La franchise Alien, ce sont des films de dingue, un univers de dingue, ainsi que toute ma jeunesse et un amour immodéré et éternel respect pour Sigourney/Ellen Ripley. C’est comme ça, une sorte de petite madeleine de Proust qui surgirait d’une plus grosse madeleine pour me croquer tout cru. Bon l’image en devient dégueu et c’est l’effet voulu. Mais en jeux vidéo, c’est surtout des occasions manquées. À part Alien Isolation pour redorer un blason malmené, il n’y a jamais eu grand-chose à sauver. En tout cas jusqu’à présent. Mais trêve de suspens, car cet Aliens : Fireteam Elite s’inscrit directement et facilement dans le haut du panier.
Note n°1 : Un mode horde fera l’objet d’un addendum prochainement, je n’ai pas eu le temps de le tester pour le moment.
Note n°2 : Les nombreuses occurrences de “xéno” ne font pas référence à Xéno la Guerrière. Restez concentrés, merci.
Attends, c’est quoi la définition de la folie déjà ?!
Ah oui, c’est répéter les mêmes erreurs, encore et encore en espérant que ça change. Et à ce petit jeu, la méga-corporation Weyland-Yutani n’est pas loin d’être championne toute catégories. Ces pignoufs, dans la chronologie de la licence, ça fait des littéralement des siècles qu’ils essaient de domestiquer les xénomorphes. À chaque fois, c’est un ratage intersidéral. Et rebelotte dans cet épisode, pour notre plus grand plaisir, ce sont sur quatre mini campagnes divisées chacune en trois chapitres que l’on va remonter les traces de la Weyland Corporation et essayer d’endiguer le fléau. En comptant au minimum trente minutes par niveau et cinq modes de difficulté, on s’aperçoit que la campagne a une durée de vie plus qu’honnête.
Et le pitch justifie de retrouver par ailleurs des ressources, munitions et soins à travers les stations spatiales abandonnées, structures en ruines et autres joyeusetés traversées. L’histoire reste donc cohérente à défaut d’être originale dans cette course poursuite pour empêcher encore et encore un fiasco made in Weyland. Et cerise sur le gâteau rongé par du sang de xéno, l’ensemble embrasse toutes les époques des films. Que ce soit ceux des années 80/90 qui revêtent désormais un coté rétro-futuriste toujours aussi réjouissant ou les derniers long-métrages et leur aspect SF Hard Science, le tout a une sacrée gueule.
Car évidement, l’identité visuelle d’Alien, identifiable d’entre toutes, est toujours aussi accrocheuse. La patte biomécanique du maître Giger fonctionne toujours, entre fascination, beauté et répulsion. Alors ok, il est dommage de constater un côté trop propret dans certains niveaux. Hélas, ça manque un peu de trucs non identifiés poisseux et de murs dégoulinants par moment. En conséquence, l’aspect horrifique propre (si je puis dire^^) à Alien s’en retrouve totalement effacé et le titre se focalise sur une action frénétique, âpre et non-stop. Pour notre plus grand bonheur.
Dans l’espace, personne ne vous entendra râler
Parce qu’il n’y a pas lieu, tout simplement. Aliens : Fireteam Elite est un TPS coopératif à trois joueurs au maximum qui paraît, en dehors de la licence Alien, archi-classique à première vue. Quatre classes, quatre archétypes déjà vus et revus partout que sont un soldat, un bourrin à l’arme lourde, un technicien et un docteur. Là-dessus, xéno originalité, pardon, zéro originalité. Par contre, c’est bien dans l’amélioration et la progression extrêmement ingénieuse des classes que ce jeu se démarque.
