S’il y a un genre qui disparaît progressivement du jeu vidéo… c’est bien la stratégie en temps réel. Loin de l’âge d’or des années 90, les grandes franchises s’éteignent toutes petit à petit. Toutes ? Non ! Car une franchise résiste encore et toujours à l’envahisseur ! Une franchise aujourd’hui sous la direction du studio Relic Entertainment. Age of Empires IV est là ! Alors est-ce un retour réussi ? Ou une défaite ? Préparez vos défenses, organisez vos troupes, nous allons tout de suite répondre à cette question !
Test réalisé par Skywers sur PC.
On prend le même, mais on fait mieux ?
Il faut le dire, au départ, Age of Empires IV avait de quoi faire peur. C’est un sentiment compréhensible. Plus il se dévoilait, et plus une proximité avec le deuxième opus se dégageait. Même époque, civilisations, principe, gameplay, types de bâtiments et unités. Cette similarité déconcertante posait de réelles questions sur l’utilité de cette suite. Et pour être tout à fait franc, non, cette quatrième itération ne révolutionne pas la licence.
ET POURTANT ! Age of Empires IV est en quelque sorte la version ultime de la licence, de tout ce que les joueurs ont apprécié. Tout ce qui était adoré dans le deuxième épisode revient ! La nourriture, les pierres, les châteaux, les murailles, les béliers et les trébuchets, les moines… Mais il faut noter toutefois que ce n’est pas non plus un épisode qui va trancher du reste. Certaines personnes auront, quoi qu’il arrive, un sentiment de déjà-vu. Mais personnellement, plus je m’y plonge, et plus je profite de la variété et de la masse de contenu proposé. Je me suis réellement amusé, et même surpris moi-même d’aimer autant ce jeu qui n’est pourtant que peu novateur. Parce que ce qu’offre Age of Empires IV, c’est de la générosité, de la qualité, et de la modernité. Les développeurs ont compris exactement ce que les joueurs aimaient et attendaient au sein de cette licence. Ils recyclent, mais ils le font bien. Ceci, afin que le gameplay n’oublie personne, du débutant au vétéran d’Age of Empires. C’est ainsi que nous avons le droit au super-moine… ou comme j’aime l’appeler, le super-wololo. Celui-ci permet de convertir un tas d’unités autour du personnage via une relique et de renverser le cours d’un conflit. Voire même, ironiquement, de convertir les troupes des fortifications de nos ennemis pour qu’ils attaquent eux-mêmes le camp qu’ils doivent protéger.
Huit civilisations, huit approches de la conquête
L’œuvre propose aussi de toutes nouvelles manières de jouer. Chaque civilisation est unique et se joue différemment des autres. Vous pouvez bien sûr en choisir une dont vous aimez l’Histoire, voire même le design des bâtiments. Mais en termes de gameplay, vous avez un large choix qui contentera tout le monde. Je reproche quand même peut-être de ne pas aller assez loin dans le concept. De ne pas tenter plus que ça pour éviter de décevoir, même si c’est tout à l’honneur du studio. Vous pouvez jouer les Français, qui sont plutôt centrés sur une cavalerie puissante et pouvant facilement se produire en masse à partir d’un certain point. Sinon, si vous préférez la mobilité, vous avez les Mongols, pas de murs, pas de fortifications, vous êtes vulnérables… Mais vous avez la capacité de déplacer vos bâtiments. Vous préférez la défense ? Alors jouez les Russes qui vous procureront une superbe économie vous permettant de rapidement ériger murs et unités ! Au-delà des civilisations, il y a des nouveautés communes pour l’ensemble du casting du jeu. Vous avez de nouvelles options, pour défendre ou attaquer plus efficacement. Par exemple, vos troupes peuvent se cacher dans les bois et devenir invisibles aux ennemis. Ce qui est parfait pour tendre des embuscades lorsque l’adversaire ne s’y attend pas.
Cela dit, il y a de subtiles modifications qui sont assez regrettables. L’exemple le plus évident est que je n’ai pas trouvé, dans les menus, de bouton pour avoir des ressources illimitées. De même, on ne peut plus produire d’unités dans les châteaux français. Un raté serait aussi sans doute la marine. Certes, les animations sont assez réalistes sur la manière dont ils se déplacent et combattent. Mais j’ai la sensation d’un cahier des charges, car elle n’est pas plus développée que ça. On sent un peu qu’elle est optionnelle par rapport au reste. C’est toujours agréable d’avoir une armada, c’est un peu mon penchant en termes d’armées. Mais il n’y a pas plus d’améliorations ou de mises en avant de ce type d’unités. Dommage !
De la technique, s’il vous plaît !
Impossible de vous parler d’Age of Empires IV sans mentionner l’aspect technique. Il faut bien l’admettre, celui-ci est une large source de querelles au sein de la communauté. Que ce soient les unités, la direction artistique, ou même peut-être l’orientation 3D du titre, les présentations n’ont pas forcément convaincu… La source de ce débat vient principalement du fait que cet épisode se décide à aborder un style un peu plus proche du cartoon que du réalisme. Et ça ne plaira pas à tous. Les unités sont plus grandes, les bâtiments moins gros, et les ressources de pierre et d’or sont grossies par rapport au 2. Si vous êtes un adepte du zoom rapproché pour admirer la beauté des graphismes, ce n’est clairement pas sur Age of Empires IV qu’il faudra le faire. La majorité du temps, vous placerez la caméra aussi loin que possible pour pouvoir commander vos troupes. Pour autant, cet aspect un peu plus cartoon ne dérange pas tant que ça une fois immergé et apporte même une plus grande clarté de l’action. Les unités sont clairement plus visibles. Vous retrouverez facilement vos archers, vos cavaliers, votre marine ou votre infanterie parmi des troupes ennemies. On regrettera quand même un manque de détails sur les unités qui donnent une impression d’inachevé, de bâclé. De même, les animations ne sont pas exceptionnelles sans être totalement à jeter. Il y a une légère sensation de lenteur lorsque nos soldats frappent. J’ai vu mieux dans la franchise !
