Deliver Us Mars ne brille pas par sa technique, ni par son gameplay qui se répète sur 9 chapitres. Mais sur la quinzaine d’heures de l’aventure, on se prend d’affection pour Kathy et à sa quête qui entremêle la famille et le sort de l’Humanité. Cette dernière n’apparaît pas sous un grand jour dans Deliver Us Mars. Tout le monde fuit quelque chose, allant même sur la planète rouge pour assister à ce que l’Humain a de meilleur en de rares occasions, mais surtout de pire, et le voir répéter les mêmes erreurs. En cela, le message de Deliver Us Mars n’est guère optimiste pour nos petites gueules d’égoïstes. Entre nous, qui peut lui donner tort ?
La fuite en avant
Deliver Us Mars, c’est avant une histoire de fuites. Au pluriel. Cela n’arrête pas. Tout le monde essaye d’échapper à quelque chose : à la mort, à ses responsabilités, au deuil impossible, à sa famille. En plus, il n’est pas question de se barrer sur un coup de tête et d’élever des chèvres dans le Larzac. Ici, il s’agit de Mars tout de même! Et quel hommage rendu avec quelques panoramas sidérants. Bon OK, il ne faut pas trop regarder dans le détail, car Deliver Us Mars y perd de sa superbe. Mais le premier contact visuel, quand l’héroïne est en orbite autour de la planète rouge, fait son petit effet. Écrasant. Intimidant. Fascinant.
2068, la Terre se meurt. Des années plus tôt, des colons avaient trahi tous les idéaux élémentaires de l’Humanité pour fuir comme des malpropres notre belle planète ravagée et s’établir sur Mars. La fille d’un d’entre eux, Kathy, reçoit un message à l’aide de son paternel. Coup de bol tout de même, la dite jeune femme est une ingénieure talentueuse à la NASA. Et coup de bol, une fusée est prête pour filer sur Mars. Et coup de bol, elle et deux de ses collègues suffisent pour la faire décoller. Et coup de bol…
Les premiers chapitres sont quand même “what the fuck” à souhait et s’étirent longuement dans des phases de résolution d’énigme bizarres. Non pas dans leur principe, qui est toujours le même à travers toute l’aventure, à base de rayons à rediriger vers des réceptacles. Non, ce qui est saugrenu, c’est que tous les personnages se persuadent et essaient en vain de nous persuader que seule Kathy a les connaissances et compétences pour s’en charger. Bref, au cours des premiers chapitres, l’histoire peine à décoller…
Sa majesté la Planète rouge
Les choses changent après le décollage. Néanmoins, la phase en elle-même a un air de redite après Deliver Us the Moon, avec en prime cette vilaine impression d’amateurisme quand le jeu veut nous faire croire que trois personnes suffisent pour un tel exploit… Changement radical à l’approche de Mars. Les masques se craquellent au fur et à mesure et les personnages gagnent en épaisseur. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus marquant et de passionnant dans Deliver Us Mars, c’est ce récit de SF qui montre surtout des êtres humains dans tout ce qui les caractérise : de superbe à minable, sauveur ou égoïstes, toute l’histoire de l’Humanité y passe. Et y trépasse car l’enjeu même de Deliver Us Mars c’est de savoir si, au-delà même de savoir si elle le mérite ou pas, notre espèce est en capacité de survivre à sa propre extinction.
Kathy incarne parfaitement ces tiraillements incessants. Espiègle et aventurière, l’héroïne est instantanément attachante. Cette impression se renforce au fil de l’histoire et que se déroule les fils de ses fêlures familiales. De nombreux éléments à collecter viendront nous éclairer sur les sombres heures des colons sur Mars. Ainsi, sur neuf chapitres pour une quinzaines d’heures, Mars révélera ce qu’il y a de pire et de meilleur en l’humain. Encore que le meilleur ne soit pas ouf non plus… En tous cas, après un premier temps assez ennuyeux sur Terre, l’épopée tragique et pessimiste de Kathy m’a largement plus emballé sur Mars. Dommage qu’il faille attendre tout de même trois à quatre heures pour cela.
Chroniques martiennes
Le tout est intégralement doublé en français ! Il n’y a guère que quelques dialogues qui sonnent un peu forcés ou faux, sinon, cela reste de bonne qualité. Par contre, les personnages sont modélisés assez grossièrement et sont raides comme des piquets, ce qui entache l’immersion. On finit par s’y faire et se rappeler que Deliver Us Mars n’est pas une superproduction.
Le gameplay en lui-même ressemble à une boucle sans fin. Tout d’abord, Kathy résout des énigmes à base de rayons, avec l’aide du drone qui nous suit partout d’ailleurs… Et qui prend un malin plaisir à la gêner ! Ensuite, elle a des phases de grimpette au piolet, qui souffrent de la comparaison avec Tomb Raider par exemple. Enfin, quelques séquences de plateforme. Parfois, Deliver Us Mars mélange un peu tout ça, avec en prime quelques longs intermèdes de conduite de véhicules… Faciles et sans grand intérêt, j’avoue que parfois, les énigmes de redirection de rayons, j’avais juste hâte de m’en débarrasser. De même, l’escalade ne déchaînera pas les foules, je n’ai relevé réellement qu’une phase spectaculaire, sinon, c’est encéphalogramme plat de l’amusement.
Malgré tous ces défauts, je garde de Deliver Us Mars une bonne impression. D’accord, techniquement, ce n’est pas flamboyant, tout juste correct en somme. Et le gameplay peine à se renouveler. Néanmoins, cela reste un très beau et tragique récit de SF, parfois cruel, tantôt touchant, en tout cas marquant. Et qui laisse suffisamment de place pour un troisième épisode.
J’ai apprécié :
- L’héroïne Kathy et les autres personnages ont de l’épaisseur
- Un récit de science fiction prenant et tragique
- Mars, avec quelques beaux panoramas
- Neuf chapitres, pour 15 heures d’aventure
- Dialogues, interface et sous-titres en français
Je regrette :
- La boucle de gameplay, avec le drone qui gène parfois lors des sauts et énigmes
- Les premières heures sur Terre ne facilitent pas l’immersion
- La modélisation des personnages, qui fait très datée
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 15 heures | |
Niveau de difficulté | NA | Jeu terminé | oui |
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