[vc_row][vc_column][vc_column_text] Hellblade est une proposition artistique unique. A mi-chemin entre jeu narratif et hack’n’slash, le titre de Ninja Theory vous fera vivre une expérience nouvelle, à part dans le monde vidéoludique. Puissant et troublant autant qu’il est imparfait et déséquilibré, le jeu ne vous laissera, d’aucune manière, indifférent. Une parenthèse à nul autre pareil et à l’immersion d’une puissance rare.
Highway to Hellblade
Senua pagaie. Lentement et avec appréhension, elle s’enfonce dans une rivière dont les abords ne sont guère des plus accueillants. « Demi-tour !», « tu vas perdre la vie », « continue », des voix susurrent à l’oreille de la guerrière leurs conseils tandis qu’elle touche enfin terre. Sans détermination, elle aurait cédé à ces murmures qui la somme de rebrousser chemin. Au lieu de cela, elle relève la tête et s’adresse enfin à elles. Comme un message, autant adressé aux voix qu’au joueur, Senua repousse alors d’un geste son bateau de fortune. Voyez-y le signe d’une aventure dans laquelle aucun retour en arrière ne sera possible.
Les premières minutes du jeu sont ainsi une douce introduction à la folie que vit Senua. Ces voix, qui vous accompagneront tout le long de l’aventure, sont en effet le fruit de son esprit. Un esprit tourmenté, lancé dans une quête folle pour ramener l’âme de Dillion, son bien-aimé, depuis Helheim, le pays des morts. L’aventure emprunte ainsi tout son univers à la mythologie nordique et c’est Hela, Déesse des morts, que devrez convaincre de rendre à votre défunt amour sa liberté.
Une folie technique et artistique.
Votre progression le long de la route des morts se fera autour de trois mécaniques : l’exploration, la résolution d’énigmes et le combat. Au milieu de décors assez follement sublimes et très dirigistes, vous pourrez découvrir une atmosphère oppressante et toujours très inspirée. Si les développeurs ont très clairement travaillé pour nous faire ressentir l’ambiance viking, force est de constater que c’est une réussite. Il n’y a aucune fausse note et rien ne vous fera sortir du jeu. D’ailleurs, s’il est souvent utilisé à tort dans l’univers du gaming, le mot « contemplatif » prend ici tout son sens. Presque tout est pensé pour vous faire entrer dans un état second, en transe. Ce n’est pas que beau, c’est surtout artistique et au service de la narration.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_video link=”https://www.youtube.com/watch?v=qWqm5QhoCEs” el_width=”80″ align=”center”][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Il faut d’ailleurs s’attarder quelques minutes sur la technique du jeu. Dans sa version Xbox One, le jeu est déjà très beau. Les textures, les effets de lumières et autre brume volumétrique sont très réussis et apportent au jeu un cachet rare. Mais que dire de la version One X ? Affiché en 4K et compatible HDR, Hellblade devient alors l’un des plus beaux jeux que j’ai pu voir. Tous supports confondus. Les forêts et autres bords de plages deviennent photoréalistes et il est difficile de se remettre d’une telle aisance technique. Les textures des différentes matières (bois, roche, sable) sont parfaites et ce Hellblade n’a rien à envier aux plus grosses productions du moment. Une claque.
Tu ne mourras point
Pour en revenir au gameplay, les énigmes sont, elles, relativement aisées à résoudre. Elles vous demanderont de retrouver autour de vous des runes, symboles d’un temps ancien, qui vous permettront d’avancer. Cachées dans la nature, formées par des ombres ou encore recomposées par l’alignement de votre caméra, elles seront toujours plutôt bien intégrées mais sans cesser de vous faire progresser plus de quelques minutes.
Côté combat, on assiste à une superbe mise en scène chorégraphiée. Sans être une réelle mise à l’épreuve, les affrontements ont malheureusement tendance à se signaler par leur durée parfois trop longue. On a l’impression d’enchaîner les combats sans véritable utilité ni enjeu si ce n’est celui de survivre. En effet, comme pour nous plonger un peu plus encore de la folie qui tourmente Senua, le jeu effacera votre sauvegarde si vous mourrez trop régulièrement. C’est pourquoi on se surprend à vivre chaque combat comme le dernier et à s’accrocher à la vie dans toutes les situations. [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_gallery type=”flexslider_slide” interval=”5″ images=”15992,15991,15990,15988,15987,15985,15984,15981″ img_size=”large” onclick=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
La voie du Viking
Enfin, terminons ce tour d’horizon en saluant deux travaux exceptionnels : celui à l’attention de l’environnement sonore et celui de Melina Juegens, l’actrice derrière Senua.
Les sons, et même l’ambiance sonore au global, sont une merveille. Les équipes de Ninja Theory ont accompli un travail démentiel pour nous plonger au plus près de la folie ! Et cela s’entend. Je ne saurai que trop, comme d’autres médias, vous conseiller d’y jouer avec un casque. Si celui gère en plus la spatialisation du son, vous serez alors tout simplement perdu au milieu des différentes voix qui vous interpellent. Successivement murmures, cris, conseils ou ordres, ces voix participent à rendre l’aventure inoubliable.
Réaliser avec l’aide de patient et d’équipes médicales spécialisées dans le traitement des troubles mentaux, on ressort de l’aventure avec un regard bien différent sur ces pathologies. Vivre quelques heures en compagnies d’autres voix dans son esprit est une expérience. Vivre au quotidien avec des dizaines d’autres, tantôt dangereuses, tantôt bienveillantes, sans pouvoir nécessairement les dissocier, nécessite une aide extérieure. Hellblade est le premier jeu à traiter ce sujet. C’était un pari osé, il est aujourd’hui largement remporté.
Au même titre, le travail de Melina Juegens est remarquable. C’est peut-être d’ailleurs tout le travail de l’équipe de Motion Capture qui est également à saluer tant Senua arrive à nous embarquer dans sa folie. Au travers son regard, ses mouvements, on comprend rapidement qu’elle mène un combat de tous les instants pour ne pas céder à ses sombres ténèbres. Entre folie, peur, rage et détermination, le personnage navigue en eaux troubles et transmet au plus juste ses émotions. Saisissant.
Unique
Vous en dire plus maintenant serez vous gâcher une grande partie du voyage. L’univers proposé par Ninja Theory est marquant. Intense. On ne ressort pas indemne de cette plongée dans la démence et les Enfers Vikings. Certainement pas parfait, Hellblade fait partie de ces jeux qui se jouent, se vivent et dont on se parle ensuite pour échanger nos visions, nos compréhensions. Tour à tour dérangeant, poignant, violent, rageant et troublant, le jeu vous fera passer par de nombreuses émotions. Une proposition artistique unique, parfaitement juste car justement imparfaite. [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]