Pas facile de se renouveler avec une franchise aussi installée que Call Of Duty. Fort de sa trentaine de jeux disponibles, tous supports confondus, Activision se doit de contenter deux publics bien distincts : les fans de jeux multijoueurs compétitifs, et les fans de jeux solos, qui cherchent une histoire cohérente et remplie d’émotions. C’est dans cette dernière catégorie que se situe votre serviteur. Autant j’ai sciemment snobé l’édition Black Ops 4, autant j’attendais ce Modern Warfare au tournant, avec la promesse d’un reboot de la série qui a donné ses lettres de noblesse à la franchise. Cette version 2019 est la remise à zéro scénaristique de la série. Avec pour seuls liens, la période contemporaine et la présence du capitaine Price. Ce dernier était un personnage iconique de la trilogie originelle, et sa présence ici justifie à lui seul le titre. Avec la franchise Call Of Duty ayant couverte diverses périodes, du passé, au futur, c’est bien dans le présent (ou pas loin) que l’accueil fut le plus positif. La disparition de Makarov, antagoniste principal des premiers volets, a contraint Infinity Ward à en trouver un nouveau. Ou plutôt des nouveaux, vu que ce coup ci, on affrontera non seulement les Russes, mais aussi les Urzikstanais (ne cherchez pas sur la carte). Il n’est pas aisé dans ces conditions, de ne pas voir un parallèle avec la situation géopolitique du moment.
Be the best you can be
Beaucoup considèrent la franchise Call Of Duty comme une machine de propagande, aux mains du Pentagone américain. Il est vrai que la nature même de ce volet, avec les armes et équipements actuels, son scénario, pourrait en influencer certains. Le succès de la série n’aidant pas, il faut prendre un peu de distance pour l’apprécier à sa juste valeur. Et il serait bien dommage de l’aborder autrement que par un point de vue purement ludique, vu les qualités dont regorge ce Modern Warfare 2019 !
Pour pleinement apprécier ce crû annuel, il faut vous poser une question : préférez vous une campagne longue, manquant de rythme et d’idées, ou êtes vous plutôt fervents d’une histoire plus courte, blindée de scènes cultes et novatrices ? Car cette histoire ne vous tiendra pas en haleine plus de 6 heures. C’est court, je vous l’accorde, mais cette durée est remplie de certaines des plus mémorables séquences qu’il m’est été donné de voir dans un jeu vidéo.
Hold your fire !
Conçue comme un grand huit émotionnel, et bien plus qu’un simple prologue au multi, la campagne solo de Modern Warfare compile toutes les forces de la franchise. A savoir que tirer sur tout ce qui bouge s’avère fun, mais vite barbant lorsque l’on enchaîne les gunfights. Tel un bon film d’action, les scènes plus intimistes ici sont légion. Infiltrations en milieu hostile, où le suspense est palpable, scènes de flashbacks qui servent à approfondir certains personnages… Au cours des 14 missions qui composent la campagne principale, vous serez amené à régulièrement changer de protagoniste, parfois même en plein milieu de niveau. Ceci a pour conséquence de perpétuellement maintenir l’intérêt. Le fond de l’intrigue reste classique. Une attaque terroriste à Londres oblige les États Unis à intervenir et à stopper toute attaque future. Éprouvé, certes, mais fidèle à l’historique de la série. Et son positionnement réaliste permet d’immédiatement situer l’action, grâce à ses nombreuses cinématiques, et scènes scriptées. Souvent considérées comme envahissantes, ces dernières font tout le sel de cet opus, aidées par une mise en scène très réussie.
