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Test – Pinstripe, un (beau) voyage aux enfers

Pinstripe est un jeu d’aventure à tendance puzzle platformer réalisé par un un seul et même homme, l’artiste Thomas Brush. Quand on parle de puzzle platformer de nombreux titres marquants nous viennent en tête. Difficile alors d’éviter les comparaisons avec les références du genre à savoir Limbo, Inside ou plus récemment Little Nightmares. Une fois que ces grands noms ont été cités, une question nous brûle les lèvres : Thomas Brush peut-il à lui tout seul faire concurrence au studio Play Dead ? Voyons cela dans ce test…

Un tableau magnifique

Plantons tout d’abord le décor : dans Pinstripe, vous incarnez Ted, un ancien pasteur qui part à la recherche de sa fille, kidnappée par le sinistre Mr Pinstripe. Pour traquer cette vermine et retrouver la prunelle de ses yeux, nous accompagnerons Ted dans une lente descente aux enfers…

Dès les premières minutes manette en main, on remarque le soin apporté à l’ambiance qui se dégage de cette nouvelle expérience. À la fois pesante et imprégnée de mélancolie, elle traduit bien la détresse d’un père à la recherche de sa fille. Cette ambiance passe principalement par le travail acharné qu’a réalisé Thomas Brush sur la partie graphique. Sans détrôner la perfection artistique de l’incroyable Ori and the Blind Forest, Pinstripe arrive à susciter l’admiration tout au long des 4 tableaux que l’on va parcourir à la poursuite de Pinstripe.

Que ce soit dans la forêt enneigée, les grottes lugubres ou l’antre de notre némésis, on se prend à s’arrêter quelques secondes pour simplement admirer les environs et profiter des douces musiques qui les accompagnent. Si les musiques sont sympathiques sans être inoubliables, je me dois de souligner l’excellent travail qui a été réalisé sur le doublage du jeu. Chaque personnage est joué avec une  grande justesse et leur histoire et caractère contribuent grandement à l’ambiance si particulière qui se dégage du jeu.

Côté gameplay par contre, le tableau est plus sombre. Même s’il n’y a rien à redire sur l’animation et les contrôles du pasteur, les choses se corsent un peu quand on récupère une arme. Un puzzle platformer avec une arme me direz vous ? Malheureusement oui, Ted trouvera bien vite un lance pierre sur son chemin. Un lance-pierre qui dans sa cadence de tir ressemblerait presque à un 9mm chargé à bloc d’ailleurs. Outre les quelques objets qu’il faudra défoncer à coup de cailloux, quelques monstres rôdent dans les environs. Un bestiaire qui au final se révèle très limité et qui n’apporte pas grand chose au jeu, tout comme ce fameux lance-pierre bien trop bourrin dans un jeu où l’ambiance est si importante.

Casse tête ou casse c****** ?

Dans tout bon jeu d’aventure qui se respecte, un soin tout particulier est apporté aux énigmes. Dans Pinstripe, votre aventure sera rythmée par quelques bonnes idées, mais aussi ponctuée de petits moments de frustration. J’ai du par exemple consulter à deux reprises la solution du jeu, alors que j’avais la bonne réponse, car je n’avais pas compris le fonctionnement d’une énigme, la faute à une interface un peu trop épurée.

Côté frustrations toujours, Pinstripe est relativement court (3h de jeu environ), comme souvent avec les jeux du genre. On regrette alors d’autant plus certains passages présents uniquement pour allonger artificiellement la durée de vie du jeu. Outre quelques énigmes répétitives qui utilisent les mêmes mécaniques, le plus fastidieux reste de devoir revenir au début du jeu pour collecter des ressources qui permettront de débloquer l’accès à une nouvelle zone.

Pour booster sa durée de vie, le jeu compte aussi sur les succès, en donnant le strict minimum aux joueurs ayant terminé le jeu (on peut finir le jeu avec moins de 200 G au compteur). Une “Nouvelle partie+”, voire plusieurs, seront donc un passage obligé pour tous les chasseurs de succès. Certains secrets bien gardés semblent aussi disséminés ici et là, et on peut finir le jeu en se demandant ce qu’il pouvait bien y avoir derrière cette porte cadenassée au début du jeu ! Un bon point qui donne quand même envie de revenir sur le jeu après les crédits de fin !

Pinstripe dans les limbes ?

Soyons clairs, Pinstripe ne laissera pas la marque indélébile qu’ont pu laisser les chefs d’œuvres du genre avant lui. Même si nous avons ici à faire à un bon jeu, servi par une ambiance aux petits oignons, ses quelques défauts laissent au final un sentiment assez neutre. Cependant, nous ne pouvons que saluer le travail et l’implication de Thomas Brush, qui a passé 5 ans de son temps libre, après ses journées à la fac puis au bureau (puis à plein temps après le succès de son Kickstarter), à concocter ce jeu dans les moindres détails. Un dévouement qui impressionne et qui force le respect tout au long de la découverte du jeu.

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