Steelrising coche à première vue toutes les cases d’un énième clone de Dark Souls. Sauf que son univers est si original et passionnant qu’il parvient à se démarquer instantanément. Incarner un automate, se battre dans les rues de Paris en pleine Révolution, dans une atmosphère de fin du monde, est unique en son genre. Son système d’assistance très poussé et sa boussole permettent également de ne perdre personne en route. Il est même un bon tremplin pour celles et ceux qui découvriraient le genre des Souls. S’il n’est pas à tomber par terre graphiquement, sa DA élégante et ses automates aussi dangereux qu’ouvragés laissent rêveur. Et que dire de son lore à la puissance évocatrice telle qu’il serait dommage de se limiter à un seul jeu.
Paris brûle-t-il ?
Paris, 1789. La Révolution déchire la ville, le peuple se barricade, les forces loyalistes comme révolutionnaires sont massacrées dans les rues de la capitale exsangue. Des automates rôdent, font régner la terreur absolue et sèment la mort. Partout. Ce qui devait être la fin d’un monde, celui de la Monarchie de droit divin devient également la fin du souffle naissant de la liberté. Comment le roi a-t-il pu arriver au point de déchaîner son armée mécanique personnelle sur ses sujets ? Et qui est cette Aegis, une automate douée de parole et d’intelligence, qui au service de la Reine, va sillonner un Paris en proie au chaos et aux flammes pour sauver la Révolution ? Un pitch aussi original qu’accrocheur pour cette uchronie séduisante à plus d’un titre.
Après avoir créé son Aegis et choisi sa classe parmi quatre archétypes habituels, nous voici dans des jardins à la française pour un tutoriel qui pose directement les bases : la Révolution se fera dans la douleur ! Cet action-RPG trouve dans les Dark Souls une profonde inspiration et la difficulté est au rendez-vous jusqu’à vous faire expirer du sang. D’ailleurs, pour les habitués des Souls, les commandes ne surprennent absolument pas et se révèlent intuitives. De plus, tous les clichés du genre y passent : des statues en guise de feux de camps, les âmes à récupérer après la mort, la réapparition des ennemis, la gestion des potions, le système de leveling. Nous sommes en terrain connu. Mais pas conquis néanmoins.
Il y a quelques petits trucs malins et tout à fait pertinents, comme la jauge habituelle d’endurance qui sert ici à matérialiser la surchauffe de notre pantin mécanique ! Ou ces quatre emplacements aptes à accueillir des pièces d’améliorations. Tout cela est archi classique dans l’absolu mais diablement bien intégré et légitimé par l’utilisation des automates comme protagonistes ! Mais attention, cette révolution industrielle avant l’heure n’en est pas vraiment une. L’impression qu’Aegis ainsi que les ennemis sont des pièces d’orfèvre uniques et faites à la main est réelle. Si les ennemis de base peuvent paraître plus simples, dès que des boss ou semi boss apparaissent, c’est un festival de fioritures ouvragées à l’extrême. Comme si leur créateur avait pris comme principe que les automates doivent être dévastateurs, mais aussi et avant tout des œuvres d’art.
Aegis rêve-t-elle de moutons électriques ?
Le savoir-faire de Spiders pour nous immerger dans un monde foisonnant et passionnant est encore démontré ici. Les huit niveaux, soit autant de hauts lieux de Paris et de la Révolution, sont de parfaits terrains de jeu pour Aegis. Si à première vue, ils paraissent linéaires, des raccourcis ainsi que des emplacements secrets viennent nous contredire. Surtout qu’il faudra au gré de l’aventure retourner dans de précédents niveaux pour compléter des quêtes secondaires ou continuer la principale. Pas de cartes, s’approprier les lieux par soi-même sera indispensable, venant s’ajouter à la difficulté. Cela est pallié par la présence encore une fois maline d’une boussole de poche, nous indiquant les objectifs. Outre les monuments de Paris, Aegis rencontrera les personnalités marquantes de cette époque enflammée pour des dialogues en anglais, avec ici ou là des mots français. Charmant. Cela fait même esquisser des sourires à nous autres francophones mais je vous avoue que ce n’est pas non plus l’ambiance générale. Cette dernière laisse tout de même un parfum tenace de fin du monde.
