Plus qu’un jeu, The Mooseman est une expérience. Une création sortie tout droit de l’esprit d’un seul homme, Vladimir Beletsky, et qui s’inspire des mythes de peuples méconnus. Une balade onirique qui oscille constamment entre Légendes, livre d’Histoire et Puzzle-game pour nous proposer un titre unique. Pour plusieurs raisons, ce test ne comporte pas de note. Je me contenterai ici de partager avec vous mon ressenti sur le jeu en essayant d’en dire le moins possible. Car à mon sens, The Mooseman est une œuvre qui se découvre plus qu’elle ne se juge.
Un peu de jeu…
Avant de parler d’Histoire, parlons de jeu. Dans The Mooseman le gameplay se veut au service de l’ambiance et se trouve réduit à sa plus simple expression. Sur un plan en 2D, vous faites progresser votre personnage vers la droite et l’aidez à surmonter différentes énigmes. Pour cela, vous passez du monde des vivants au monde des morts grâce à une simple pression sur la touche A. Ce passage d’une réalité à l’autre modifie la perception que vous avez du monde et transforme donc le décor pour vous permettre d’avancer. Un trou vous empêche de poursuivre votre chemin ? Passez dans l’autre monde pour faire apparaître une chenille géante qui vous servira de pont. Une plateforme est trop haute ? Un serpent portant un rocher est probablement prêt à vous aider dans l’au-delà. Bref, vous l’avez compris, c’est en alternant les réalités que vous réussirez à trouver votre chemin.
D’autres mécaniques semblables viendront quelque peu enrichir la jouabilité mais en usant toujours plus ou moins des mêmes astuces. Finalement, les énigmes proposées dans The Mooseman ne sont clairement pas insurmontables. Plutôt classiques et suffisamment faciles pour être réussies par des enfants d’une dizaine d’années, leur présence sert surtout le propos du jeu. Car pour atteindre le bout de l’aventure, vous devrez faire connaissance avec quelques créatures et Dieux locaux. Par le biais de Totems, vous en apprendre davantage sur les rôles de chacun et devrez jouer avec leurs « capacités » pour résoudre les puzzles du titre.
Beaucoup d’Histoire.
Et c’est là le cœur de l’expérience proposée par The Mooseman. Tout au long de votre périple, par le biais de Totems donc mais aussi de marques et symboles dissimulés, vous découvrirez la culture finno-ougrienne. Principalement axé sur la mythologie des Komis, le jeu met en scène les divinités et animaux de la région de Perm.
Petit aparté, si le nom de cette région à l’Est de Moscou vous parle, c’est probablement car la période du Permien lui doit son nom. Coincé entre le Carbonifère et le Trias, le Permien a abrité une des grandes extinctions animales de notre planète. Mais le jeu ne s’intéresse guère à cela, il s’intéresse aux légendes des peuples vivants encore aujourd’hui dans la région. Et cela, il le fait extrêmement bien.
Intégralement traduit en Français, The Mooseman nous permet de découvrir la richesse des mythes des Komis. La création de la Terre, de l’Homme, l’existence du monde du Milieu et du monde Souterrain, les gardes des différents mondes, etc.. Tout est ici expliqué par petites touches et rend la découverte très digeste. D’autant que les textes sont souvent accompagnés par le jeu, soit avec une énigme à résoudre, soit avec le décor qui l’illustre. On se prend alors à vouloir en découvrir toujours plus et à laisser son esprit se plonger dans ce monde onirique.
Que retenir de The Mooseman ?
Vous en dire plus sur le jeu serait probablement gâché une partie de la découverte à ceux qui tenteront l’aventure. Évidemment imparfait et pas pour tout les public, l’œuvre est à part, réservée à ceux qui souhaitent apprendre par le jeu. Ne cherchez pas ici à être abreuvé de gameplay ou à vivre une histoire incroyable, The Mooseman est bien plus Terre à Terre. En faisant le pari audacieux de mettre en lumière une culture méconnue par le biais d’une expérience vidéoludique, Vladimir Beletsky nous ramène à tout ce qu’il y a de plus commun et prodigieux dans nos civilisations : Transmettre son histoire. Et assurément, cela il le fait avec brio.
Test réalisé par Fab !.
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