Test – MotoGP 21, l’épisode plutôt avare en nouveautés

En matière de jeu de motos, Milestone est une référence en la matière. En effet, le studio milanais possède pas moins de quatre licences majeures dans le domaine. Presque un an jour pour jour après un épisode 2020 dont j’avais souligné les qualités et les progrès, Milestone nous propose l’épisode 2021 de sa célèbre série. L’occasion de revêtir ma tenue de pilote, remettre mes gants, enfourcher ma moto et partir dévorer de l’asphalte pour juger ce nouvel opus !

Un cru 2021 dans la continuité

Fort du succès de l’épisode précédent, le studio milanais peut à nouveau compter sur des atouts de taille, dont notamment un contenu gargantuesque sous licence officielle. Celui-ci comprend toujours l’intégralité du paddock et des circuits des trois divisions de la discipline : Moto3, Moto2 et MotoGP. Pour l’anecdote, qui traduit le soucis du détail de Milestone, au moment de prendre part au championnat, deux variantes du calendrier sont proposées : celui initialement prévu ou alors les courses qui ont réellement eu lieu cette année du fait de la pandémie.

Visuellement, MotoGP 21 rend une nouvelle fois une copie de qualité, avec des motos reproduites dans les moindres détails, au comportement réaliste, de même que les pilotes qui les chevauchent. Avec des temps de chargement réduits et un framerate stable à 60 images par seconde, la version Xbox Series X|S que j’ai pu tester offre un confort supplémentaire par rapport à celle de la Xbox One.

Toutefois, il y a dans les grandes lignes quelques ombres au tableau. Pour commencer, à l’exception des modes Rapide, Carrière et Multijoueur, rien d’autres à signaler. Bye bye donc le Mode Historique. Les motos et pilotes que l’on pouvait y incarner se retrouvent désormais perdus parmi l’effectif disponible hors Carrière. Ensuite, revenons sur le mode Multijoueur justement et de ce côté, c’est la douche froide. En effet, déjà sur l’épisode 2020, je soulignais l’absence de multi local en écran splitté et celle d’un mode e-sport. Malheureusement, le constat est le même sur ce nouvel opus.

Une Carrière qui mise trop sur ses acquis

Dans MotoGP 20, Milestone avait surpris tout le monde en dotant enfin le mode Carrière d’un aspect calendaire et management. Cependant, un an plus tard, celui-ci n’a pas évolué. Alors certes, il est toujours bon, mais face aux avancées, même minimes, faites par les autres studios, quelques petits ajouts auraient été appréciés. Par exemple, dans la série WRC, KT Racing a intégré divers événements comme des courses historiques entre les manches du championnat. Ce type d’ajout aurait pu être agréable dans MotoGP21. Et non ! tout ce que vous avez sur votre agenda, ce sont les épreuves officielles à disputer…

De même, pour continuer le parallèle avec la série de jeu de rallye, dans celle-ci vous gérez les mouvements du personnel de l’ensemble des métiers représentés au sein de votre écurie. Dans MotoGP 21, cela ne concerne que votre agent, l’ingénieur en chef et l’analyste de données. Quant au personnel du département R&D, tout ce que vous pouvez faire c’est choisir le nombre de personnes que vous souhaitez affecter à diverses tâches parmi les huit à votre disposition. Ni plus ni moins ! Il aurait pu être utile de pouvoir recruter davantage pour par exemple mener le développement de certaines pièces plus rapidement.

Un gameplay toujours aussi exigeant mais accessible

Si vous êtes comme moi surtout habitués des jeux de voitures, le pilotage d’une moto vous paraitra un peu compliqué et nécessitera un minimum d’entrainement. De ce côté-là, dès le lancement du jeu, celui-ci propose un didacticiel fourni avec une multitude d’ateliers pour vous apprendre à piloter votre deux roues. En plus, les résultats que vous y obtenez détermineront précisément le niveau des différentes aides à la conduite qui vous est recommandé. Ainsi, de manière globale, le pilotage d’une moto demande toujours une certaine pratique, mais avec autant d’assistances paramétrables, MotoGP 21 sait rester accessible quel que soit votre niveau. Pour les plus experts de la discipline, il est toujours possible de régler comme bon vous semble toute une multitude de paramètres afin de faire de votre engin, un monstre d’efficacité. Si vous êtes au contraire plutôt débutant, il est tout de même possible de régler votre machine en indiquant à votre ingénieur les points qui vous dérangent. Celui-ci vous soumettra alors un réglage qui devrait mieux vous convenir.

Si cet épisode 2021 est très similaire à son prédécesseur, il en reprend les bonnes bases en perfectionnant la formule par petites touches. Parmi celles-ci, on peut mentionner les nouvelles règlementations et pénalités directement issues du championnat officiel (comme la Pénalité de Tour Long) ou la séquence de récupération de la moto en cas de chute. Si celle-ci est activée, en cas d’accident, c’est à vous à aller chercher votre moto pour vous remettre en piste. Une fois que votre pilote l’a relevée, vous reprenez les commandes afin de poursuivre votre course. C’est un détail certes, mais plutôt appréciable dans un souci de réalisme du titre de Milestone. Toutefois, petit bémol concernant cette nouveauté. Tout d’abord, on constate une latence entre le moment où le pilote s’est relevé et celui où on peut en prendre le contrôle et aller récupérer notre moto (comptez environ une seconde). Ensuite, tandis que nous manœuvrons, l’IA elle n’est absolument pas concernée et retourne sur la piste pour repartir tout de suite…

Concernant les consommables, l’épisode 2020 avait convaincu avec l’introduction non seulement de la gestion du niveau de carburant embarqué, mais aussi et surtout par la toute nouvelle simulation d’usure asymétrique des pneus. En guise de nouveauté dans ce nouvel opus, Milestone y rajoute désormais celle des disques de freins et la possibilité d’en changer le diamètre. En effet, tout comme les pneumatiques, certains circuits auront tendance à davantage solliciter votre système de freinage que d’autres, nécessitant des adaptations de votre stratégie de course.

Enfin, comment parler de la série MotoGP sans évoquer l’IA améliorée maison du studio baptisée ANNA. Pour rappel, celle-ci a été développée afin de doter les bots d’un comportement plus réaliste, similaire à celui de véritables pilotes et qui sait réagir et s’adapter aux situations. L’année dernière, j’avais été agréablement surpris du résultat, même si la copie n’était pas parfaite pour autant. Qu’en-est-il d’ANNA version 2021 ? Eh bien, c’est un peu mieux, mais il y a toujours quelques couacs dans le comportement des concurrents. Néanmoins, elle saura vous offrir un challenge à la hauteur de votre talent.

Conclusion

Après un épisode 2020 créant la surprise par de belles avancées que je jugeais à l’époque comme le meilleur de la série, pour cette année, c’est un peu plus mitigé. Grossièrement, MotoGP 21 ressemble fortement à son prédécesseur. Cependant, je trouve pour ma part qu’il reste trop sur ses acquis et ne propose que peu de nouveautés, quand d’autres séries ont apporté les leurs. En résumé, MotoGP est une série qui rend toujours pleinement hommage à la discipline qu’elle représente et saura à mon goût ravir les fans. Mais attention Milestone, à ne pas trop se reposer sur ses lauriers.

Critères d’accessibilité

Conditions de test