Il y a quelques mois, nous découvrions X-Cast. Un podcast alors dédié à Sea of Thieves nous avait particulièrement touché puisqu’il nous présentait Dav, un joueur à la voix posée qui parle avec amour de ses aventures vidéo-ludiques. Nous avions d’ailleurs pris le parti de vous le proposer à l’écoute (et à la lecture) via Xpression Libre et vous étiez alors nombreux à écouter et commenter ce format. Depuis, Xcast a produit de nouveaux podcasts et, grâce au travail de Dav, Vortex et Elvis, poursuit son odyssée en terres narratives. Des émissions audio uniques que vous aurez désormais le plaisir de retrouver sur Xboxsquad.fr via une rubrique dédiée. Retrouvez leurs précédentes productions par ici et profitez de leur dernière création dédiée à Metro Exodus ici-même.
Voici donc X-Cast #4. Merci à Vortex, Elvis et Dav et bonne écoute à tous !
Note : Tout est une question de choix. Xcast est pensé pour être consommé au format podcast mais si vous ne voulez, ou pouvez pas profiter du format audio, nous vous proposons la retranscription intégrale juste en dessous.
« Qu’est-ce qu’il fait froid… Brrr… Ça fait du bien de rentrer au camp. Ah, salut les filles ; ça fait plaisir de vous entendre chanter, ça réchauffe le cœur (fredonnant en chœur ‘nin, nin, nin …’)
Ah tiens v’là Katia. Alors ?
- T’ia d’la ventrèche ?
- Y’a qu’du canigou…
- T’as tout acheté le canigou ?
- Oui, tu sais, c’est tellement la dèch…
- Niet, yaoza prétchitaow (intraduisible…)
- Ah, tu m’étonnes…
Tu m’étonnes qu’il y ait plus grand chose à bouffer, cet hiver n’en finit pas… Qu’est-ce qu’il fait froid !
Je sais que Piotr a un vieux radiocassette, j’ai trouvé une cassette dans une épave.
Je vais m’installer là.
Un p’tit feu de camp… ça fait du bien. Alors, voyons voir ce qu’il a lui dans son radiocassette ? Les Bratisla Boys … Ah la vache ! Non… Je vais mettre ça, voyons voir ce que j’ai trouvé… »
Ha haha quelle ironie… ce bon vieux BOB. Savez-vous ce que raconte cette chanson ? Elle raconte l’histoire d’un messie qui conduira les Rastas en terre promise.
Ce que je vis aujourd’hui ne se passe pas à Zion mais à Moscou. Mon messie a moi s’appelle Aurora. Bienvenue …
Bienvenue dans l’enfer de Metro Exodus
Je suis Artyome ; vous m’avez déjà rencontré dans la trilogie littéraire éponyme de Dmitri Glukovski ou peut être grâce aux deux autres jeux de la série Metro. J’appartiens au lambeau d’humanité qui tente désespérément de survivre à la pénurie d’eau, de vivres et de médicaments. Nous sommes tapis dans les tunnels du métro moscovite comme de misérables rats…
Il y a deux ans, lors de la prise de la tour Ostankino, j’avais capté un signal radio, celui d’une autre enclave. Je dois quitter cet endroit maudit, c’est peut-être notre dernier espoir de survie. Ils me prennent pour un fou. Pour eux, notre tribu est tout ce qu’il reste de la civilisation Russe. Elle est tout ce qui leur reste. Ils me laisseront partir, enfin j’espère…
L’heure est venue de mettre mon masque à gaz, et d’affronter l’extérieur.
Cette uchronie post apocalyptique est visuellement crédible. Ce que je vois est effroyable et je frissonne, moi, le vieux briscard face à ces corps gelés, figés dans leur élan comme les momies humaines de Pompéi. Sur l’horizon s’étalent les ruines de Moscou. Sur mon écran la visibilité est extrême, elle est sublimée par l’implacable précision de la 4K de la ONE X.
