Dire que le lancement de Outriders est chaotique serait un doux euphémisme. Serveurs instables, déconnexions intempestives, blocages à tout va et j’en passe. Si la tendance est vers une meilleure expérience, le temps parait long… Très long. Cette critique va s’attacher (mais ça va être chaud) à faire abstraction de tout cela pour se concentrer sur l’essentiel. Qu’a Outriders dans le ventre ? Simplement un TPS à l’ancienne et bourrin ? Ou y-a-t-il quelque chose de plus profond que les effusions spectaculaires d’hémoglobine. C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce test.
Dans l’espace, personne ne vous entendra ronfler
L’humanité, elle est incorrigible. Dès qu’elle touche un truc, elle le gâche. L’environnement, la paix mondiale, la coupe mulet. Rien n’est épargné. La Terre, devenue inhospitalière, voit le départ de quelques milliers d’élu·e·s pour une nouvelle planète à piller, oups pardon, à coloniser. Évidemment à peine posé, le corps expéditionnaire va s’en prendre plein le caisson et tout va partir en sucette de l’espace. Au point de mettre le protagoniste en stase pour quelques années. Réveillé, ce sera à vous et jusqu’à deux partenaires en coopération de comprendre pourquoi, mais pourquoi ?!, l’humanité s’est encore bien foirée.
Ça ne vous rappelle rien tout ça !? Mais oui bien sûr, un scénario avec un peu de tout ce qui fait le SF depuis des décennies, un mélange d’Avatar, Rage premier du nom etc. Bon perso, j’ai trouvé les débuts prometteurs mais reste que le soufflet tombe vite. Certains retournements de situation valent néanmoins le détour sur la fin mais les doublages français sont à ce point mauvais qu’ils en gâchent la moindre saveur. Et en sale gosse que je suis, avec mon pote Spirco, on refaisait en direct de nouveaux dialogues. Niveau de respect : 0/20 ^^
En ligne droite, sans se préoccuper des missions secondaires, des primes, de la chasse ou du système malin de difficulté par paliers (j’y reviens plus loin), Outriders se terminent très vite. Moi j’ai mis 55 heures pour terminer la campagne et missions secondaires.
Pas besoin de diplôme quand on a la stase
Au premier abord, Outriders a tout du shooter à la troisième personne à la Gears of War, mâtiné de Destiny. La filiation en est évidente dès les premières secondes avec son système de couverture, ses combats brutaux et sanglants et le loot. Du loot partout, tout le temps, du gris jusqu’au sacro-saint exotique, la marche vers l’excellence du stuff sera longue. Le bestiaire ainsi que l’arsenal à disposition ne surprendront que rarement. Sur ces deux points, Outriders ne parvient pas à se démarquer.
Par contre, avec quatre classes qui comprennent chacune trois spécialisations, il y a de quoi faire niveau personnage. On retrouve les classiques tank, dps corps à corps et dps distance, plus une versée dans l’art de la pyromancie. Aucune classe axée sur le soin !? Mais si, chacune est capable en tuant des ennemis de se soigner elle-même et/ou l’escouade. Un système complet, bien plus complexe qu’il n’y parait, permettant de faire des spécialistes ou des classes composites.
Surtout que chaque classe compte huit compétences à utiliser en combat, mais seulement trois sont équipables à la fois. De plus, grâce à l’équipement de haut niveau, que ce soit arme ou armure, s’ajoutent de petites perks qui peuvent vous changer la vie. Et la sauver. Ici des balles givrantes, là une compétence qui régénère le bouclier ou encore une autre qui fait de chaque coup critique une source de soin. En tout, il y a plus de 400 mods à choper, qui une fois “appris” à un atelier, peuvent être équipés sur n’importe quelle arme ou armure. En termes de craft, les possibilités peuvent être assez vite vertigineuses. Oui, entre la richesse du loot et toutes les petites mécaniques à s’approprier ici ou là, au gré des classes et du matos, il y a du Diablo dans l’affaire.
La carte la moins bien fichue de 2021
Il y a également du Monster Hunter. Mais là, ce n’est guère reluisant. La vingtaine de zones traversées sont petites, percluses de mini temps de chargement et enchainent les couloirs et arènes. Vraiment anachroniques et décevant. Malgré tout, quelques décors tirent leur épingle du jeu, comme ces sommets enneigés ou ce champ de batailles boueux. Un autre gros point noir est la carte qui n’indique que grossièrement la position des joueurs. Quand s’ajoutent à ça des bugs d’affichages des objectifs, on se retrouve bien vite à courir comme des poulets sans tête pour savoir où se diriger. Agaçant !
Pour terminer sur une note LARGEMENT plus positive, le système de difficulté par paliers est une brillante idée. Et bien exécutée en plus. Il progresse en même temps que vous ! Vous devenez plus fort ? Vous affronterez des ennemis encore plus balèzes pour des récompenses à la clé encore plus puissantes. Vous bloquez ? Pas grave, les mobs lâcheront tout de même du matos pour vous aider à gravir les échelons. Un procédé au final plastique et fluide qui peut même être modifié à la volée, le temps de poutrer vite faite ce satané boss sur lequel vous êtes depuis trop longtemps.
Après la fin de la campagne, un mode “expédition” avec son twist scénaristique plein de promesses (en vue d’un Outriders 2 éventuel ?) permet de prolonger le bain de sang en proposant un défi à la hauteur des failles de Diablo. En un temps limité, votre escouade doit compléter un combat contre une horde d’ennemis conclue par un boss. De votre performance/temps dépendra votre récompense.
Conclusion
Outriders n’est pas un simple défouloir bête et méchant. Et il est bien plus qu’un excellent TPS à la Gears of War. Avec ses composantes à la Destiny et Diablo, il permet une expérience de jeu riche et intense… par moments. Car le monde en lui-même et l’univers dépeint ne surprennent qu’à de rares occasions. Et quand le tout est très largement entaché de bugs de connexion, de problèmes de stabilité, de retours intempestifs à l’interface, il a de quoi décourager. Même les plus persévérants. Surtout que pour l’heure, des alternatives de haute qualité et au contenu massif existent. Entre Destiny 2, Diablo III, The Division 2, il y a de quoi patienter et (re)donner sa chance à Outriders un peu plus tard. Il le mérite.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✔ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 55 heures | |
Niveau de difficulté | NA | Jeu terminé | oui |
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