La difficulté élevée est-elle un frein pour s’adonner à Steelrising ? Non, un mode assistance permet de panacher grandement les dégâts ainsi que l’endurance d’Aegis. C’est ce que j’ai fait d’ailleurs pour avancer sans m’arracher les cheveux. Cela casse un peu le jeu mais permet surtout à chacun de profiter de l’aventure, de son lore profond et original. D’ailleurs, tous ces automates, des plus simples au plus perfectionnés à l’image d’Aegis sont une relecture elle aussi alternative de l’électricité qui n’en était qu’à ses prémices. Alors que dans notre réalité, les scientifiques en ont fait la source, l’explication même de la vie au 19ème siècle, ici, cette technologie sert à fabriquer la non vie, des automates tueurs au services d’ambitions démesurées. C’est à la fois vertigineux et passionnant à suivre dans ce Paris révolutionnaire et à l’agonie.
Tout n’est pas rose dans Steelrising, il est par exemple impossible d’interrompre une de nos attaques par une esquive et ainsi éviter au dernier moment une attaque ennemie mal calculée. Un temps d’adaptation est nécessaire pour ne pas se piéger soi-même… Surtout avec les armes lourdes. D’ailleurs, l’arsenal est généreux, avec un panel suffisant pour chaque situation/joueur mais surtout à l’image du reste : des œuvres d’art à part entière. Par contre, si les designs d’Aegis, de ses ennemis, sont soignés à l’extrême, les décors ne sont pas d’une beauté renversante. Et impossible de profiter du combo 4K/60ips, il faudra choisir, même sur Series X. Néanmoins, cela reste tout à fait convenable pour apposer une patine satisfaisante à ce Paris au bord du gouffre. Clairement la DA tour à tour élégante et raffinée, décadente et macabre est un atout majeur à Steelrising.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 10 heures | |
Niveau de difficulté | normal + mode assistance | Jeu terminé | non, pas encore |
8 Comments
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LeSpnK
7 September 2022 at 9h50
Ah il fait envie mais je pense d’abord faire Lies of P (merci le Game Pass).
Il y a donc deux modes graphiques ? Un 4K 30 fps et un 1440p 60 fps j’imagine ?
Bibi
7 September 2022 at 9h51
Il n’y a pas ce niveau de détail dans les options mais perso, j’ai opté pour les 60 ips qui est vraiment confortable 🙂
metalstone
7 September 2022 at 10h06
il donne envie je le ferait peut être si il arrive dans le gamepass
bchristophe2
7 September 2022 at 10h16
Le jeu fait envie mais ça reste un souls-like et ça j’avoue que ça me freine un peu
Dede_fr34
7 September 2022 at 10h40
Merci pour le test, je vais guetter son arrivée dans le Gamepass ou une belle promo.
Pour info, petit oubli d’un mot dans le dernier paragraphe : “Tout n’est pas rose dans Steelrising, il est par exemple impossible d’interrompre une de nos attaques par une esquive et ainsi éviter au dernier MOMENT une attaque ennemie mal calculée.”
Bibi
7 September 2022 at 10h49
oh bien vu ! à force de lire et relire, on est passé à coté !
Merci pour ton commentaire, je corrige ça de suite 😉
Manuto
7 September 2022 at 11h42
Il me tente bien, bcp même.
Mais le temps manque en cette fin d’année, avec toutes les sorties prévues. Il faut faire des choix
FerrousNeil
10 September 2022 at 18h54
Super jeu, j’accroche grave.
Bravo Spiders 🙂