[KALINKA]
Je suis dehors. Devant moi, les immeubles tordus ne sont plus que des amas de béton et de ferraille. Dans ce qu’il reste des rues, les épaves des voitures sont encastrées par milliers les une dans les autres. J’entre dans ce labyrinthe des enfers, il va falloir trouver le chemin… Je devine les innombrables choses vivantes, ces créatures mutantes que les radiations ont transformé en monstres. Toutes ces traces d’humanité, papiers, sacs, jouets éparpillés sous mes yeux, me rappellent combien de gens vivaient ici. Je perds espoir…
Heureusement, ma compagne Anna est à mes côtés. Elle m’offre l’énergie d’avancer et de me battre. La météo devient de plus en plus menaçante. Il va falloir redoubler de prudence.
L’espoir est revenu avec le printemps. Nous avons trouvé un train, le moral et l’énergie de notre petit groupe est au beau fixe. Melnik, le père d’Anna, nous attend à son bord. Nous avons décidé de le baptiser Aurora ; le symbole d’un jour nouveau se levant sur notre nouvelle vie mais… Nous ne reviendrons plus à Moscou. Nous voyageons le long des rives de La Volga, la neige a fondu laissant place à la végétation printanière. Tant de vie a perte de vue, il fait beau, l’air est respirable : c’est magique… Mais je reste sur mes gardes… Nous ne sommes pas seuls. D’autre hommes vivent ici, parmi les créatures et les radiations… L’Aurora est à l’arrêt, me voilà parti explorer les alentours.
Je n’ai pour seuls compagnons qu’une carte et ma boussole…
Avant d’aller plus loin, je vais vous raconter cette petite anecdote de Fabrice
Le jour de ses 10 ans, on lui a offert une boussole. Il en rêvait. Il avait lu tant de BD, tant de livres d’aventures que c’était pour lui le saint Graal de l’explorateur. S’il se souvient de ce moment, c’est surtout pour la déception qui a suivi : il a réalisé que les boussoles ne pointaient pas vers les trésors et les temples enfouis, mais indiquaient invariablement le nord. A tel point que ses parents l’ont inscrit aux courses d’orientation. Il me raconta cette histoire beaucoup plus tard lorsqu’il vint chez moi. Constatant une mauvaise réception de la TNT, il sorti de sa poche sa boussole pour régler mon antenne satellite, objet fétiche qu’il ne quitte plus, à croire qu’il a peur de se perdre en forêt…
Carte en main, je pars à la découverte de la zone. Sans aucune aide hormis cette fichue boussole qui est censée faciliter mon orientation, mais je me demande si les radiations ne lui ont pas fait perdre le nord. Je vais devoir faire appel à mon sens de l’orientation et observer les alentours. Heureusement je n’ai pas oublié ma vieille paire de jumelles, je ne suis pas totalement nu. La nuit est tombée, j’aperçois un camp. Je suis pitoyablement équipé, il va falloir être discret.
Je profite de la ronde d’un homme seul pour le tuer à main nue, récupérer son arme et lui vider les poches. Je fais quelques mètres, un second gardien… Le temps de le viser et de me rendre compte que mon arme pneumatique est vide, il s’est dangereusement rapproché. Je n’ai pas d’arme de poing. Tant pis je lui saute dessus, advienne que pourra.
Tout au long de l’aventure il sera possible de récupérer sur chaque ennemi des armes qui pourront être démantelées et permettront de fabriquer des éléments nouveaux. Le joueur pourra ainsi améliorer sur les ateliers l’arsenal transporté et obtenir une meilleure lunette de visée, une meilleure crosse, etc. Idem pour l’équipement. Ces éléments de gameplay empruntés au RPG sont très bien pensés.
Ma Mission est achevée. J’ai récupéré la liste des matériaux demandés, je suis de retour sur l’Aurora, je rejoins mes fidèles et nouveaux amis et il est temps pour moi de faire une pause… Je suis si fatigué. Je vais prendre le temps d’échanger avec eux pour mieux les connaître. Je rêve des jours futurs avec Anna. Elle dort dans notre couchette, en attendant notre prochain arrêt.
Les échanges avec les personnages du jeu sont judicieusement amenés. Il n’y en a ni trop, ni trop peu. Et pour peu qu’on veuille comprendre et s’immerger un peu plus dans cet univers de cauchemar, on ne voudra en manquer aucun. Mais attention, jamais rien d’inutile ! Selon moi, dissocier la partie narrative de la partie shooter est une brillante construction de level design. Cette transition entre le train et les lieux à visiter permet d’entretenir la tension perpétuelle qui émane du jeu et de mieux comprendre son background.
