Si l’annonce du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft fut un séisme pour l’industrie, tout n’est pas encore fait. Il reste en effet aux différentes autorités légales à approuver cette opération, et notamment à la Commission Fédérale du Commerce des États-Unis. Une agence réputée plus difficile que le ministère de la Justice.
Une commission rigoureuse
C’est une demie surprise. Alors que les précédentes acquisitions de Xbox avait été validées par le ministère de la Justice c’est donc le FTC (Federal Trade Commission) qui devra statuer sur celle d’Activision Blizzard. C’est en tout cas ce que rapporte Bloomberg qui cite des sources proches du dossier.
Comme pour les précédentes acquisitions du groupe, l’objectif de la Commission du Commerce sera de s’assurer que l’opération ne risque pas de déséquilibrer le marché du jeu vidéo. Autrement dit, que Microsoft ne se retrouvera pas en situation de quasi-monopole une fois Activision Blizzard absorbé. Un scénario qui semble aujourd’hui plutôt improbable puisque le géant américain ne serait que le troisième éditeur mondial après ce rachat, derrière Playstation et Tencent.
Cependant, le FTC est aujourd’hui particulièrement vigilant et très rigoureux sur les dossiers qu’il examine. Sous la direction de Lina Khan, proche du président Joe Biden, la Commission a promis de supporter pleinement la concurrence, notamment dans le milieu de la tech.
Précédemment, le FTC a ainsi lancé une action en justice pour s’opposer au rachat d’Arm par Nvidia, craignant un abus de position dominante. L’opération est aujourd’hui au point mort et il se murmure que Nvidia pourrait même faire marche arrière et abandonner ce projet. Certes l’UE avait également ordonné des concessions fortes pour valider le rachat, mais cela démontre l’impact du FTC.
Des perspectives positives pour Microsoft
Concernant Microsoft, les perspectives sont toutefois meilleures. Outre sa position de numéro trois dans l’industrie, la firme partage depuis plusieurs semaines un discours d’ouverture qui se veut rassurant. En annonçant son intention de laisser une licence comme Call of Duty sur Playstation, Microsoft témoigne de son ambition de ne pas fausser la concurrence et de laisser un accès libre à une des plus lucratives licences de jeux vidéo.
Et c’est là tout l’enjeu de la Commission du Commerce : s’assurer que l’accès à un des produits culturels les plus vendus de tous les temps ne soit pas perturbé. Microsoft le sait pertinemment et il serait étonnant que cela n’ait pas été anticipé par les experts du groupe. Des experts parmi les plus compétents et mieux payés au monde et qui doivent, à l’heure actuelle, monter un dossier des plus complets et solides.
Pour rappel, l’opération de rachat devrait se dénouer lors de l’année fiscale 2023 de Microsoft. Soit entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023.
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