Un coup de gueule ? Une réflexion à partager ? Une collection à présenter ? Prenez la plume, enregistrez-vous ou filmez-vous, envoyez nous ça à xpressionlibre@xboxsquad.fr ou venez nous parler sur Twitter (@XboxSquadFr) et on se charge de publier sur le site une tribune qui vous est réservée. Pour en savoir plus sur Xpression Libre : Présentation et Règles
La tribune qui suit est à mettre au crédit de @Starbellule. A mi-chemin entre expérience personnelle et coup de gueule, elle s’adresse à celles et ceux qui en ont marre de voir que, encore aujourd’hui, le jeu vidéo est trop souvent considéré comme un loisir d’asocial et qui n’apporte pas grand chose de bon. On vous laisse lire et nous dire si vous vous reconnaissez dans la situation décrite !
Voilà quelques semaines que je ressens l’envie d’écrire cet article et après une longue réflexion, je me lance enfin (NDLR : c’était en fin d’année dernière, on est très en retard sur la publication… Désolé encore Chloé !).
Je souhaite, à travers ces quelques lignes, exprimer mon point de vue de nouvelle gameuse, mais aussi pousser un petit « coup de gueule ».
Histoire d’une joueuse en devenir
Tout d’abord, je vous fais une rapide présentation de mon passif dans le JV. Entre l’âge de 10 à 13 ans (j’en ai aujourd’hui 36), nous possédions à la maison successivement une console Sega Mega Drive et la Super Nintendo. Ensuite, s’en est suivie une longue période de vide digital, qui a pris fin à Noël 2008 où j’ai reçu en cadeau une console Nintendo Wii. Comme beaucoup de personnes, je me suis bien amusée dessus au départ mais, au fil du temps, le désintérêt a commencé à se faire sentir et la console finissait par prendre doucement mais sûrement la poussière. Et si je la possède encore aujourd’hui, je ne l’allume que très rarement.
Enfin il y a de cela un an et quatre mois, je me suis mise à regarder un groupe de streamers sur Youtube qui m’a donné l’envie de m’y remettre pour diverses raisons que je vais expliciter un peu plus tard. Je me suis donc achetée une PS4 à ce moment-là. Et depuis 9 mois, je suis l’heureuse propriétaire d’une Xbox One S. Pourquoi avoir commencé avec une PS4, me direz-vous ? Tout simplement parce que les joueurs avec qui j’étais en contact à ce moment-là jouaient essentiellement sur cette console. Et qu’est ce qui m’a fait acheter une Xbox One S ? Clairement un jeu exclu : l’excellentissime Sea of Thieves de Rare.
Donc qu’est-ce qui m’a fait revenir dans le « game » ? Bien sûr, l’attirance pour certains jeux streamés par cette fameuse équipe Youtube, notamment Overwatch de Blizzard, l’un de leurs jeux favoris. Mais au-delà de cette équipe, ce qui m’a séduite également, c’est sa communauté. Car, oui, à force de visionner les vidéos, de participer au chat, j’ai vite été intégrée au sein de cette communauté, avec bienveillance et sympathie. Peut-être qu’à ce moment-là je ressentais ce besoin d’appartenance (merci la pyramide de Maslow) – ou pas – mais ce qui est certain, et ce fut à ma grande surprise, c’est de voir la rapidité avec laquelle les liens se sont créés avec les autres membres de la communauté, composée en majorité de joueurs mais pas seulement. Comme beaucoup de monde, je voyais le monde du jeu vidéo comme un monde de solitude, de « nolife ». On peut dire que c’est dans la nature humaine de vouloir tout caricaturer, de juger facilement les autres sans même avoir des éléments pour pouvoir le faire correctement, sans même connaître le sujet que l’on critique. Je suis tombée dans le panneau des stéréotypes sur ce milieu et, je l’avoue, j’ai été tellement bête.
La redécouverte d’un milieu pas si terrible !
Depuis que je me suis remise aux jeux vidéo, j’ai fait plus de rencontres en 1 an et demi que les dix dernières années de ma vie (et pourtant je ne suis pas une nolife, croyez-moi !). Et quand je dis rencontres, je ne parle pas seulement de rencontres virtuelles. J’ai eu l’occasion d’échanger avec de magnifiques personnes tout à la fois, cultivées, sympathiques, intelligentes, altruistes, marrantes. D’ailleurs, certains sont devenus des amis et j’ai même pu rencontrer l’homme de ma vie, rien que ça ! Alors bien sûr, on ne vit pas dans le monde des Bisounours et nous avons notre lot de haters qui cherchent à dénigrer notre milieu, mais ils sont vraiment insignifiants.
Dorénavant, je suis du côté des joueurs et je n’hésite pas à défendre notre cause et notre réputation. Je m’offusque lorsque j’entends des « People » dire que le jeu vidéo rend violent, qu’il peut être considéré comme une addiction, que les joueurs sont asociaux, qu’ils ne sortent pas de chez eux, qu’ils ressemblent à des binoclards rachitiques (ben oui ils ne peuvent pas jouer et manger en même temps), aux cheveux gras, sans expérience sexuelle et que les femmes sont quasi inexistantes !!! Apparemment, je n’aurais pas la tête d’une gameuse (réflexion que l’on me dit souvent). J’aimerais bien savoir d’ailleurs ce que c’est « d’avoir une tête de gameuse »… Si vous le savez, n’hésitez pas à me le dire !
Aujourd’hui, j’éprouve de la colère lorsque je suis témoin de ses amalgames. Peut-être est-ce aussi de la colère contre moi-même car il n’y a pas si longtemps, je pensais la même chose. Mais c’est aussi orienté contre tous ces gens qui parlent de choses qu’ils ne connaissent pas, en donnant l’impression qu’ils savent alors qu’ils ne savent rien (« you know nothing, John Snow » oui je suis aussi fan de Game of Thrones 😊). Moi maintenant, je peux dire que je sais de quoi je parle, car je le vis de l’intérieur avec vous ! Du coup, mon expérience me permet d’apporter un argument de plus dans ma tentative de faire changer d’avis les imbéciles (dont je faisais partie, je le rappelle) car oui, tout n’est pas parfait mais on est tellement loin de tout ces stéréotypes qu’on continue de véhiculer sur notre milieu.
Pour conclure, je vous joins une liste personnelle de ce que je considère comme étant des points positifs et négatifs que je retrouve dans l’univers du jeu vidéo :
Positifs :
- plaisir de jouer (le point essentiel, n’est-ce pas !)
- découverte du 10ème art / approfondir mes connaissances autour du JV
- immersion/excellent moyen d’évasion de la vie de tous les jours
- rencontres/création de communauté bienveillante/entraide et solidarité
- développement de l’imaginaire, de la vitesse de réactivité
- développement de l’esprit d’équipe
- besoin de s’occuper, de se réaliser satisfaits (voir la théorie des 14 besoins fondamentaux de Virginia Henderson)
Négatifs :
- activité extrêmement chronophage
- activité nécessitant un certain budget
- activité nécessitant d’avoir de la place pour peu qu’on soit collectionneur
Comme vous le constatez, selon moi il y a plus de points positifs donc je n’ai aucun regret, bien au contraire. Je suis très contente et fière de faire partie de votre geekosphère. Et je souhaiterais qu’on arrête enfin de systématiquement dénigrer les jeux vidéo.
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