Il est temps de rejoindre Melnik à l’avant, nous devons faire le point sur nos besoins. Il me marque un point de destination et me suggère de trouver un gars qui m’aidera dans ma quête.
Nous y sommes…
L’épisode de la Volga m’a appris une chose : ne plus jamais sortir sous-équipé. Un établi a été installé dans le train, je décide de faire le point sur ce que j’ai récolté et de m’équiper en arme et en matériel. À l’approche de la Caspienne la température devient agréable, c’est l’été. Le début de torpeur qui commençait à m’envahir vient de stopper brutalement.
La réalité cruelle nous rattrape une fois de plus. Sidérés par l’horreur du spectacle nous découvrons que la mer Caspienne n’est plus. Des épaves de chaluts rouillés jonchent le sol. Le vent souffle fort et soulève le sable fin, l’air est irrespirable, on n’y voit rien. Je pensais avoir fui le pire, me voilà aux portes de l’enfer. C’est le moment de ressortir ma boussole.
Ce jeu m’a mis une claque visuellement, mais aussi par la qualité du son. Il est géré par le Dolby Atmos et je vous conseille de l’activer dans les options si vous êtes équipés comme je le suis. La spatialisation est alors exceptionnelle. Entre la réverbération des détonations et le temps de propagation du son (oui vous avez bien entendu, la vitesse de déplacement des ondes sonores est intégrée au jeu) mes oreilles sont en extase. Certains lieux effroyablement glauques bénéficient de bruitages exceptionnels : craquements sinistres, bruits de métal qui tombe, grognements, bruissements, hurlements de monstres, tous ces effets soigneusement repartis meublent avec crédibilité l’espace.
[…THIS, IS DOLBY ATMOS…]
Et en parlant d’ambiance sonore, je ne dois pas oublier le fond musical qui appuie toujours avec justesse la tension permanente que vivent les protagonistes. Les principaux thèmes musicaux interviendront plutôt lors des transitions et cinématiques.
Metro Exodus se joue à la première personne mais la partie FPS m’a donné du fil à retordre. Je l’ai trouvée difficile et elle surprendra plus d’un joueur car on n’est pas dans les standards du jeu de tir. Rien d’étonnant Artyom n’est pas une bête de guerre, c’est un homme comme tant d’autres que des circonstances exceptionnelles ont poussé à adopter les bons réflexes pour survivre dans un environnement hostile. Ça n’en fait pas pour autant un as de la gâchette.
Ce que je retiens surtout de ce titre c’est la profonde humanité qui s’en dégage. En contraste à l’horreur ambiante, c’est la force qui nous guide tout le long de cet exode. De nombreuses réflexions sur moi-même, ma famille et tous ceux qui me sont chers m’ont accompagnées durant cette épopée. Ces romans ont eu un succès retentissant en Russie et depuis la sortie des jeux, cette œuvre de science-fiction a trouvé son public en Europe et aux États Unis. Adapter une œuvre aussi importante en jeu vidéo est probablement un exercice périlleux, mais en lisant les reviews, le pari semble réussi.
Jeu narratif et d’exploration avant d’être un jeu de tir, Metro Exodus par la qualité de sa réalisation a su durant une trentaine d’heures me tenir en haleine. C’est le jeu qui me fait regretter d’y avoir joué parce qu’on sait qu’il va falloir attendre pour retrouver un tel niveau d’excellence.
Merci
au studio ukrainien 4A Games pour ce grand et bon moment dans ma vie de joueur…
Merci de votre fidélité, merci à mon équipe qui me supporte dans des moments pas toujours faciles et qui fait preuve de patience et d’une très grande créativité pour vous offrir un contenu unique et vous donner toujours plus l’envie de jouer.
Et puis merci, merci à ceux qui ont décidé de nous accompagner, une grande équipe où règne en son sein une vraie passion pour le jeu vidéo, une grande équipe qui travaille eux aussi très dur pour offrir aux joueurs toujours plus de news, nous sommes fiers et honorés de vous annoncer que XboxSquad publiera nos podcasts, nos textes ainsi que l’ensemble de nos nouveaux contenus dans leur formidable espace : Expression Libre, que je vous invite à consulter d’urgence 😉
Précédemment sur X-Cast :
You must be logged in to post a comment Login