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Microsoft s’exprime longuement sur la question de la santé dans le jeu vidéo

Il est désormais acquis que la branche Xbox a fait beaucoup au cours des dernières années pour faciliter l’accès au jeu vidéo.
La preuve la plus évidente est bien évidemment la manette adaptative, conçue pour les personnes à mobilité réduite. Ils ont également régulièrement mis en avant des personnes handicapées pour montrer, si c’était nécessaire (et j’ai malheureusement l’impression que c’était le cas), qu’un handicapé est un humain comme les autres. Même s’il a parfois moins de facilités à réaliser certaines actions, il est tout aussi capable qu’un autre avec les outils adaptés.
On peut également penser, dans une certaine mesure, au Gamepass ou à xCloud, qui devraient permettre à de plus en plus de personnes de pouvoir accéder à leur catalogue de jeux.

La santé dans le jeu vidéo, un sujet d’actualité

Mais il y a un sujet sur lequel nous avons moins l’habitude d’entendre les éditeurs, quels qu’ils soient. Et cela concerne les maladies potentiellement liées au jeu vidéo en lui même. Ou qui peuvent en tout cas être renforcées par la pratique du jeu. Et en particulier l’addiction. Un problème tout autre que l’accessibilité, mais qui risque de prendre une place grandissante dans les prochaines années.
Cette semaine verra une décision de la part de l’Organisation Mondiale de la Santé pour déterminer si les “troubles du jeu vidéo”, liés à la dépendance, deviennent une maladie officiellement reconnue.
D’une manière générale, les éditeurs (représentés par l’ESA) voient cette mesure d’un mauvais oeil, car elle pourrait selon eux inquiéter certains parents inutilement.
C’est donc un témoignage assez rare auquel on a eu droit, de la part de Dave McCarthy, head of Xbox operations chez Microsoft.

Ill commence par rappeler que Microsoft est en accord avec la position de l’ESA sur le fait qu’il n’y a pas assez de preuves permettant d’affirmer que les “troubles du jeu vidéo” soient une maladie en elle même, et non pas un symptome mettant en avant d’autres maladies.
Cependant, l’avis de la société est moins tranché que nombre de leurs confrères, particulièrement sur ce qui va concerner les loot box ou l’addiction au jeu d’une manière générale.

L’aide aux parents : la partie simple

Pour McCarthy, Microsoft a une grande part de responsabilité dans la pratique saine du jeu vidéo. Il est de leur devoir de proposer des solutions permettant aux joueurs et aux parents de mieux contrôler leur pratique du jeu vidéo.
Pour cela, ils doivent proposer des méthodes variées et complètes, telles que la surveillance/blocage du temps d’écran, les restrictions de contenu par jeu (et non plus uniquement par âge) ou encore les restrictions de dépense.

Mais l’objectif est d’aller plus loin. Par exemple avec la mise en place d’un système permettant de bloquer les contenus offensants ou inappropriés grâce à l’IA. Un tel système est déjà en phase de test dans certains clubs Xbox. L’objectif étant à terme de l’étendre à l’ensemble du Xbox Live.
Au delà de ces mesures de répression, Microsoft cherche également à “éduquer” les joueurs en leur indiquant ce qui est bien ou mal. Et les résultats sont apparemment au rendez-vous sur les tests effectués jusqu’à présent.

C’est le pouvoir de la transparence et la volonté de montrer aux gens ce que nous apprécions réellement et ce que nous voulons que la communauté soit. Cela peut sembler simpliste, mais c’est en fait une mesure très efficace. Faire comprendre à nos joueurs à quoi ressemble le bien… parce que beaucoup d’entre eux ne le savent pas. Ils ont grandi sans que quelqu’un ne leur en donne l’occasion.

Le contrôle difficile des pratiques abusives

Mais si ces mesures vont dans le bon sens, elles concernent essentiellement les enfants. McCarthy poursuit donc avec la position de la société vis à vis des adultes.
S’il n’est bien sûr pas question d’imposer quoi que ce soit, l’objectif est de proposer tous les outils nécessaires. L’idée derrière étant que chacun puisse pratiquer le jeu vidéo comme il l’entend… et s’imposer des limites si nécessaire.
Il est évident que cela ne réglera rien pour les personnes ne pouvant ou ne souhaitant pas se limiter, mais il est compliqué pour une société de bloquer l’accès à leur contenu. C’est à la fois contraire à toute logique économique, mais peut également être très mal vu par les utilisateurs eux-mêmes.

Microsoft n’est donc pas prêt à aller plus loin sur ces sujets. Ils vont toutefois poursuivre leur travail de communication afin de sensibiliser les joueurs sur les différences entre “engagement” et dépendance.

Les loot box et microtransactions

Tous les éditeurs sont aujourd’hui particulièrement sensibles à la défiance qui s’est propagée vis à vis des loot box. Et en particulier de leur association avec des jeux d’argent.
Microsoft n’échappe pas à la règle, et le sujet leur tient bien évidemment à coeur.

Pour autant, si beaucoup d’éditeurs prennent le sujet au sérieux, peu ont pour le moment réellement changé leurs habitudes.
Le problème du hasard reste en tout cas très majoritairement présent.

Microsoft a déjà des contrôles en place (les XRs, Xbox Requirements checks) que les éditeurs doivent respecter. Et une partie d’entres elles concernent ces aspects, visant à interdire les jeux avec une politique de microtransactions trop aggressive.
Cependant, on a déjà vu par le passé que ces règles restent peu contraignantes. Elles portent surtout sur le fait de limiter les achats permettant d’obtenir des avantages compétitifs.
Devant les multiples sources de pression sur ce sujet, McCarthy ne donne pas de vraie réponse. Il laisse toutefois sous-entendre qu’ils prendront les mesures nécessaires afin de contenter les joueurs…
Si on souhaite que les choses changent, ce sera donc à nous de continuer à dénoncer les pratiques abusives.

Malgré ces points, qui sont compliqués à gérer si l’on se place du point de vue d’une société, il reste intéressant de voir que Microsoft est désormais prêt à s’exprimer sur le sujet. Et à faire les ajustements nécessaires pour que tout le monde puisse profiter ce loisir sans tomber dans les abus.

Nous devons être clairs sur nos intentions et nos valeurs. Et nous devons reconnaître qu’il y a des défis auxquels les gens font face. Oui, il faut plus de recherche. Oui, il faut faire preuve de prudence dans le domaine de la réglementation, faire ce qu’il faut et s’y associer. Mais il est également nécessaire que nous, en tant qu’industrie, reconnaissions que les joueurs ont des défis à relever. Et c’est un investissement constant pour nous.

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