Ce mercredi, les salariés d’Activision Blizzard manifesteront contre leur direction. Une mobilisation dont l’objectif sera de dénoncer la politique de l’autruche entreprise par l’éditeur suite aux nombreuses allégations de harcèlement et sexisme à son encontre.
Activision Blizzard rejette les allégations de harcèlements
La semaine passée, l’Etat de Californie a déposé plainte contre Activision Blizzard. Une action en justice qui fait suite à deux ans d’enquête pendant lesquels le Department of Fair Employment and Housing (l’équivalent américain de la Direction Générale du Travail) a pu constater une culture sexiste et une pratique répandue de harcèlement dans les bureaux du développeur.
En réponse à cette plainte, l’éditeur a rapidement communiqué auprès de Kotaku et de ses salariés sa position. A ses yeux, les faits rapportés par le DFEH sont largement déformés, exagérés ou tout simplement faux. Une position dans laquelle ne se reconnaissent visiblement pas des milliers d’employés qui ont décidé de se faire entendre.
Après les centaines de témoignages publiés sur Internet, une lettre ouverte fut adressée à la direction de Activision Blizzard. Celle-ci qualifie la réponse publique de l’entreprise « d’odieuse et insultante » vis-à-vis des salariés ayant subi harcèlement et sexisme et réclame le licenciement de Frances Townsend, un dirigeant de la société. Une lettre signée désormais par plus de 2500 anciens ou actuels salariés de l’éditeur selon le magazine Axios !
Le personnel de l’éditeur fait part de ses revendications
Demain, les employés d’Activision Blizzard iront donc plus loin encore. Ces derniers organiseront une manifestation pour faire entendre leur voix et se détacher de la position de la société. « Nos valeurs en tant qu’employés ne sont pas correctement représentées dans les discours et actions de nos dirigeants » précisent-ils dans une déclaration. Une déclaration qui fait également état de leurs revendications vis-à-vis de direction de l’éditeur.
- De nouvelles politiques de recrutement, d’embauche et de promotion afin d’améliorer la représentation des employés à tous les niveaux
- L’instauration d’une transparence des rémunérations et des promotions
- La réalisation d’un audit de la direction d’Activision Blizzard par un cabinet externe et indépendant. Les ressources humaines et les procédures managériales de la société sont également mentionnées dans le cadre de cet audit.
Avec les mesures prises pour faire face à la Covid-19, plusieurs salariés œuvrent aujourd’hui à distance. Pour cette raison, le débrayage du mercredi 28 juin sera à la fois physique et virtuel. Une occupation du Campus d’Irvine, là où siège Blizzard, sera ainsi occupée une partie de la journée tandis qu’un rassemblement virtuel sera assuré du matin au soir.
Un tel événement est rarissime dans l’industrie vidéoludique. Seul Riot Games, plongé dans des scandales similaires en 2019, a déjà connu des manifestations organisées une partie de ses employés. A l’époque, 150 personnes s’étaient rassemblées et mobilisées pour dénoncer les pratiques de la société. Demain, le personnel d’Activision Blizzard aura donc l’occasion d’envoyer un message fort à sa direction. Et sans doute, aussi, au reste de l’industrie vidéoludique.
You must be logged in to post a comment Login