L’XP glanée sert à peaufiner la classe avec laquelle on vient de finir un niveau, pour booster ses compétences ou même les transfigurer radicalement. Exemple avec la classe médecin que j’utilise majoritairement en ce moment : la station de soin (oui comme dans The Division 2 par exemple) peut se changer en poison pour les ennemis. Mais plus simplement, on ajoute des “avantages” qui baissent le cooldown des compétences ou augmentent leur rayon d’action. Et plus mon médecin gagne en niveau, plus il débloque des emplacements pour ajouter des avantages. C’est malin, original et permet une réelle progression et sensation de puissance ou d’assistance pour mon perso accès sur le soutien. J’ai hâte de passer sérieusement à la classe spécialisée dans les armes lourdes et au lance flamme…
L’autre moyen d’améliorer son perso est de modder son armement dans le pur style recherche et surtout destruction. Ça cartonne, ça flambe, ça bombarde. Il y en pour tous les goûts avec des fusils d’assaut, des petits fusils à pompe, des mitrailleuses lourdes. Et ça ne sera pas de trop car la tâche est vite ardue. En effet, les xénos ne sont certes pas très malins et foncent tête baissée, mais sont très nombreux et féroces. Que dire des aliens “élites” ? Ils sont mortels et magnifiques. Et ils vous aiment !!! Il n’y a qu’à voir comment ils sont heureux de vous voir et de vous sauter dessus. Ça fait chaud au cœur...avant de vous l’arracher.
Les synthétiques cauchemardent-ils de xénos électriques ?
Ce qui est appréciable, c’est qu’il n’est pas nécessaire de se créer quatre personnages au tout début du jeu pour profiter de chaque classe. Votre seul et unique avatar pourra passer de médecin à artilleur sans sourciller, d’un chapitre à l’autre. OK, ça paraît très bizarre au début… Mais c’est surtout super pratique pour constituer très vite et au débotté une équipe équilibrée avec vos amis, entre agressivité et support. Détail amusant, s’il manque un joueur ou une joueuse, l’emplacement libre est automatiquement remplacé par un bot sous les traits d’un synthétique. Ce dernier est parfois d’une efficacité rare, souvent juste un punching-ball à xéno.
Notre Colonial Marine est un soldat d’élite et peut courir à l’infini. Dit comme ça, ça parait bête mais j’en ai marre des jeux où notre personnage surentraîné doit reprendre son souffle tous les cinquante mètres. Ça ne fait pas sérieux. Ici, la seule endurance limitante est celle liée aux roulades, contre-mesure indispensable à utiliser avec le bon timing pour éviter de se faire agripper et de morfler sévèrement. Il y a même un cover-system ! Inutile contre les xénomorphes, il le sera par contre pour la menace que constitue les synthétiques de Weyland Corp. Alors eux, ils ne connaissent pas les lois de la robotique… Ou ils s’en fichent, ce qui serait infiniment plus flippant.
Que reprocher à Aliens : Fireteam Elite au final ? Hum, il manque de quoi trouver une session rapide par exemple. Là en l’état, le matchmaking galère à trouver une partie pour un chapitre et une difficulté en particulier avec des joueurs lambda. Dommage pour les joueurs et joueuses solitaires. Par contre, entre potes, lancer une partie va super vite. Un régal. Au rayon bug et autres, j’ai des flashs blancs par moment quand je suis au hub, entre deux missions. J’espère que cela sera réglé dans un futur patch. Enfin, les musiques qui se lancent pendant les affrontements sont lassantes au bout de quelques heures.
Conclusion
À des années-lumière du huis clos claustro-flippant d’Isolation, hommage au premier film, Aliens : Fireteam Elite fait tout de même et largement honneur à la licence. D’ailleurs, avec son “S” à la fin d’Aliens, il est dans la veine du second long métrage, donc orienté action. Heureusement sans le coté beauf ni gonflé à la testostérone débile des années 80, il perd également le côté horrifique inhérent à la franchise. De plus, ce TPS coopératif peut paraître un peu générique a priori. Mais après quelques heures, il exprime une richesse insoupçonnée avec son système malin de progression, ses quatre classes et cette sensation de puissance réjouissante. Cela ne sera pas du tout du luxe eu égard aux cinq modes de difficulté et aux dangers mortels rencontrés à travers les douze chapitres. Tout le décorum rétro-futuriste et bio-mécanique d’Alien est là, le radar qui fait LE bip, le HUD façon écran cathodique, etc. Les xénomorphes surgissent avec frénésie et brutalité des bouches d’aération ou déferlent par vagues depuis le plafond et les murs. Bref, les fans d’Alien vont adorer s’adonner à ce petit plaisir entre amis pendant des heures et des heures. Les autres passeront sans doute leur chemin. Tant mieux, ça me fera plus de xénomorphes à cramer avec mon tout nouveau lance-flamme fabriqué par, attends je regarde… Weyland Corp. OK.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✔ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✔ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✔ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 28 heures | |
Niveau de difficulté | normal | Jeu terminé | oui |