Après les propos de Phil Spencer quant à sa vision de la concurrence entre Microsoft et les autres acteurs du marché du jeu vidéo que nous vous rapportions dans un précédent article plus tôt dans la journée, c’est au tour de Satya Nadella, PDG de Microsoft de se prêter au jeu. Dans le cas présent, le patron de Microsoft revient quant à lui sur le processus ayant abouti au partenariat historique entre Sony et Microsoft.
16 mai 2019: L’annonce d’un partenariat entre Sony et Microsoft créer un véritable séisme dans le paysage vidéoludique:
A la mi-mai, nous apprenions tous avec stupeur que Sony et Microsoft, les deux rivaux de longue date concluaient un partenariat visant à créer un environnement collaboratif basé sur le cloud gaming et l’intelligence artificielle. Bien évidemment, cet accord représentait l’aboutissement de longues discussions et négociations confidentielles entre les 2 partis, tellement confidentielles que même le personnel de chez Sony Interactive Entertainment n’était même pas au courant au moment de l’annonce de ce partenariat.
De plus, la photo (visible ci-dessus) présentant la chaleureuse poignée de mains entre Kenichiro Yoshida et Satya Nadella scellant ce partenariat prouvait clairement l’ampleur de ce qui était en train de se passer.
29 juillet 2019: Satya Nadella précise les circonstances du partenariat
Après Phil Spencer, ce fut donc au tour de Satya Nadella de répondre aux questions de Fortune Magazine, interview toujours rapportée par GamingBolt.
Celui-ci déclara alors que c’était Sony qui était à l’origine du processus. Comme l’expliquait Phil Spencer, les gens ont souvent tendance à confondre concurrence et guerre ouverte, à donner à cette rivalité un ton malsain, mais la réalité est tout autre et parfois, ceux qui peuvent être perçus (à tort) comme des ennemis sont capables de s’entendre lorsque les enjeux sont importants.
Dans le cas présent, ce qui inquiétait probablement Sony, c’est l’évolution du marché du jeu vidéo qui semble inexorablement se tourner vers le cloud gaming. Or, quand bien même Sony dispose du PlayStation Now comme offre de jeu en streaming, ils ne possèdent pas les infrastructures réseaux dont dispose Microsoft avec ses datacenters Azure, présents en grand nombre dans le monde entier. Développer une telle technologie coûterait extrêmement cher à Sony, quand bien même ils dominent cette génération avec la PlayStation 4, sans parler du coup de l’implantation d’infrastructures suffisantes pour faire fonctionner un service de cloud gaming à la hauteur que ce que semblent promettre Stadia et XCloud. Sony s’est donc probablement rendu compte que s’ils ne voulaient pas se retrouver à la traîne à l’aube de la génération cloud gaming, ils devaient réagir vite!
Toutefois, il ne faut pas oublier que même si Sony et Microsoft sont des rivaux de longue date, ils ont déjà travaillé sur des projets communs par le passé comme le rappelle Satya Nadella:
“En fait, même si nous avons été en concurrence, nous avons également noué des partenariats.”
Il expliqua également que Sony avait tâtonné chez plusieurs partenaires potentiels (on peut rappeler par exemple les rumeurs parlant de discussions entre Sony et Amazon) pour déterminer quel était le partenaire le plus fiable dans le futur, avant au final de choisir Microsoft.
Satya Nadella précise également que ce partenariat n’est qu’un début pour Microsoft:
“Fondamentalement, le fait est que nous avons un modèle commercial dans les domaines dans lesquels ils travaillent déjà en partenariat avec nous, et où nous dépendons également de leur succès. Nous allons donc faire le meilleur travail possible pour eux, que ce soit dans le cloud ou dans l’intelligence artificielle ou autre, afin de nous assurer que Sony puisse réussir avec ses propres licences. “
En somme, complétant les propos de Phil Spencer relatifs à la concurrence entre les différents acteurs du marché du jeu vidéo, Satya Nadella a corroboré cette idée par l’exemple du partenariat historique entre Sony et Microsoft, prouvant que malgré la concurrence, les différents partis savent parfois travailler ensemble sur des projets communs, dans le but d’innover toujours davantage, tout en gardant leur identité et leurs spécificités. Finalement, Phil Spencer et Satya Nadella mettent parfaitement en valeur un constat clair, c’est que la seule rivalité malsaine existant entre les constructeurs vient des fanboys qui inventent aux-mêmes une opposition qui n’est pas le reflet de la réalité.
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