S’il vous faudra très probablement moins d’une quinzaine d’heures pour découvrir l’une des 11 fins de BROK the InvestiGator, ça ne sera pas du temps de perdu si vous aimez le genre, croyez-moi. Défini comme un PUNCH & CLICK par le studio COWCAT, ce savant mélange d’énigmes et d’action nous entraine dans un univers cartoonesque qui n’a pourtant rien de comique et qui se paye même le luxe d’aborder avec justesse des thèmes aux antipodes de sa direction artistique. Chapeau Brok !
Note du testeur : Dans ce test, je ne livre que des détails fragmentaires de certaines situations, mais pas le moindre élément d’importance du scénario de Brok. Si vous redoutiez le spoil avant de vous lancer, vous pouvez y aller les yeux fermés.
BROK the InvestiGator and the Last Crusade
Genre majeur fut une époque, et disparu dans les limbes des stores depuis, le point’n click n’en reste pas moins une valeur sûre pour les amoureux d’aventures et d’énigmes. Si de nombreux joueurs ont pu récemment (re)découvrir certaines pépites de l’époque via des remakes ou remasters plus ou moins réussis, rares sont néanmoins les nouveaux titres qui savent capter notre attention. A fortiori sur console. Question de catalogues, de public et de gameplay… Mais BROK the InvestiGator y parvient sans difficulté et avec originalité en plus.
Si l’histoire se déroule visiblement bien sur Terre, nous sommes loin dans le futur et les animaux sont aux commandes. Oui, vous avez bien lu, les animaux. Anthropomorphes, doués de conscience et aussi intelligents (…) que nous, ils ont visiblement “hérité” de la planète. Enfin ce qu’il en reste.
Dans cet univers futuriste, soit vous êtes riches et êtes un “Drumer”, vivant paisiblement et en sécurité sous un dôme à l’abri soit vous êtes un “Slumer”, tentant vainement pour la plupart de survivre à l’extérieur. La lie en somme et les Drumers sauront vous le rappeler. Comptant sur une pilule anti-pollution quotidienne pour survivre, les Slumers ne subsistent que dans des conditions misérables. Cas particulier, les “Squealers”, ces rats humanoïdes qui ont ont subi une mise au ban pure et simple suite à une révolte remontant à des années et reconvertis dans le banditisme depuis. En ce qui vous concerne, vous allez bien évidemment atterrir du mauvais côté de la barrière.
Mon nom est Brok… James Brok.
Dans BROK the InvestiGator, vous incarnerez… Brok (alligator, crocodile… on ne sait pas vraiment, lui non plus d’ailleurs !), un ancien boxeur qui s’est vite reconverti en tant que détective privé pour réussir à mettre du pain sur la table. Sa femme malheureusement décédée dans des circonstances pas très claires lui laisse la garde de son fils, Graff, que Brok se fera un devoir d’élever le mieux possible. Un énième cauchemar, un réveil brutal et la réalité imposera vite ses règles dès le début du jeu. S’occuper du gamin et trouver des contrats pour manger le soir venu car les factures s’accumulent vite.
La première heure de jeu se charge doucement de vous faire découvrir ce que le titre propose. Les graphismes tout en 2D (avec quelques effets de profondeur par moment) sont colorés et les personnages parfaitement identifiables. Ceux-ci sont plutôt bien animés vu le budget du studio. On regrettera peut-être un faible nombre d’expressions lors des dialogues qui finissent par être redondantes. Cela dit, les différents protagonistes étant très expressifs, cela vous aidera durant vos enquêtes. Si les voix sont en anglais, l’interprétation est très bonne et l’ensemble bénéficie de sous-titres en français très bien écrits.
Les enquêtes peuvent très vite finir par une joyeuse distribution de soupe de phalanges. Eh oui, Brok n’est pas un ancien boxeur pour rien ! Si certains passages du jeu, en fonction de vos décisions, pourront dégénérer en beat’em all, d’autres sont des passages obligatoires du scénario. Notez que via le mode relax, une simple pression d’un bouton vous évitera d’y prendre part. Durant vos investigations, vous pouvez à volonté basculer du mode “enquête” au mode “action” en appuyant sur “Y”. Vous y gagnerez de nouvelles possibilités comme le saut ou encore frapper des objets du décor.
