Ubisoft sera-t-il le prochain grand acteur du jeu vidéo à être racheté ? Selon des sources émanant de Bloomberg et de Kotaku, l’entreprise française susciterait en effet l’intérêt de plusieurs fonds d’investissements. Parmi ces derniers, Blackstone Inc. et KKR & Co, deux des plus grandes sociétés mondiales, étudient actuellement l’hypothèse d’une acquisition de l’éditeur d’Assassin’s Creed. Une opération qui est cependant loin d’être actée et qui n’est, pour l’heure, qu’un scénario parmi d’autres.
Un intérêt pour Ubisoft
Selon Bloomberg, deux géants en investissement de capital analysent donc le potentiel d’un rachat d’Ubisoft. D’après les sources du journal, les délibérations internes n’en sont toutefois qu’à leur début et aucune offre n’a pour l’heure été formulée. D’ailleurs, le journal le précise, les discussions entre Ubisoft et les fonds d’investissements n’existent pas à date, ce qui tend à prouver le caractère très précoce du dossier chez Blackstone Inc. et KKR & Co.
Du côté de Kotaku, la prise de position est un peu plus prononcée. Selon le magazine, Ubisoft travaille depuis plusieurs années avec des sociétés de conseil pour des audits de ses activités. Une démarche que des sources de Kotaku interprètent comme une volonté d’Ubisoft d’assainir ses comptes pour faciliter sa revente. Un parti pris qu’Ubisoft ne reconnaît nullement dans une réponse adressée par e-mail.
Nous ne commentons pas les rumeurs ou les spéculations. Ubisoft dispose de capacités de création et de production inégalées, avec plus de 20 000 personnes talentueuses collaborant au développement de jeux dans nos studios mondiaux. Grâce à eux, à notre approche à long terme et à notre volonté de prendre des risques créatifs, nous avons construit certaines des marques propriétaires les plus solides du secteur et nous avons de nombreuses marques et projets prometteurs à l’horizon. Nous disposons également de l’un des portefeuilles les plus profonds et les plus diversifiés du secteur, de services et de technologies de pointe, ainsi que d’une communauté importante et croissante de joueurs engagés. Par conséquent, nous sommes idéalement positionnés pour tirer parti de la croissance rapide du secteur et des opportunités de plates-formes qui se présentent actuellement.
Mais un rachat loin d’être concret
Ubisoft est-il donc sur le point de se faire racheter ? Nous en sommes encore loin.
Tout d’abord parce que la position d’Ubisoft n’est pas claire. Yves Guillemot a déjà repoussé une tentative de rachat par Vivendi par le passé et il n’est pas dit qu’il souhaite davantage vendre sa société aujourd’hui. Selon Bloomberg, la famille Guillemot détient environ 15% d’Ubisoft, qui est valorisée à environ 5 milliards d’euros, et l’opération aura du mal à passer sans son accord.
Ensuite, les études de rachats sont à la base même de l’activité des fonds d’investissement. Pour faire simple, ces derniers n’ont d’autres but que d’investir des sommes conséquentes dans des entreprises en croissance afin de réaliser des plus-values lors d’une revente potentielle. L’acquisition ou la prise de participation de société est donc le quotidien de ces firmes qui voient des dossiers de ce genre passer chaque jour.
Pour autant, si l’intérêt est manifeste et que ces fonds d’investissements étudient des centaines de scénarii chaque année, il n’est pas acquis que les bénéfices soient suffisant pour justifier d’aller au terme d’une opération de rachat. Et le cas Ubisoft n’est guère différent. Aujourd’hui aucune offre n’est transmise et les fonds d’investissements étudient seulement l’intérêt d’une acquisition. Autrement dit, nous sommes loin d’une opération avec un dénouement proche.
Enfin, ces dernières années, l’industrie du jeu vidéo est en pleine ébullition. Du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft à celui de Bungie par Sony, il semble que la consolidation du secteur doive se poursuivre dans les prochains mois. Dès lors, il est logique qu’une société comme Ubisoft, qui détient quelques-unes des licences les plus populaires et rentables du jeu vidéo, attire les convoitises.
D’autant plus que la firme est ébranlée par des scandales en interne et une transformation de certaines de ces licences phares. Ubisoft a d’ailleurs perdu près de 40% de sa valeur boursière ces trois dernières années. Un contexte forcément favorable à des prises de participations ou un rachat et qui donne un écho plus fort aux informations du jour.
Car ce qu’il faut retenir pour l’heure, c’est simplement qu’Ubisoft intéresse les grands de ce monde. Et ça, c’est finalement loin d’être nouveau.
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