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Test – Disintegration, comme un goût d’inachevé

Développé par la petite équipe du studio V1 Interactive, dont Marcus Lehto, l’un des pères des sagas S.O.C.O.M, Halo et de son personnage emblématique (le Master Chief), Disintegration est un Tactical-FPS vous plaçant 150 ans dans l’avenir. Sans parler d’univers post-apocalyptique, on ne peut pas dire que la situation soit joyeuse pour autant. En effet, alors que l’humanité a été à deux doigts de disparaître face à de terribles cataclysmes, maladies et la chute des gouvernements et marchés financiers mondiaux, la société Sang-Froid a profité de la situation pour promouvoir le principe d’intégration. Il s’agit d’un processus visant à transférer la conscience humaine dans un corps robotique jugé invincible.

Alors que cette solution à la base ne devait être que temporaire, une faction extrémiste appelée « Rayonne » voit dans ce processus une manière d’accéder à une sorte d’immortalité et décide de traquer tout ceux qui refuseraient d’y recourir. Lors de la Gamescom 2019, le gameplay et l’univers de ce jeu avaient capté notre intérêt, notamment lors de notre échange avec Marcus Lehto. Et maintenant, qu’en est-il presque un an plus tard ? Disintegration est-il à la hauteur de nos attentes ?

Un scénario attrayant mais qui peine à se renouveler

Le mode Campagne vous place dans les circuits de Romer Shoal, un renégat intégré et pilote plutôt connu de Gravicycles, prenant part à un conflit opposant la Rébellion à la puissante organisation « Rayonne ». Suite à une attaque de la forteresse dans laquelle il était retenu prisonnier, notre héros parvient à s’échapper du bâtiment grâce à l’aide d’individus cybernétiques qui vont devenir ses nouveaux compagnons de route. Une fois que vous avez remis les pieds sur terre, vous apercevez en contrebas un immense complexe, non sans avoir fait la connaissance de Chartier, un « Naturel » qui vous explique les enjeux du conflit et décide de vous conduire à ce bâtiment. Il vous servira de base opérationnelle à partir de laquelle vous pourrez partir en mission. Il n’y a pas grand-chose à y faire mis à part écouter les conversations des uns et des autres, certains pouvant débloquer quelques défis à accomplir, ou améliorer nos personnages grâce aux puces d’amélioration acquises sur le terrain.

Néanmoins, on regrettera la trop grande simplicité de ce système où il suffit simplement d’affecter des points aux aptitudes des différents protagonistes, de même que l’absence d’une personnalisation de son personnage ou des autres membres d’équipage. Chacune de nos escapades nous entraîne dans des niveaux couloirs à travers divers environnements comme des forêts vallonnées, des canyons arides et des villes dévastées, avec comme principale occupation de détruire tous les ennemis apparaissant sur notre chemin. Les débris que l’on récupère tout au long du stage (dans des tas ou en tuant des adversaires) sont une sorte d’expérience augmentant le niveau des personnages. Précisons ici que les décors sont vraiment somptueux et affichent un haut degré de détails qui faisait plaisir à contempler.


Dans Disintegration, les « Naturels » sont des êtres humains qui n’ont pas effectué le processus d’intégration et ceux appelés les « Yeux Rouges » des soldats de Rayonne caractérisés par la couleur de leurs « yeux ».


Sur le papier, le scénario pouvait être captivant et immersif. Malheureusement dans les faits, on a l’impression de ne pas aller au fond des choses et de ne devoir se contenter que d’un contexte global, vite posé pour justifier la situation dans laquelle on se retrouve. De plus, il y a une certaine redondance des missions avec des objectifs relativement similaires comme par exemple la libération d’otages ou la désactivation de brouilleurs. Tout ça montre une relative difficulté du studio à en renouveler l’intérêt tout au long de la dizaine d’heures nécessaires pour terminer le scénario. De même, on aurait vraiment apprécier de pouvoir parcourir cette campagne en coop, ce qui aurait largement été possible vu les spécificités de gameplay du jeu que je détaillerai juste après.

En outre, les objectifs ne sont pas toujours clairs et intuitifs (ex : désamorçage des bombes sur le barrage hydroélectrique, possibilité de désamorcer les brouilleurs ?) et on a même eu affaire à quelques problèmes de déclenchement de script dans certains niveaux, empêchant de progresser davantage et obligeant à recommencer au dernier point de sauvegarde. Enfin, notons que l’intégralité des dialogues est en anglais et que, même s’ils l’on dispose de sous-titres français, ceux-ci ne sont pas toujours simples à voir étant donné qu’ils ne sont pas sur un fond opaque. Dans le feu de l’action, il est parfois impossible de pouvoir lire le texte tout en essayant de rester en vie face aux hordes d’ennemis qui nous tombent dessus.

