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Test – Final Fantasy IX, une quête d’identité intemporelle

Dix-huit ans séparent la sortie européenne de Final Fantasy IX sur Playstation de celle sur Xbox One. 18 années pendant lesquelles le monde du jeu vidéo s’est très largement réinventé, installant de nouveaux genres, de nouveaux codes et de nouvelles licences. Mais au milieu de ce chaos créatif, certaines licences ont su évoluer pour survivre. C’est le cas de Final Fantasy. Et alors que les derniers opus font la part belle à l’action, peut-on encore décemment se plonger dans un univers fait de tour par tour et de pixels ? Assurément, et sans aucun doute possible, la réponse est Oui. Et prenez le pour acquis : jouer à Final Fantasy IX sur Xbox One n’a rien d’une hérésie. Ni pour les nostalgiques, ni pour les profanes du genre.

Une autre époque

A l’époque où les Bleus dominaient déjà la planète football, jouer aux jeux vidéo était bien différent d’aujourd’hui. Xbox n’était pas encore de la partie et le monde entier s’apprêtait à voir une vague nommée Playstation 2 débarquer. En dehors de la Dreamcast, les images affichées sur nos tubes cathodiques ressemblaient davantage à de la bouillie de pixels qu’à de fiers héros et nous avions encore de vilains câbles au bout de nos manettes. Mais à l’époque déjà, le jeu vidéo faisait rêver. Et Squaresoft en était sans conteste l’un des grands artisans. Une société qui avait compris la puissance des visuels et qui ne cessait de communiquer via les superbes images de synthèse dont leurs jeux étaient remplis. Alors évidemment, en ce temps-là, c’était une révolution et ça mettait des étoiles plein les yeux. Mais soyons sincères, si la série Final Fantasy est devenue mythique, ce n’est clairement pas qu’à la force de ses CGI.

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Jouer à Final Fantasy c’est se confronter à une certaine idée du jeu vidéo. C’est prendre le contrôle de personnages qui vivront des aventures uniques, épiques, et s’attacher à eux. Contrairement à ce que certains croient, ce n’est pas une question de technique. Certes les Final Fantasy ont souvent été des vitrines technologiques, mais cela reste finalement un moyen et non une fin. Le véritable intérêt d’un Final réside en la puissance émotionnel qu’il délivre tout au long d’une aventure qui vous invite à voyager vers des mondes fantasmagoriques. Oui, poser ses mains sur un Final Fantasy c’est finalement oublier un jeu imparfait pour découvrir une œuvre.

Final Fantasy IX, c’est quoi ?

Final Fantasy IX est le portage HD du jeu éponyme sorti en 2001 sur Psone. Il s’agit d’ un J-RPG en 3D dans des décors fixes en 2D. Le système de jeu est composé de deux temps parfaitement distincts, l’exploration et les combats.Les phases d’exploration vous permettent d’évoluer dans les villes et villages, de parler aux habitants mais également de faire avancer l’intrigue. Ici vous contrôlez un personnage et pouvez aller où bon vous semble.

Comme dans tout RPG, vous avez bien évidemment la liberté de suivre la quête principale ou de vous laisser haper par quelques quêtes Secondaires. Ces dernières permettront parfois d’en apprendre plus sur le scenario mais surtout d’obtenir des équipements ou de l’expérience supplémentaire.

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L’expérience dans Final Fantasy IX s’acquiert lors des combat. Ceux-ci sont générés aléatoirement lorsque vous vous déplacez sur certaines carte du monde. Autrement dit, vous ne voyez pas vos adversaires avant que le combat ne démarre. Le jeu change alors d’écran et l’intégralité de votre groupe est affiché face à vos ennemis. Ici, tout se joue au tour par tour. Comprenez par là que vous ne dirigez pas vos personnages mais choisissez simplement les actions qu’ils doivent réaliser. Attaquer, voler, utiliser de la magie, invoquer des chimères,… Vous décidez de la stratégie à mener et chaque personnage sur l’écran de combat s’exécutera, chacun son tour.

Dans Final Fantasy IX, vous disposez de compétences à utiliser lors de vos combats. Ces compétences s’acquiert grâce à votre équipement. Chaque pièce permet en effet d’apprendre une nouvelle compétence qui sera maîtriser au bout de 10, 20 ou même 50 combats selon les cas. Une fois maîtrisée, la compétence peut alors être employée sans porter l’équipement en question.

Collectionneurs de Talents

Pour cela, Final Fantasy IX se repose sur d’innombrables qualités qu’il délivre aux joueurs dès les premières secondes de jeu. A commencer par son univers qui vous installe dans une ambiance médiéval fantastique des plus pittoresques. Servis par une direction artistique exceptionnelle, les décors de Final Fantasy IX dépeignent un monde d’une rare richesse. Ce monde se veut coloré, vivant, aux influences et références nombreuses. Certains lieux marqueront véritablement votre vie de joueur. Je pense notamment à Alexandrie, cette capitale gorgée de vie où se perdre dans le dédale de ruelles est un délice. Ou encore à Lindblum, une ville fortifiée qui sera le lieu de quelques affrontements épiques. Mais je pourrais également parler de Tréno et sa salle des ventes, de l’épisode dramatique qui se déroulera à Clayra, de la bizarrerie du village des mages noires et de tant d’autres lieux. Chaque décor possède sa patte, son atmosphère, son style. Même les habitants de chaque région se veulent différents avec des attitudes et des réactions très marquées selon les territoires. Le vaste monde de Final Fantasy IX prend corps à chaque instant et reste, des années après sa création, une formidable invitation au voyage.