Certaines missions vous feront infiltrer des maisons fortifiées, de nuit, avec vos lunettes nocturnes au rendu du plus bel effet. Minutieusement, suivant vos équipiers, chaque porte pourra être ouverte soit furtivement, soit en force. Qu’est ce qui vous attend derrière ? Vous communiquez entre vous en chuchotant, vous avancez lentement… Un nouveau né pleure dans l’une des pièces. Un faux pas, et le drame pourrait survenir. Dans un autre registre, la mission de l’attaque en Angleterre vous mettra dans une situation si confuse, que vous vous demanderez si vous ne tirez pas sur les civils. C’est cette force à vous mettre dans des situations à la morale discutable, qui ressort le plus de cette campagne. En voulant impliquer, plus que d’habitude le joueur, les développeurs ont créés ce qui est probablement le meilleur mode solo de la franchise. Mais que les tarés de la gâchette se rassurent, des grosses scènes d’action, il y en a, mais elles sont éparses, et bien amenées. Ces séquences de guerre se révèlent être dans la lignée des COD précédents, à savoir des tirs aux pigeons, avec un paquet d’armes à votre disposition, du classique en somme.
Let’s upgrade !
L’immersion au sein de cette campagne ne serait rien sans l’habillage graphique et sonore qui l’accompagne. Activision a écouté les fans, a pris son temps, mais le moteur graphique est désormais prodigieux. Des visages, réalistes et expressifs au possible, aux effets de lumières incroyables, nous sommes bien aux prémices d’une nouvelle étape visuelle. Les animations, notamment lors des infiltrations, envoient aussi le pâté, avec un framerate stable en 60 fps. Le spectre sonore impressionne aussi. Des craquements du plancher, aux explosions assourdissantes, les différents modes de jeu s’adapteront à votre vecteur d’écoute, que ce soit à travers votre télé, ou votre système son. Mention particulière aux doublages, très réussis, notamment ceux du capitaine John Price, bien dans le ton.
Impossible de parler d’un Call of Duty sans mentionner les modes multijoueurs. Référence en la matière, chaque volet se doit d’améliorer le précédent, au risque de sembler tourner en rond. Plusieurs modes sont donc présents, avec des classiques comme les deathmatchs, ou domination. Et intègre de nouveaux modes censés faire la différence, comme le mode Ground War. Bataille à grande échelle, il permettra notamment aux fans de Battlefield de retrouver leurs marques. Avec 19 cartes disséminées entre les différents modes de jeu, avec certaines en variantes nuit, il y aura de quoi faire. Malgré l’encensement du mode zombie, Infinity Ward a choisi d’en faire l’impasse cette année, au profit du mode Co-op. Pan entier du jeu, et scénarisé de surcroît, il vous connectera avec d’autres joueurs pour embarquer sur des missions inédites. Avec ses propres cinématiques et objectifs attitrés, ce mode complète de manière efficace un package déjà bien rempli.
Make love, not war
De nombreux médias mettaient en avant la violence du jeu avant sa sortie. Tout le monde se souvient de la séquence de l’aéroport dans Modern Warfare 2, en 2009. Dans le rôle d’un terroriste russe, le but était de tuer les civils. Rien de cela ici, à aucun moment nous ne serons dans la même posture. La finalité étant d’éviter ces actes, non les produire, même dans la mission londonienne. De ce fait, dans la panique, vous ne serez pas pénalisé pour une balle perdue, bien que le jeu ne l’encourage à aucun moment, bien au contraire. On rejoint ici encore, les choix moraux de nos décisions.
Conclusion
Les géniteurs de la franchise Call of Duty nous ont concocté un excellent épisode avec ce Modern Warfare. La campagne possède suffisamment de rythme et de variété pour figurer au panthéon des FPS. Et le multijoueur, extrêmement complet, fini d’enfoncer le clou. Les réfractaires de la série pourraient même revoir leur jugement avec cet opus 2019.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✔Contraste élevé (réticule de visée) | ✔Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔Identification de la personne qui parle | |
✔ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✔ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✔ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Caractéristiques TV | 4K HDR OLED | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox One X | Temps passé sur le jeu | 8 heures | |
Niveau de difficulté | Normal | Jeu terminé | Campagne |