Révolutionnaire, le jeu d’action ultime, tout a été dit sur Resident Evil 4 en 2005. Et à raison. Avec le temps, on peut souligner à quel point le chef-d’œuvre fut rétrospectivement un magnifique chant du cygne, le testament de cette licence qui a dégénéré avec des épisodes allant jusqu’à s’autoparodier (le bien triste RE 6^^). En 2023, ce remake est, lui aussi, une merveille. Oh, il ne marquera sans doute pas son temps comme son illustre modèle, qui a tout de même imposé une nouvelle grammaire du jeu d’action et ringardisé tous les autres. Mais il revisite la formule du RE4 originel pour en livrer une variation densifiée, enrichie et survitaminée. Les moments de bravoure s’enchaînent pour autant de scènes d’anthologie remastérisées pour le meilleur et un max d’adrénaline. Un régal de mise en scène, de rythme et d’action. Ce RE4 2023 augure-t-il une nouvelle ère pour la licence ? C’est le rêve que nous autres naïfs et éternels enthousiastes faisions en 2005. Ah les naïfs et éternels enthousiastes…
Welcome stranger !
Le pitch reste inchangé et relève de la série B la plus banalo ringarde : la fille du président des États-Unis d’Amérique a été enlevée et c’est Léon S. Kennedy qui va être chargé de la retrouver. Oui un gars. Seul. Oui, c’est débile. Mais passons, car dans l’absolu, si RE4 est passé à la postérité, ce n’est certainement pas pour l’épaisseur intrinsèque de son intrigue. Non, c’est bien grâce à d’autres raisons comme la mise en scène et le rythme de ce bijou d’action.
Cette nouvelle mouture, tout en respectant le matériau de base, va plus loin. La version 2023 se montre plus généreuse, enrichit les scènes, change deux ou trois détails parfois qui interpelleront celles et ceux qui ont fait, refait et rerefait le RE4 de 2005. De quoi rester aux aguets pour relever ces petits changements. Le point sans doute primordial à mettre en avant est que cet épisode propose autre chose qu’un simple lissage ou remise au goût du jour technique.
Ainsi, les scènes iconiques indissociables de RE4 gagnent encore plus en intensité et en surprises pour les habitués. Comme le village pittoresque où l’un des flics est brûlé, la séquence du lac, le siège de la maison abandonnée réservent des changements par petites touches ou sont carrément transformées. Grâce au bond technologique, les combats de boss gagnent, eux aussi, en grandeur et en frisson. Un simple exemple avec un boss effilé comme un alien, comme si cette scène était transposée sur le Nostromo : paranoïa garantie. Cette version 2023 conserve l’alternance de scènes d’anthologie hyper rythmées et enthousiasmantes, avec des phases plus posées, plus axées sur l’exploration, la découverte de trésors… Et l’e tout ‘ensemble forme exactement TOUT ce que tout aficionado de film d’action puisse fantasmer. C’est merveilleux. Se succèdent alors des moments de pure jouissance vidéoludique, à rejouer à la sauce sauce RE des scènes dignes des meilleurs films de genre d’action, horrifique ou zombie (Assault, Alien, La nuit des morts-vivants pour ne donner que quelques exemples). Le tout avec des antagonistes caricaturaux bien comme il faut, mais surtout charismatiques à en crever.
Leon ! Help !
Dans ce Remake 2023, même le personnage d’Ashley a fini par ne plus être (trop) un boulet ! Et ce n’est pas une mince réussite en comparaison à comment elle était en 2005. En plus, là, elle a mis un short d’écolière, donc plus de scène creepy quand elle est en haut d’une échelle. La morale est sauve^^. J’ai trouvé qu’elle suivait mieux notre Léon et qu’elle se faisait moins agripper par les ennemis. Le syndrome de la demoiselle en détresse totale en prend un coup. Même si on lui sauve les miches encore et encore… et qu’elle se fait de-kidnapper, je ne sais combien de fois au cours de l’aventure.
D’une manière générale et si on ne regarde pas de trop près les textures de-ci de-là, le RE engine fait des merveilles et nous embarque sans mal dans cette épopée sanguinolente où Léon traversera des décors suintants ou rouillés. Je parle bien d’épopée car pour un premier run, il faut bien compter une vingtaine d’heure pour en dénouer le fil. C’est sans commune mesure avec les épisodes 2 et 3 ressortis récemment qui se transformaient vite en jeu de course et terminés en 60 minutes chrono. La caméra à l’épaule qui avait l’effet d’une bombe en 2005 fonctionne toujours aussi bien même si je regrette de ne pas pouvoir changer d’épaule selon les circonstances. Maigre regret tant les combats sont intenses et survitaminés.
Au rayon des regrets par contre, la voix du marchand n’est pas la même que dans la version 2005 ! On s’y fait très vite mais les premiers instants avec ce PNJ légendaire font sourire doux-amer. Et pour finir, un autre “détail” m’a fait sortir de cette expérience totale et immersive : les caisses de loot marquées d’une croix jaune. Cela m’a rappelé que j’étais dans un jeu vidéo, pas au fin fond de l’enfer sur terre, à lutter pour sauver non pas simplement une jeune fille, mais bien l’humanité. Reste que ce titre est une démonstration magistrale de ce qu’un jeu d’action peut produire en termes de sensations, de tension et même d’émotions. RE4 2023 ? Un grand cru.
J’ai apprécié :
- Un sommet de jeu d’action, intense et en perpétuel renouvellement
- Leon S. Kennedy
- Un bijou de mise en scène reprenant parfois des classiques du cinéma de genre
- La caméra à l’épaule n’a pas pris une ride (contrairement à nous)
- Des scènes d’anthologie revisitées ou non sont un régal vidéoludique
- S’adresse aux nouveaux comme aux anciens avec une mouture résolument moderne et surprenante
- Des méchants très méchants et très charismatiques
- Une excellente durée de vie (20h pour un premier run)
- Même Ashley n’est pas (trop) pénible !
- Français disponible mais aussi les voix en anglais.
J’ai regretté :
- Les caisses de matos marquées avec une croix en 2023
- La voix du marchand ?
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✓ Taille couleur de police | ✓ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✓ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 20 heures | |
Niveau de difficulté | Normal | Jeu terminé | oui |
2 Comments
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Wheel
28 March 2023 at 22h02
C’est dommage que vous ne relevez que peu de défauts.
On pourrais parler du coffre qui sert strictement à rien (on peut même pas mettre ces munitions ou ces mélanges d’herbes ou une grenade, juste des sprays ou des armes…) La visée qui est une catastrophe par défaut obligé de changé tout les paramétrages (qui a eux cette idée de con de mettre une accélération ?!) Et la difficulté revue à la hausse même en mode normal. Pour avoir poncé le 4 sur Wii et PS2 la j’avoue que je galère un peu. Et ne parlons pas de la leeeeeennnnnnnteuuuuuurrrrr des mouvements et déplacements de Léon, pire qu’une charette. Même quand il court on dirait qu’il marche… Préférais la course de RE Village (et la visée aussi d’ailleurs ou je ne rencontrait aucune difficulté).
Bibi
30 March 2023 at 13h20
ahah, RE4 a été un tel choc pour moi en 2005 et un tel régal ce remake 2023 que j’ai du mal a voir les défaut 🙂
Je fais définitivement partis des naïfs et éternels enthousiastes ! Et tu as raison, une Leon plus rapide pour éviter les coups des boss par exemples, avec une roulade par exemple, ça n’aurait pas été du luxe