Je ne vais pas y aller par quatre chemins : Conan Exiles est barbare, addictif et colossal. La difficulté de la tâche pour rendre compte du contenu du jeu via un propos écrit me rend moite. Funcom délivre enfin la version définitive de son jeu d’aventure – survie et a demandé aux rédactions d’attendre la sortie du patch Day One pour se faire un avis définitif sur le jeu. Comme je les comprends ! Pour avoir parcouru les Terres Exilées alors que Conan Exiles était encore en Game Preview, le studio a fait des ajouts et des modifications qui rendent l’expérience inoubliable. La promesse initiale était de survivre, construire, dominer. Pour quels résultats ?
Conan le Barbare dans toute sa splendeur
Faisant une brève apparition au début de l’aventure, le plus célèbre des barbares vient vous sauver d’une mort certaine après que vous avez pris soin de créer un avatar à votre image via un éditeur qui permet de se faire plaisir. L’aventure commence et vous voilà livrer à vous-même. Où aller ? Que faire ? Bienvenue dans les Terres Exilées qui prennent vie sous vos yeux et selon l’inspiration des œuvres dédiées à Conan. L’essence de la licence se ressent dans tous les aspects du jeu mais surtout par la possibilité de prendre part à une aventure primitive, sanglante et de réduire en esclavage les pleutres qui osent peupler les vastes zones. Quel plaisir d’évoluer dans un univers où c’est la loi du plus fort qui règne. Pas de sentiment, pas de pitié, c’est au nombre de crânes brisés, de membres découpés et d’esclaves travaillant pour vous que vous serez capable de dominer ce monde rempli de dangers. Car oui, Conan Exiles correspond à la promesse que les développeurs nous ont faites : un jeu de survie et d’aventure. Pourtant, je pense sincèrement que le titre a le potentiel pour devenir bien plus que cela.
Solo, MM, JcJ & JcE
Funcom aime à dire que l’aventure peut se pratiquer en solo. Non. A moins que vous n’ayez une vie entière à consacrer à Conan Exiles. Je déconseille fortement à tous les joueurs souhaitant se prendre pour un barbare solitaire de passer leur chemin. La raison est simple : le contenu est colossal ! Vous aurez passé une centaine d’heures à établir un camp convenable dans la première région du jeu que vous vous apercevrez de l’étendue de la carte et surtout de ces dangers. Conan Exiles offre des combats épiques contre des créatures terrifiantes et seul vous n’aurez aucune chance à moins d’être full stuff HL et d’avoir un build de votre personnage qui vous fera forcément passer pour un plouc dans d’autres domaines.
Parlons donc de l’intérêt du multijoueur. Deux choix : un serveur JcJ (Joueur contre Joueur) ou JcE (Joueur contre Environnement). Pour le test j’ai effectué les deux options sur des serveurs officiels qui n’autorisent aucune modification des règles. La première permet de prendre part à une aventure qui prône les affrontements épiques entre des clans pouvant atteindre 60 joueurs (les serveurs étaient soumis eux à une limite de 40 connexions simultanées) tandis que la deuxième ressemble plus à un camp de villégiature pour les barbares désireux de s’entraider face à l’environnement hostile du jeu. Le nombre de serveurs est hallucinant et témoigne du très bon lancement de Conan Exiles avec des communautés puristes, hardcores ou encore en mode RP (Role Play). L’engouement autour du jeu me ramène 10 ans en arrière avec un certain World of Warcraft. Oui, ni plus ni moins.
Mode d’emploi des serveurs.
Il est possible de louer votre propre serveur moyennant finance et le tarif s’avère un tantinet salé ! Comptez plus d’une quarantaine d’euros par mois pour un serveur pouvant accueillir 40 joueurs. Si tout le monde met la main à la poche cela devrait être un investissement raisonnable. Déjà mentionnés plus haut, les serveurs officiels offrent une expérience non modifiable, il en est autrement pour les serveurs privés.
Un large panel d’options vous permet de modifier à peu près tout et n’importe quoi : plages horaires autorisant le PvP, modificateurs d’XP, activation de la Purge, modification de l’heure de jeu, du temps, paramétrage de la difficulté, des autorisations de possession, et même de la nudité maximale autorisée. Conan Exiles se révèle plus que complet sur cet aspect, voire même davantage que certains MMO !
Survivre. Construire. Dominer.
Si Conan Exiles a le potentiel d’un MMO, il n’en demeure pas moins un jeu d’aventure et de survie non scénarisé. Il ne faut pas vous attendre à une quelconque narration et les seuls éléments de background que vous trouverez se résument à quelques conversations avec des PNJ ou les reliques disséminées dans le monde. Ce n’est pas un défaut, bien au contraire, puisque cela laisse le champ libre à une dimension RP non négligeable et ce sera à vous de construire votre aventure comme vous l’entendez (à la manière d’un Minecraft, d’un ARK Survival Evolved ou encore d’un Sea of Thieves).