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Ce voyage justement, vous le réaliserez en compagnie de personnages charismatiques au service d’une histoire subtile et particulièrement mature. Emmenée par Djidane, une troupe de voleurs du nom de Tantalas décide de kidnapper la Princesse Grenat d’Alexandrie. Après quelques événements rocambolesques, et habillement mis en scène, pour mener à bien cette mission, nos héros seront embarqués dans un recit qui les dépasse. Tout au long de la cinquantaine d’heures sur lesquelles se déroule votre périple, vous ferez la connaissance de nouveaux protagonistes. Mais pas questions ici de simplement empiler les héros.

Final Symphony

Chaque personnage introduit dispose en effet de ses motivations, de ses réflexions personnelles. Et le tout fonctionne admirablement bien. Plus que dans tout autre Final Fantasy c’est véritablement l’esprit de groupe qui prédomine ici. Bien évidemment Djidane reste la « vedette » de cet épisode mais il ne serait rien sans les autres membres de la troupe. Comme sorti de l’esprit de Terry Pratchett, Steiner constitue le parfait chevalier inefficace mais toujours valeureux. Bibi de son côté s’est rapidement imposé comme une icône par sa maladresse et sa naïveté. Mais il suffira de quelques heures de jeu pour comprendre que cet attachant mage noir est guidé par une véritable quête de vérité personnelle. Et ça ne s’arrête évidemment pas là. Absolument tous les personnages que vous croiserez au fil de cet extraordinaire récit font preuve d’une épaisseur remarquable. Même la princesse Grenat verra son attitude de petite fille capricieuse se transformer pour être digne des plus grandes Dames de l’Histoire.

Cette évolution des protagonistes, de leur pensée et de leurs relations est également retranscrite par l’orchestration du jeu. Chaque personnage dispose en effet de son propre thème dont quelques nuances sont apportées selon les situations. Les émotions bénéficient elles aussi de thèmes uniques apportant une véritable signature aux differents événements. Entre le début de l’aventure, léger, presque comique, et le dénouement final, introspectif et puissant, vos oreilles découvriront un large éventail de musiques, de notes et de sons qui accompagneront toujours parfaitement l’instant. Ce sont ainsi pas moins de 140 compositions qui ont été créées des mains du maître Uematsu. C’est bien simple, la bande son de Final Fantasy IX force le respect et certains thèmes vous accompagneront encore après la fin de votre périple.

Les ajouts de la version Xbox One

Ce portage HD n’apporte pas énormément par rapport à la version originale. Les modèles ont été retravaillés et les personnages clés sont donc bien plus présentables. Malheureusement, tous les personnages secondaires ont simplement bénéficié d’un lissage, rendant leur apparence parfois…étrange.

Les décors eux aussi ont simplement été lissés. Dommage car le résultat à l’écran bave régulièrement alors qu’ils auraient mérités d’être bien plus net. Si, comme moi, vous êtes amoureux du travail effectué à l’époque, je vous conseille de faire un tour à cette adresse : https://m.imgur.com/gallery/K1R3wJZ. Vous y trouverez tous les décors en HD retravaillés par un jeune artiste. Voilà qui laisse planer quelques regrets.

Pour le reste, le jeu propose quelques options supplémentaires. Vous pouvez ainsi être immortel, porter des coups à 9999 pts d’attaque à chaque fois ou encore supprimer les combats aléatoires. La sauvegarde à n’importe quel instant fait également son apparition de même que les succès !

Final-fantasy-ix-theatreFinal Fantasy IX, aujourd’hui et toujours

A la lecture de ce texte, vous comprendrez aisément que « tester » Final Fantasy IX, un titre vieux de 18 ans, n’a aucun sens. Pourquoi ? Parce que les instants partagés avec les héros du jeu se veulent intemporels. Ce qui compte ici sont les souvenirs que vous vous forgerez aux côtés de Djidane, voleur au grand cœur, et de l’ensemble des individus qui partageront votre voyage. J’aurais pu vous parler du système de combat ou d’apprentissage des compétences. J’aurais également pu évoquer le rôle de chacun des 8 personnages lors des affrontements et vous dire combien le tout est subtilement équilibré. Mais tout cela, soit vous le savez déjà, soit vous le découvrirez bien vite. Final Fantasy IX est un grand FF, un grand RPG, un grand jeu. Un incontournable pour qui aime les grandes aventures. Un chef d’œuvre pour les amoureux du jeu vidéo. Intemporel.

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