Ah ! Super Monkey Ball me fait remonter les souvenirs de la meilleure époque de Nintendo, à savoir la GameCube (oui, LA GameCube). Je ne compte plus les heures passées à m’arracher les cheveux sur le solo ou à jouer au billard, au bowling et à tout plein d’autres mini-jeux entre amis. Et ça tombe bien car ce Banana Mania est une compilation des premiers épisodes de la série, remis au goût du jour. Les ajouts et la nostalgie seront-ils suffisant pour refaire passer le client à la caisse ? Voyons tout cela.
Singe qui roule amasse d’la bouffe
Pour les plus jeunes d’entre vous ou ceux qui sont simplement passés à côté, qu’est-ce que Super Monkey Ball ? Il fut à l’origine développé par Amusement Visions. Ce studio a ensuite été restructuré à plusieurs reprises pour devenir celui qu’on connaît sous le nom de Ryo Ga Gotoku. Oui, vous avez bien lu, l’équipe derrière la série des Yakuza et Judgment. Comme quoi, on peut être développeur et savoir faire un grand écart.
Le principe est plutôt simple, vous ne contrôlez pas un singe enfermé dans une boule, mais plutôt le niveau en lui-même. Vous devez, avec le stick gauche, faire pencher le plateau dans la direction voulue, pour que le pauvre primate enfermé glisse par là. Si les premiers stages sont évidemment très simples, histoire de bien tout prendre en main, la difficulté va très vite augmenter. Il faudra faire attention aux précipices et aux nombreux obstacles sur le parcours. Et votre principal adversaire sera le temps : 60 secondes par niveau, ce qui est parfois très court, surtout sur les plus ardus !
Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace
Le mode histoire est une sorte de menu maxi best-of des niveaux des deux premiers Super Monkey Ball (trois, en incluant l’épisode “Deluxe”). Je ne compte pas le nombre de fois où ils me rappelaient des souvenirs quand je les voyais apparaître à l’écran. Même si parfois, c’était plutôt négatif, avec un petit « oh non ! Pitié, pas celui-là ! », en me remémorant la galère que ça avait été de les réussir. Exit le système de vies limitées des premiers opus. Ici, on a le droit à autant d’essais que nécessaire, ce qui ne sera pas du luxe !
Heureusement, on pourra compter sur la présence d’une “fonction d’aide”, qui pourra bien atténuer vos souffrances sur certains niveaux. Outre la trajectoire « optimale » affichée et un temps de jeu doublé, il sera possible de ralentir le temps (et la vitesse de votre balle) en maintenant RB. Bien évidemment, les chronos effectués avec cette option ne seront pas comptabilisés, et les défis ne se débloqueront pas.
Et pour d’éviter la frustration de ne pas réussir à aller au bout du mode histoire, une autre option permet de valider le niveau en cours. Et ce, sans obtenir aucune récompense, bien évidemment, mais surtout en échange de points de jeu. Ces derniers se récupèrent en accomplissant missions et stages, et en récoltant des bananes. Mais malgré ces aides, que je qualifierais d’indispensables, le chemin vers la fin du “scénario” sera semé d’embûches. Et quand je parle d’embûches, c’est plutôt du genre “sauter par-dessus le Grand Canyon les yeux fermés et les jambes attachées”, si vous voyez ce que je veux dire.
Bananarama
Super Monkey Ball Banana Mania offre du contenu à la pelle. Pour commencer, on y trouve plus de 300 niveaux. Ce chiffre peut paraître hallucinant, mais on relativisera car il s’agit intégralement du contenu des épisodes 1, 2 et Deluxe. Pas de stage inédit en perspective. Dommage, mais il y a cependant de quoi faire. Je pense notamment aux 747 missions à relever, réparties dans les quatre modes de jeu principaux ! Chacune vous rapporte un nombre important de points vous permettant ensuite de débloquer du contenu supplémentaire.
Dans la boutique, des éléments pour personnaliser votre singe et sa boule seront accessibles, ainsi que des modes de jeu spéciaux et des suppléments pour le mode Photo. Mais le plus intéressant reste la possibilité de débloquer des nouveaux personnages, dont des guests d’autres licences de Sega comme Sonic et Tails, Kazuma Kiryu (Yakuza), ou Beat (Jet Set Radio). À noter que ces derniers modifieront l’aspect du jeu. Par exemple, en utilisant Sonic, les bananes sont remplacées par les célèbres anneaux du hérisson, et on retrouve également ses animations iconiques. Un clin d’œil vraiment apprécié et soigné. D’autres héros seront également disponibles en DLC, mais il faudra alors débourser de véritables euros et non pas des points de jeu.
Si le titre est connu pour la difficulté de ses niveaux, il l’est aussi pour les nombreux mini-jeux qu’il propose. Par contre, leur qualité est très variable. Si la course fait un peu le Mario Kart du pauvre, elle reste assez tout de même plaisante. Mais les incontournables billard, bowling et tennis font rapidement oublier le combat ou les bateaux. Il y a vraiment de quoi s’amuser pour des après-midi entre amis. Surtout que chacun d’entre eux propose des variantes et une bonne personnalisation. Par contre, prévoyez le canapé et les manettes car le multijoueur est local uniquement.
Un jeu qui manque de banane ?
Si pour l’instant dans cette critique, le titre semble être exempt de défauts, ce n’est clairement pas le cas. En premier lieu, sa maniabilité. S’il est possible de déplacer la caméra avec le stick droit, il est dommage qu’elle soit en même temps “influencée” par les mouvements du personnage. Il n’était pas rare que la direction où je souhaitais aller soit modifiée par l’orientation de mon singe. Et je ne parle pas du nombre de fois où je me suis pris l’un des poteaux de l’arrivée sans réussir à passer la ligne. Voire pire, tomber juste après à cause du choc ! Tout cela manque pas mal de précision, un comble pour un jeu qui en demande beaucoup…
Autre point qui fâche : l’audio. La plupart des musiques m’ont tapé sur le système et ne favorisent pas la concentration. C’est peut-être typique du genre, mais j’ai rapidement mis le tout en sourdine. Et encore, je n’ai pas parlé des cris des singes qui finissent par être insupportables ! Le mode histoire possède un scénario. Enfin, c’est ce qui est dit dans la description du titre, car, personnellement, je n’appelle pas ça une histoire. On peut cependant apprécier le fait que le titre soit intégralement traduit en français.
Difficile sinon de juger la durée de vie de Super Monkey Ball Banana Mania, car elle dépend énormément de vos compétences et/ou de votre acharnement. Le mode histoire se termine, en moyenne, en une petite dizaine d’heures, mais ce dernier ne contient qu’une partie des 300 niveaux. Il y a encore fort à faire ensuite, et c’est sans compter la présence des mini-jeux, des défis et des classements en ligne. Bref, peu de risque de s’ennuyer.
Conclusion
Super Monkey Ball Banana Mania est idéal pour se remémorer de bons souvenirs ou pour découvrir un genre de jeu saugrenu qui a marqué l’histoire de la GameCube. Si son contenu est ultra généreux, on peut cependant lui reprocher l’absence de niveaux inédits, mais pour le prix de 40 euros, ça fera l’affaire. De plus, les développeurs ont jugé bon d’apporter un système d’aide plus que bienvenu pour surmonter la difficulté hallucinante du titre, en partie due à une caméra parfois capricieuse.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 10 heures | |
Niveau de difficulté | Normal | Jeu terminé | Non |