Les choses se gâtent sérieusement pour le PDG d’Activision Blizzard. Suite aux récentes révélations, un conglomérat d’actionnaires se joint à la centaine d’employés réclamant la tête du dirigeant. C’est par le biais d’une lettre que le SOC ( Strategic Organizing Centre ) ainsi que 4 autres groupes d’actionnaires ont fait part de leurs exigences au conseil d’administration. Il est notamment reproché à Kotick d’avoir menti concernant sa méconnaissance des incidents. Son laxisme est aussi pointé du doigt.
Contrairement aux déclarations antérieures de l’entreprise, le PDG Bobby Kotick était au courant de nombreux incidents de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de discrimination basée sur le sexe au sein d’Activision Blizzard. Il n’a pas réussi à s’assurer que les cadres et managers responsables étaient licenciés. Ni à reconnaître et traiter la nature systématique de la culture de travail hostile dans l’entreprise
Deux membres du conseil d’administration poussés vers la sortie
En plus de Kotick, les actionnaires demandent que les deux plus anciens administrateurs du conseil d’administration, Brian Kelly et Robert Morgado, prennent leurs retraites d’ici le 31 décembre. Dans une interview Dieter Waizenegger, directeur exécutif de SOC, déclare :
Après les nouvelles révélations, il est clair que les dirigeants actuels ont échoué à plusieurs reprises à maintenir un lieu de travail sûr. Une fonction pourtant basique de leur rôle. Activision Blizzard a besoin d’un nouveau PDG, d’un président du conseil d’administration et d’un administrateur principal indépendant possédant l’expertise, les compétences et la conviction nécessaires pour véritablement changer la culture de l’entreprise. On doit pouvoir prendre un nouveau départ au sein du conseil d’adminsitration
Waizenegger mentionne que le SOC souhaiterait que Kelly et Morgado soient remplacés par divers administrateurs. Il souhaite aussi qu’au moins un des sièges revienne à un employé non-cadre d’Activision Blizzard.
Une lettre lourde en symbole mais légère en dollars
Si ce groupe détient 4.8 millions de parts de la société, il est bon de rappeler qu’elle en possède 779 millions au total. On est en effet loin des 64 millions détenus par Vanguard ou les 58 millions de Blackrock. Cependant comme le rappelle Waizenegger, ce genre de situation est plutôt rare.
Les votes contre les dirigeants sont très rares. Les investisseurs franchissent rarement cette étape. Nous pensons que nous pouvons désigner autre chose qu’un PDG surpayé. Nous avons des implications très claires pour le recrutement de talents au sein de l’entreprise et de potentielles ramifications juridiques avec des régulateurs comme l’agence californienne et la Securities and Exchange Commission … c’est une indication que quelque chose s’est très mal passé.
Une centaine d’employés et plusieurs millions d’actions suffiront-elles à faire tomber Kotick de son trône ? Nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
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