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Test – Atomic Heart, l’électrocardiogramme à plat 

Atomic Heart trouve son inspiration dans des œuvres majeures comme Bioshock, Fallout ou Wolfenstein sans jamais leur arriver à la cheville. Pire, avec son histoire sans surprise et des choix de mauvais goût et vulgaires (le distributeur aux propos sous la ceinture, ou les jumelles robots hyper sexualisées), il laisse une vilaine sensation d’immaturité et de légèreté malvenue. Car en même temps, avec comme point de départ original et sérieux une dystopie rétrofuturiste dans une URSS triomphante grâce à sa technologie, cela donne un grand écart qui casse toute immersion. En 16 heures pour en voir la fin, je ne me suis jamais passionné pour cette variation prévisible de Bioshock au pays des Soviets. Jamais.

Pour la (poly)mère patrie !

Atomic Heart nous raconte un âge d’or soviétique où l’URSS est sortie comme étant LA grande vainqueur de la seconde guerre mondiale et en passe de dominer le monde, essentiellement grâce à la science. La science en générale, la robotique en particulier, mais aussi la cybernétique à travers un polymère permettent des inventions qui dépassent l’entendement. Surtout pour les années 50 dans lesquelles cette dystopie rétrofuturiste se déroule. Le prologue met en scène ce paradis socialiste en virant dans le “soviet porn”, avec des symboles communistes dans tous les sens, un environnement immaculé et idyllique, une population heureuse et prospère… 

Après avoir terminé le jeu, à mon avis de petit occidental de 40 ans, je pense qu’Atomic Heart ne fait pas l’apologie ni ne se montre complaisant envers l’URSS. Mais après tout, je ne suis pas spécialiste ni historien et je ne peux que donner mon ressenti. Il fait juste le choix de partir du postulat que l’URSS est en passe de dominer le monde et en explore ce que cela aurait pu donner. Et ce n’est guère engageant. Mais alors pas du tout. Le vernis du prologue décrit plus haut s’effrite rapidement pour dérouler une histoire cousue de fil rouge, à la conclusion malheureusement prévisible. Encore plus si comme moi vous avez parcouru en long, en large et en travers les Bioshock, Wolfenstein et autres Fallout

La trame repose sur une révolte de robots dans des installations ultra modernes où est conçu le programme “Kollectiv”. La préservation de ce nouveau fleuron de la science soviétique est le prétexte à l’intervention du héros, le major Netchaiev, homme de main du concepteur de Kollectiv… De plus, comme la situation est catastrophique, se greffe par dessus une lutte de pouvoirs entre puissants du politburo autour ce nouveau programme en passe de sortir et qui promet de rendre le peuple heureux en connectant tous les esprits de la Terre…

L’élève ne dépasse pas le maître

Le pitch fait clairement penser à un Bioshock revisité sauce coco, on est d’accord. Surtout que je vous le donne en mille : le protagoniste est amnésique ! Sans rire. Évidemment, on sent tous les coups tordus et pseudo-révélations arriver à des kilomètres. Prendre comme point de départ une URSS surpuissante : pourquoi pas, c’est original, mais avec comme toile de fond Kollectiv qui est, oh surprise, un programme d’asservissement des masses, ce n’est absolument pas crédible. Personne de sain d’esprit ne se mettrait les menottes à soi-même ! Ainsi, dès le début d’Atomic Heart, déçu du scénario à peine digne d’une série B(olchévique), j’ai eu toutes les peines du monde à me passionner.

Il y a néanmoins quelques moments qui ont retenu mon attention, comme des dialogues critiquant le mode de fonctionnement, la lourdeur et la lâcheté des prises de décisions au plus haut niveau de pouvoir soviétique. Car pourquoi, au lieu d’un seul homme, si doué soit-il, ne pas envoyer l’armée pour mater les robots déréglés ? Si ce n’est pour étouffer l’affaire le plus rapidement possible et surtout se sauver les miches. Et que dire de cette conversation où une femme en a marre du bonheur à la soviétique, elle en a assez de sourire parce que les puissants veulent qu’elle sourie. Elle a cette phrase magnifique : “Le bonheur est un produit unique et sur mesure. Un chef d’œuvre personnel. On ne peut pas décider de le fabriquer à la chaîne en usine”. Ces quelques fulgurances font mouches mais sont rares.

