Test – Scars Above, un bon TPS à l’austérité audacieuse

Scars Above propose un récit de SF classique mais au décorum atypique, froid, gris, donnant vie à un écosystème hostile pour Kate, l’héroïne perdue sur une planète inconnue. Dans cette ambiance de survie et aux combats à l’action toujours fluide, de grosses ficelles ne viennent pas gâcher l’expérience. L’ajout de composantes RPG mais surtout celles empruntées aux Souls-like n’apportent que peu ou rien de plus et apparaissent comme un passage obligé en 2023. Ce qui l’est moins de nos jours, c’est un TPS, et Scars Above en est un digne représentant, intégralement disponible en français qui plus est !

Gris est la couleur la plus jolie

Une gigantesque structure extraterrestre se pavane en orbite au-dessus de la Terre. Une équipe scientifique se rend sur place pour étudier cet édifice. Ce dernier s’active tout d’un coup et téléporte l’équipage sur une planète inconnue, dans un espace-temps inconnu. L’héroïne, Kate Ward, que l’on incarne à la troisième personne, se relève péniblement et doit retrouver ses compagnons d’infortune et comprendre ce qu’il s’est passé…

Le pitch de Scars Above ne paie pas de mine et c’est vrai, c’est peu surprenant a priori et un peu lent à s’installer mais une fois sur la planète inconnue, l’aventure est lancée et bien lancée. Car si le scénario est assez entendu, le décorum l’est moins. Cette SF froide et grise tranche avec les habituelles exoplanètes à la végétation luxuriante et couleur pastel, là le merveilleux laisse la place au rugueux. Là, on sent bien que ce bout de rocher est inhospitalier et mortel. On le voit, on sent presque le froid nous pénétrer et nous entraver… 

Ce gris perpétuel, cette austérité va sans doute faner l’enthousiasme de beaucoup de joueurs et joueuses, mais moi, ça m’a donné envie de me battre pour que Kate se dépatouille de l’absolue adversité rencontrée sur cette planète. Le terrain, le climat, les bestioles arachnoïdes, ou d’autres rappelant des gorilles gigantesques seront autant d’épreuves pour Kate, qui est loin d’être une guerrière née. Scars Above ne joue jamais la carte du sexy facile, que ce soit pour son héroïne ou ses décors. Un bon point je trouve : cela permet de ne pas faire diversion à l’ambiance de survie.

Avec une ingénieure, tout devient arme

Si Kate n’est pas une soldate, elle est suffisamment armée pour transformer un outil en engin de mort sophistiqué. Et comme elle est hyper douée, elle peut améliorer ou fabriquer des consommables à la volée, en pleine action. Et nous, derrière la manette, ça nous arrange bien de ne pas passer notre temps dans des menus de craft et de constater que Scars Above donne priorité à l’action.

Nous voilà équipé donc d’un outil balançant des projectiles électriques ou incendiaires ou encore gelés. Combiner les éléments de notre arme improvisée et exploiter l’environnement nous aidera fortement à éliminer une faune particulièrement agressive. Les combats sont âpres et il ne faut pas compter sur un cover system quelconque. Mais Kate saura également tirer partie des ressources locales pour se bricoler un bouclier par exemple ou des grenades… De quoi sortir de situations délicates.

Et c’est là que je suis bloqué. À un boss énorme mais malheureusement, dans la version test à laquelle je joue, mes ressources ont disparu et je n’arrive pas à abattre mon adversaire. Ça me fâche car j’étais bien parti pour cette aventure pas exceptionnelle mais suffisamment séduisante pour accrocher un vieux baroudeur comme moi, trouvant dans ce TPS une délicieuse parenthèse nostalgique et anachronique, presque. Le genre est tombé en désuétude, et les bons TPS se font rares, non ? Malgré de grosses ficelles sur le fond comme sur la forme, Scars Above en est assurément un. Un exemple ? Des marques blanches pour signaler où on peut grimper…

Un TPS en 2023 ? Oui mais pas que…

Des éléments RPG et de Souls-like viennent enrichir l’expérience. Bon, oui, là je suis gentil, je dis “enrichir”, c’est vrai. On trouve désormais ces composantes absolument partout dans l’industrie vidéoludique : les arbres de talents, les “feux de camp” pour sauvegarder et refaire le plein de munitions avec en contrepartie la réapparition des ennemis. Je me demande tout de même ce que cela fait là ces features de Souls-like. Cela m’a paru artificiel et même saugrenu tellement cela n’apporte rien de plus. Et que mourir n’est absolument pas punitif.

Ce n’est pas comme si Kate devait revenir sur ses pas, Scars Above étant linéaire. Il y a bien quelques petits raccourcis à débloquer mais j’ai eu l’impression que c’était juste pour accéder à un point de sauvegarde précédent, guère plus. Par ailleurs, de petits puzzles s’invitent également, histoire de varier les plaisirs.

Je garde tout de même de la sympathie pour ce TPS AA, à l’action quasiment toujours fluide et ayant fait l’effort de doubler correctement les dialogues en français. Je sais que je lui donnerai sa chance pour un autre périple, en espérant que des mises à jour viennent corriger la perte des ressources me bloquant à un boss…

J’ai apprécié :

• La DA glaçante installant une ambiance de survie
• Un bon TPS AA
• Toujours fluide
• Entre les combats les puzzles, et un peu d’exploration, on ne s’ennuie jamais
• Intégralement disponible et doublé en français

J’ai moins aimé :

• Les éléments de Souls-like paraissent artificiels
• Les cinématiques ont quelques freezes
• Avoir un bug me bloquant à un boss

Critères d’accessibilité

Conditions de test