Le tactical-FPS-cybernétique made by V1 interactive

Dans Disintegration, vous vous retrouvez aux commandes du Gravicycle, un vaisseau planeur anti-gravité équipé d’un arsenal dissuasif. Même si le véhicule est plutôt pataud et lent, le rythme de déplacement du même acabit permet de ne pas trop perdre le fil de l’action. Toutefois, celui-ci ne peut pas monter à plus de 16 mètres de haut et doit obligatoirement se trouver au-dessus d’une surface solide. N’espérez donc pas partir très loin. L’armement de votre engin va évoluer au fil de votre progression, allant de simples mitrailleuses à des lance-roquettes, en passant par des fusils de chasse ou des gatlings. Toutefois, il aurait été appréciable de pouvoir le choisir au fur et à mesure que l’on débloque de nouvelles armes. Cela induit que l’arsenal n’est pas toujours le plus adapté aux situations que l’on rencontre, ni même au style de jeu qui diffère d’un joueur à un autre. Tout au long du niveau, on a affaire à tout un panel d’ennemis allant du simple fantassin aux unités blindées lourdement armées, en passant par des unités aériennes. Ceux-ci sont nombreux et loin d’être maladroits. Arrivant par vague, il est recommandé d’être prudent et d’analyser son environnement au lieu de foncer tête baissée. En effet, ils savent alterner entre mobilité et mise à couvert derrière des éléments du décor.

Outre l’armement de votre véhicule, vous bénéficiez aussi d’un système de scan qui vous permettra d’identifier les points d’intérêts avec lesquels interagir, la position des unités ennemies, ou encore un système de soin fonctionnant soit sous forme de munitions à tirer, soit de balise. En plus de votre monture mécanique, vous êtes accompagnés d’une escouade comptant jusqu’à quatre membres. Ils agissent en toute autonomie mais vous pouvez leur donner des instructions afin d’interagir avec l’environnement ou prioriser certaines cibles. Il est primordial de faire attention à vos compagnons pour que ceux-ci ne se retrouvent pas au milieu de la mêlée dans une zone infestée d’adversaires, car ils ont tendance de base à suivre les mouvements du Gravicycle et à ouvrir la voie, ce qui peut être périlleux dans certaines situations. Néanmoins, si un de vos alliés tombe au combat, vous avez toujours la possibilité de le faire revenir en récupérant son encéphaloscan dans un délit de 30 secondes. Passé ce temps, ce sera le Game Over assuré.

Un multijoueur brouillon

Il s’agit du principal mode de jeu qui nous avait été présenté lors de la Gamescom 2019. Vous commencez par choisir une faction parmi les neuf prédéterminées disponibles, chacune disposant de son apparence propre, ainsi que de capacités et d’un armement spécifiques. Fonctionnalité regrettée du mode solo, vous pouvez ici personnaliser votre véhicule et l’équipage, moyennant des crédits ou de l’argent réel.

A l’heure actuelle, trois modes de jeu sont disponibles : « Contrôle de zone » (Prendre le contrôle de secteurs sur la carte), « Collectionneur » (Élimination d’ennemis pour en récupérer le cerveau) et « Récupération » (Récolte de cœurs nucléaires pour les rapporter à une zone de dépôt). Toutefois, autant dans le mode Campagne la relative lenteur du jeu et des déplacements fait qu’on s’en sort dans la gestion des mouvements du Gravicycle et de nos unités, autant en multijoueur on est rapidement débordés ce qui fait que le tout devient très brouillon. De plus, rester dynamique tout en essayant de passer dans les bâtiments avec notre véhicule se révèle assez tendu. Enfin, tout cela est valable si vous arrivez à trouver une session de jeu, ce qui même une semaine après sa sortie est encore relativement difficile.

Conclusion

Bonne surprise de la Gamescom 2019, Disintegration a su marier les genres du Tactical et du FPS dans un mélange peu répandu et plutôt l’apanage de titres comme Rainbow Six Siege. Néanmoins, même si le titre de V1 Interactive semblait vraiment prometteur, il s’avère au final assez décevant, la faute à un scénario pas assez fouillé à mon goût et à une répétitivité des missions. Toutefois, on peut quand même souligner la beauté et la variété des environnements traversés au cours de celles-ci. Bref, un solo redondant, un multijoueur brouillon… on a vraiment l’impression que le studio a divisé ses forces et n’a pas poussé autant l’optimisation de ces deux pans du jeu qu’il aurait pu/voulu.

Critères d’accessibilité

  Déficience Visuelle   Déficience Auditive
✘ Contraste élevé (réticule de visée) ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance
✘ Taille couleur de police  Identification de la personne qui parle
✘ Marquage des ennemis ✘ Police personnalisable
✘ Interface personnalisable ✘ Couleur de police personnalisable
✘ Couleur minicarte personnalisable ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
✘ Option daltonisme ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence)
✘ Option Text to speech  
✘ Ralentissement du jeu  

Conditions de test

  Détails TV4K   Jeu fourni par l’éditeurOui
  ConsoleXbox One X   Temps passé sur le jeu12 heures
  Niveau de difficultéFacile   Jeu terminéOui

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