Ces quelques phases-là, plus l’exagération absurde du décorum soviétique me font penser qu’il ne s’agit pas de propagande pro-URSS, ni même de nostalgie fantasmée mal placée. Cela me fait clairement plus pencher vers une tentative un peu ratée ou molle de proposer une variation de Bioshock, sans clairement lui arriver à la cheville.

Spectateur de sa propre destinée

Il m’a fallu 16 heures pour voir l’épilogue de ce mélange audacieux entre FPS et puzzles environnementaux avec un peu de plate-forme. Attention, il ne s’agit pas d’un open world. Même si on peut explorer de grandes sections à la recherche de matos, l’enchaînement et la progression restent linéaires. Surtout que comme notre personnage se fait balader par tout le monde, on est plus figurant qu’acteur. Ce genre de parti pris fonctionne parfaitement dans Bioshock par exemple. Ici, c’est avant tout frustrant.

Les combats sont nerveux grâce à un arsenal fourni en armes classiques comme la Kalachnikov et quelques dingueries futuristes telles q’un railgun. Avec en plus un gant permettant télékinésie, électrocution et autres joyeusetés, cela dynamise encore plus les affrontements qui ne manquent pas de peps. Par contre, les ennemis ne sont guère variés et tournent en rond très vite. C’est à l’image des décors qui se ressemblent tout le long de l’aventure, avec ces laboratoires aseptisés et tristounes. Il n’y a guère que la virée au théâtre pour éveiller un peu les rétines, sans atteindre un niveau hallucinant d’extravagance non plus.

Quant aux énigmes, elles sont parfois très simples et très rapides, comme rétablir des circuits électriques. Mais il arrive qu’ un puzzle se déroule dans une grande salle, il faut donc prendre son temps, faire de la voltige pour atteindre les différents éléments… Mais je préfère être clair : cela casse le rythme d’Atomic Heart. Après une longue phase de couloir ou d’exploration, tomber sur une autre séquence plan-plan m’a fait bailler plus que de raison, voire même pousser un juron d’exaspération. De vraies montagnes russes en termes de rythme.

Le beauf qui venait du froid

C’est également des montagnes russes sur le fond. Avec en filigrane une histoire qui se prend au sérieux, on doit subir des trucs lourdingues à souhait, vulgaires et immatures. Un distributeur/atelier à la voix langoureuse passe son temps à chaque fois qu’on interagit avec elle à sortir des propos sous la ceinture. Pendant 16 heures, c’est pénible. Ajoutez à cela, de-ci de-là, des symboles phalliques ABSOLUMENT PAS discrets qui viennent souligner l’immaturité du studio. Devant le spectacle navrant et embarrassant de robots simulant un acte sexuel ou une énième diatribe lourde du distributeur, impossible de se plonger réellement dans l’aventure de notre agent sans soupirer ou lever les yeux au ciel.

Niveau technique, rien à dire : c’est tout à fait correct et surtout toujours fluide. La direction artistique froide et aseptisée renforce l’idée qu’on se démène dans une prison géante à ciel ouvert et sophistiquée. Enfin, Atomic Heart est intégralement traduit en français. Malheureusement, certains doublages manquent de conviction ou de justesse, mais dans l’ensemble, cela reste convenable. A part la phrase fétiche du héros qui est vite pénible et énervante. Je vous laisse la découvrir^^.

J’ai apprécié :

  • La partie FPS est réussie
  • Les puzzles et l’exploration
  • Intégralement traduit en français

J’ai moins aimé :

  • Les éléments vulgaires et immatures
  • Peu de liberté (en même temps, avec l’URSS…)
  • Le manque de rythme
  • Le peu de variété des décors et des ennemis
  • Trop de puzzles dans certains secteurs cassent le rythme
  • Le récit ne m’a jamais embarqué, un nanar qui se prend trop au sérieux

Critères d’accessibilité

  Déficience Visuelle   Déficience Auditive
✘ Contraste élevé (réticule de visée) ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance
✔ Taille couleur de police ✔ Identification de la personne qui parle
✔ Marquage des ennemis ✔ Police personnalisable
✘ Interface personnalisable ✔ Couleur de police personnalisable
✘ Couleur minicarte personnalisable ✔ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
✔ Option daltonisme ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence)
✘ Option Text to speech  
✘ Ralentissement du jeu  

Conditions de test

Détails TV4K   Jeu fourni par l’éditeuroui
  ConsoleXbox Series X   Temps passé sur le jeu16 heures
  Niveau de difficulténormal   Jeu terminéoui

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