Le côté point’n click est très présent, mais non contextuel. Entendez par là que vous n’aurez jamais à sélectionner parmi une pelletée d’actions pour utiliser un objet de votre inventaire afin de progresser. La maniabilité et le game design sont une belle réussite de BROK the InvestiGator sur console. Hormis pour fouiner dans le décor à la recherche d’un objet caché à l’aide du joystick droit, tous les éléments se désigneront rapidement en leurs faisant face comme cible choisie par défaut. De surcroît, maintenir le bouton “X” de la manette vous désignera automatiquement l’ensemble des éléments visibles avec lesquels interagir sur un tableau. Un très bel exemple d’optimisation pour console. Ne parlons même pas des 49 slots de sauvegardes vous garantissant de revenir en arrière si vous n’êtes pas satisfait des conséquences de vos choix.
Do you want to know more ?
Quand je parlais d’objets cachés dans le décor un peu plus haut, je faisais référence aux collectibles. Loin d’être inutiles, ces pubs sous forme de QR code triangulaires sont en fait des soluces intégrées au jeu que vous pouvez activer grâce à votre inventaire à utiliser si vous êtes bloqué.
Les énigmes restent toutefois très éloignées en termes de difficultés des rois du genre. On comprend vite ce qu’il faut faire et très rarement, sinon jamais, il vous sera nécessaire de faire machine arrière. Au besoin, le jeu vous autorise à la manière d’un GTA V, à switcher instantanément entre les deux personnages que vous dirigerez pour progresser. Si certains lieux sont communs aux deux protagonistes, chacun bénéficient de zones ou d’interactions qui leurs sont propres selon le moment.
En fonction des éléments que vous aurez rassemblés lors de vos pérégrinations, vous serez en position de mener un interrogatoire. En confrontant votre interlocuteur, vous aurez la possibilité de lier deux informations pour créer une question afin de confondre votre suspect. Encore une fois, simple et ludique.
Brok Runner
Au-delà de me confronter à un genre que je n’avais plus titillé qu’en retestant avec prudence les remakes des jeux qui ont bercé mon enfance vidéoludique, j’ai surtout expérimenté avec BROK the InvestiGator des éléments auxquels je ne m’attendais pas. Oui le côté point’n click est efficace mais on n’est pas face au meilleur titre du genre. Oui le côté beat’em all créé une rupture rafraichissante sans être au niveau d’un Streets of Rage…mais le plus important n’est pas là pour moi.
Les personnages sont diaboliquement attachants et le côté “cartoon avec des animaux qui parlent” ainsi que l’humour distillé dans les dialogues n’y sont pas étrangers, mais en parallèle, l’histoire décrite est pourtant loin d’être joyeuse. Si Fabrice Breton, fondateur du studio français Cowcat avait opté pour une toute autre direction artistique et un ton différent, l’ambiance aurait été radicalement différente.
Très rapidement happé par l’histoire, j’ai vite oublié les animaux et le côté cartoon. Abordant avec légèreté (merci la DA) mais justesse des thèmes aussi forts que la lutte des classes, la précarité, l’espoir d’un monde meilleur ou l’auto-détermination, BROK the InvestiGator se taille tranquillement une belle place dans mes petits coups de cœur de l’année. Je ne l’avais pas vu venir mais sans être transcendant, certaines des scènes de BROK the InvestiGator me resteront en mémoire. Si vous étiez en rade de point’n click, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
J’ai aimé :
- Les graphismes 2D
- Les thématiques abordées
- La relation père/fils
Je regrette :
- Quelques bugs bloquants mais non pénalisants pour la progression (merci la save auto)
- Ne pas avoir trouvé toutes les réponses à mes questions
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 11 heures | |
Niveau de difficulté | Normal | Jeu terminé | Oui |
You must be logged in to post a comment Login