Pour autant, le reste est très joli. Les maps sont particulièrement riches et belles, et les textures détaillées. Lorsqu’on pose un bâtiment, le sol s’adapte en fonction. Et ce n’est pas simplement “on pose ça là, et c’est fini”. Non, il y a également de petites animations de constructions qui montrent vraiment l’attention aux détails de la part du studio. Du côté de l’optimisation, le jeu tourne assez facilement. Il ne faudra pas une énooooooooorme carte graphique pour en profiter (Note de Klaw : heureusement, Skywers étant toujours à la recherche du GPU perdu). En revanche, il reste quelques bugs, notamment et surtout, ironiquement, sur le « pathfinding ». Comme dans chaque Age of Empires, les unités sont parfois assez débiles. Vous pointez à un endroit, et vos unités prennent un long chemin sans trop savoir pourquoi. De même, elles ont tendance à traverser un pont en se téléportant du sol à la hauteur. Si ces bugs peuvent être parfois un peu déroutants, ils ne sont pas pour autant véritablement dérangeants, et on s’y fait rapidement. Ça n’endommage pas gravement l’expérience de jeu.
Sa place est dans un musée
Concernant l’aspect solo, si vous êtes un habitué de la franchise, vous savez à quel point c’est LE point positif. Age of Empires n’est pas un univers riche d’elfes, de nains ou d’aliens, c’est notre Passé ! L’Histoire de l’Humanité ! C’est par ce biais qu’elle arrive à se démarquer d’un Warcraft, Starcraft, ou même d’un Command & Conquer. Et en ce sens, ce quatrième opus ne déroge pas à la règle. Vous vous retrouvez avec 4 campagnes d’environ 9 – 10 chapitres. Le premier reproche que j’aurais à dire est qu’on est trop souvent guidés. Il n’y a pas de liberté totale dans le scénario, vous pouvez faire une grande armée, l’améliorer, mais pas attaquer n’importe quoi selon votre propre stratégie. En revanche, le mode histoire est un bijou. Si vous êtes un archéologue dans l’âme, ce jeu est véritablement FAIT pour vous. Par rapport aux opus précédents, il y a un véritable effort dans la narration et la scénarisation des batailles. En lançant la partie, vous vous retrouvez d’abord avec une cinématique stylisée mélangeant prise de vue réelle avec réalité augmentée. Celle-ci vous met alors parfaitement dans le contexte, et vous aide à visualiser les prémices de la bataille. C’est perturbant à quel point ceci, couplé avec la voix VF, donne la sensation d’être au sein d’un documentaire.
Mais si vous ne vous sentez pas l’âme d’un historien, vous pouvez toujours créer une partie en escarmouche contre les IA de 4 difficultés. Vous voulez être plus précis dans vos batailles ? Il n’y a pas de soucis, Relic a pensé à tout en proposant plusieurs préréglages que vous pouvez sélectionner ! De même, au tout premier lancement du jeu, vous aurez un tutoriel très complet et précis sur les bases du gameplay. Mais si votre but est également de vous entraîner avant le multijoueur par des défis, vous avez un onglet nommé « Art de la guerre ». Celui-ci vous forme par l’intermédiaire de défis et de médailles en récompenses. Car, vous devez savoir que Age of Empires nécessite certaines stratégies afin d’éviter de se faire écraser par l’adversaire. Et en ce sens, 5 challenges vous seront proposés pour autant de sujets distincts. Une aide précieuse pour identifier les besoins essentiels d’une bonne partie.
Le seigneur du multijoueur
Le multi est tout ce qu’on peut espérer d’un jeu de stratégie. Vous pourrez faire des parties rapides pour vous détendre un peu la tête, voire simplement regarder et observer les parties d’autres joueurs. Si vous voulez simplement rester entre amis, les parties personnalisées sont le mode à privilégier. Si en revanche, vous vous sentez l’âme d’un véritable maître stratégique, le classé est toujours présent pour vous !
Malheureusement, je n’ai pas pu m’assurer de la qualité des matchs, notamment sur la fluidité. Le jeu n’étant pas encore disponible, il est difficile, voire impossible d’y trouver des joueurs.
Conclusion
S’il est certain qu’Age of Empires IV n’apporte pas la révolution qu’on aurait pu attendre d’une nouvelle itération, le jeu apporte son lot de fraîcheur et de modernité. Réutilisant avec intelligence tout ce qui faisait des anciens des incontournables, il offre une masse de contenus gigantesque. Malgré quelques défauts, on sent une passion et un effort des développeurs de bien faire. D’y proposer l’opus le plus complet, intéressant et fun jamais sorti. En témoigne un mode campagne véritablement digne d’un documentaire tant l’immersion et la scénarisation y sont présentes. Les nouveaux comme les anciens joueurs se retrouveront pleinement conquis. Mais ne vous y trompez pas, si vous n’êtes pas un fan du genre, vous n’aimerez probablement guère plus cette suite ! Quoiqu’il en soit, Age of Empires IV est une histoire qui risque de durer encore longtemps pour les passionnés.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✔ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✔ Police personnalisable | |
✔ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✔ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | Moniteur FULL-HD | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | PC | Temps passé sur le jeu | 14 heures | |
Niveau de difficulté | normal | Jeu terminé | non |