter le cours de l’action de la société de 6%. Depuis le début de cette affaire la compagnie a perdu plus de 15 point en seulement 2 mois. Il devient de plus en plus difficile d’imaginer un futur positif pour Activision tant que Kotick sera à sa tête.
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