Point de fil conducteur même si Funcom intègre la mécanique du Périple. Dix chapitres composés d’une dizaine de tâches qui feront plus office de tutoriel que d’un fil rouge pour les aventuriers qui aiment bien être guidés. Avec des étapes comme ‘’Trouver un abri’’, ‘’Boire’’, ‘’Effectuer un combo’’, ‘’S’équiper d’une armure lourde’’, l’aperçu est succinct et une bonne partie des joueurs, peu habitués au genre, ne trouveront pas cela suffisant pour appréhender toutes les mécaniques de jeu.
- Survivre.
Les débuts sont difficiles : gestion de la soif, de la faim, appréhension envers l’hostilité de l’environnement. On tâtonne, on cherche un lieu sûr où débuter l’aventure. De la survie pure et à l’ancienne avec une progression qui se veut lente et primitive. Une bonne dizaine d’heures de jeu seront nécessaires avant que vous n’ayez l’impression de pouvoir aller explorer plus en profondeur la vaste carte du jeu. Le leveling par défaut n’est ni lent, ni rapide, Funcom a trouvé selon moi le bon équilibre puisque chaque montée de niveau signifie une réflexion sur le build de notre personnage, que ce soit ses aptitudes ou le déverrouillage de plans de fabrication pour commencer à se construire un abri.
- Construire.
A la manière d’un ARK, vous débloquerez au fur et à mesure de votre progression des plans de fabrication pouvant vous aider dans votre tâche : construction, survie, armes, etc. La quantité d’objets disponible est tout simplement incroyable et vous prendra des dizaines d’heures de jeu pour peaufiner votre chez-vous avec des objets décoratifs comme des luminaires, des meubles ou des ensembles purement esthétiques. La récolte de matériaux s’avère longue, très longue et on prend toute la mesure du travail acharné de certains joueurs sur les serveurs quand on commence à mesurer l’ampleur de la tâche. La construction passe par de nombreuses heures de farming dans les camps de brigands et sur les ennemis dont la localisation n’est pas aléatoire et la réapparition est plutôt rapide. Le système de construction se base sur une grille magnétique et s’avère sommaire mais avec un peu d’imagination il est tout à fait possible de construire la maison de vos rêves.
- Dominer.
Il ne faut pas oublier que Conan Exiles est un jeu brutal avec un environnement hostile. La domination passe par l’élaboration de votre abri en véritable forteresse avec la possibilité de construire des engins de siège pour se prémunir des attaques liées à la Purge. L’esclavage et l’asservissement d’autrui est bien entendu au programme et vous permettra d’affecter des PNJ aux différents ateliers de votre base et ces derniers participeront également à la défense de votre territoire en cas d’attaque. Petit bémol concernant cet aspect puisque les PNJ semblent avoir un rayon d’action limité et selon l’étendue de votre base ils resteront tranquillement occupés à leur tâche si l’attaque a lieu un petit peu trop loin de ce fameux champ d’action. Ce serait toutefois une erreur que de miser entièrement sur votre petite armée pour vous défendre. Dominer les Terres Exilées c’est également partir en quête de nouveaux horizons et des nombreux défis qui n’attendent que vous.
Un terrain de jeu gigantesque, un univers respecté
Explorer les Terres Exilées est un pur régal. La difficulté crescendo des territoires sauvages égale la splendeur de la direction artistique des environnements. Avec la quête d’un loot plus puissant, ce sont les deux principales motivations qui vous pousseront à vous aventurer plus loin. La carte se révèle gigantesque et surtout très fidèle à la représentation qu’en avait Robert E. Howard. L’univers de Conan le Barbare prend vie sous vos yeux avec différentes zones regorgeant de donjons, de campements, de PNJ, de lieux secrets et proposant une diversité hallucinante : désert, jungle, région enneigée, village et le mythique volcan.
Le bestiaire se veut varié, la flore tout autant, et l’incitation au nomadisme est permanent. C’est d’ailleurs l’un des points qui fait qu’une aventure solo peut vous faire passer à côté de beaucoup de choses. Il est difficile de quitter un endroit où nous avons passé des dizaines d’heures à établir une forteresse formidable pour tout recommencer dans une autre région du jeu. L’intérêt du multijoueur est ici décuplé : l’environnement sera rempli de constructions d’autres joueurs et paraîtra moins vide, l’exploration est facilitée et l’implantation dans de nouvelles régions est plus rapide.
Un confort de jeu pas toujours optimal
Un jeu dans lequel nous sommes amenés à passer des centaines d’heures se doit de proposer un confort de jeu agréable, sous peine de vite pester contre certains aspects. Malheureusement, Conan Exiles souffre ici de quelques défauts que Funcom se devra de corriger rapidement. Tout d’abord, c’est la foire aux bugs ! Collisions, affichage, navigation dans les menus, tous les aspects sont concernés mais heureusement ils se font plutôt rares.
Principal problème : la navigation dans les menus ! Deux systèmes se superposent : un menu classique d’inventaire et un menu d’accès rapide sous forme de menu radial. Faire passer un objet de l’un à l’autre se révèle fastidieux sur le long terme. Il faut d’abord placer le curseur sur l’objet en question dans l’inventaire avant d’afficher le menu radial puis de choisir l’emplacement de destination dans ce dernier. Et vu la quantité d’objets à crafter, vous allez en passer du temps dans ces fameux menus !
Les options de tri sont peu claires et une fois que vous aurez la possibilité de crafter des dizaines et des dizaines d’objets, le menu d’artisanat se révèle peu pratique. Seule solution : taper directement le nom de l’objet dans une barre de recherche via le clavier virtuel Xbox. Contraignant. Toutefois, devant le contenu colossal, j’imagine que Funcom a sans doute opté pour la moins pire des solutions. Le confort de jeu prend également du plomb dans l’aile avec un framerate en dent de scie. Bien entendu, l’étendue de la carte et la qualité des serveurs affectent la rapidité de la fréquence d’images et / ou le lag dans les interactions avec les objets. Mais même en solo et sur Xbox One X, il n’est pas rare (voire carrément fréquent) d’avoir de sérieux ralentissements.
Un dernier aspect qui est malheureusement le lot de tous les jeux de survie : il faudra vous débrouiller par vous-même pour comprendre l’utilité des objets et du loot. La description des objets est certes joliment présentée avec un texte de plusieurs lignes mais finalement on ne sait toujours pas à quoi servent réellement le stuff en termes de statistiques. C’est un point de détail qui fera que les puristes et les aventuriers les plus méthodiques seront obligés de parcourir l’aventure du jeu avec un wiki à côté d’eux.
Hormis ces détails, soyez rassurés. Le confort de jeu de Conan Exiles est tout de même plus qu’appréciable et Funcom a même eu quelques bonnes idées d’ergonomie. Un objet de construction épuisé ou un outil cassé reste sous la forme de plan de fabrication dans le menu radial et si vous possédez les ressources adéquates, il suffit de le sélectionner pour en crafter un. De plus, la présence d’une file d’attente et la possibilité de crafter des stacks entiers rendent l’artisanat plus agréable à utiliser sur le long terme.
Chasse, nature, pêche, combats, religion et esclavagisme !
Conan Exiles propose tellement d’aspects qu’il serait rébarbatif de tout expliciter dans ce test et sincèrement le plaisir de la découverte est immense. J’ai déjà fait mention de l’esclavagisme mais sachez qu’il vous sera possible de pêcher, chasser, travailler le métal dans un atelier de forgeron, être charpentier, construire des ascenseurs, perfectionner vos matériaux de fabrication, etc. La dimension RP est encore une fois incroyable sur les serveurs multijoueur et l’expérience solo vous demandera une concentration de tous les instants si vous souhaitez développer tous les aspects du jeu.
La religion est l’un des aspects importants du titre et il vous sera possible de bénéficier de bénédictions en priant à un autel de l’une des six religions du jeu. Ces dernières se débloquent soit via la montée en niveaux en basant le développement de votre table de craft sur cet aspect, soit en cherchant les PNJ capables de vous enseigner l’art divin (avec en bonus quelques emotes au passage).
Ce sont les combats qui ont subi le plus grand changement avec la sortie définitive de Conan Exiles. Les coups sont plutôt sommaires (léger, puissant, parade, esquive) mais le panel des armes disponibles est à l’image du contenu global du jeu : colossal. Epée à une main, deux mains, hache, lance, arc, etc… C’est à vous de construire votre personnage en fonction de votre style de jeu : archer, tank, DPS, tout est possible ! Les combats sont à l’honneur avec la mécanique inédite introduite par Funcom : la Purge. A intervalles réguliers, des vagues d’ennemis viendront assiéger votre base (et celles des autres joueurs) dans une tentative de destruction totale. C’est le chaos, un joyeux bordel où tout le monde se bat pour survivre et espérer poursuivre cette fabuleuse aventure dans les Terres Exilées.
Conclusion
C’est certainement le mot qui définit le mieux Conan Exiles : colossal. L’expérience se veut complète avec un contenu de dingue, atypique avec le respect total de l’univers de Conan le Barbare, exigeante, addictive et riche. J’ai pris un pied énorme dans ce jeu de survie et d’aventure, un plaisir décuplé en multijoueur puisque le potentiel est pour moi aussi immense que celui de World of Warcraft à l’époque. Bien plus qu’un jeu, Funcom signe avec Conan Exiles une incitation perpétuelle à la survie, la construction et la domination des Terres Exilées. La promesse est tenue.
Test réalisé par TinouCLT
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