S’il y a bien quelque chose que l’on ne peut pas enlever à Josef Fares, c’est cette volonté de créer des jeux uniquement coopératifs. Après un Brothers : A Tale of Two Sons marquant par son histoire et terriblement triste, un A Way Out plaisant mais pas transcendant, voici maintenant It Takes Two, qui semble tout droit sortir d’un Pixar. Très ambitieux, est-ce que le nouveau bébé de Josef Fares et de son équipe tient toutes ces promesses ? La réponse dans notre test (spoiler : c’est un très grand oui).
JiTeuBey : Non mais tu triches aussi ! Brothers n’est techniquement pas coopératif puisqu’il se joue seul ! Et puis, tu as oublié de préciser que, tout comme A Way Out, pas besoin d’acheter le jeu deux fois. En effet, dans chaque exemplaire, il y a un “passe ami” qui permet d’inviter une personne pour te rejoindre dans l’aventure.
Ah oui ! Une autre précision, qui dit coopération, dit que ce test sera écrit à deux avec mon partenaire de jeu comme dans la vie, à savoir JiTeuBey.
Welcome home
Commençons par l’histoire qui prend place dans une maison familiale. Nous incarnons Cody et May, un couple sur le point de divorcer, qui va annoncer la terrible nouvelle à leur fille Rose. Attristée, elle court se réfugier dans l’abri de jardin en compagnie des poupées qu’elle a confectionnées à l’image de ses parents. Elle y fera le souhait qu’ils s’aiment à nouveau, devant un vieux livre de thérapie de couple. Les larmes qu’elle va ensuite déverser vont lancer une sorte de sortilège, transportant l’esprit de ses parents à l’intérieur des figurines. Ils se réveillent alors dans le corps d’un bonhomme d’argile pour Cody et d’une poupée en bois pour May, terrifiés par ce qu’il leur arrive. Pour retrouver leur corps d’origine, ils devront suivre les conseils du Docteur Hakim, le fameux livre de thérapie de couple qui prendra vie devant eux.
Voilà le scénario de départ complètement loufoque de It Takes Two. Notre duo va alors devoir conjuguer ses talents et surtout se supporter dans tous les sens du terme pour progresser dans les multiples niveaux. Une chose est sûre, les personnages sont particulièrement bien écrits et le jeu ne cessera de vous faire passer par différentes émotions. Le Dr Hakim, à la fois absurde, obscène et un peu crispant par moments, dégage quand même un côté attachant, tout comme les autres protagonistes. On alternera entre un humour maitrisé qui vire parfois à l’humour noir (une scène en particulier nous aura traumatisés) ou encore à des moments tristes, touchants voire même nostalgiques pour le couple. Et ce qui est fort, c’est qu’on arrive clairement à ressentir leurs émotions, tant le doublage (uniquement en VO) est de qualité mais également les expressions et animations des différents personnages.
La coopération au centre du gameplay
Dès l’écran titre, vous aurez la possibilité de choisir si vous souhaitez incarnez Cody ou May au sein du couple. Tout comme A Way Out, les joueurs pourront disposer du point de vue de Cody et May en jeu. Dans It Takes Two, il n’est pas question de mettre un joueur de côté, tout est pensé pour que l’intégralité du titre soit fait à deux. Difficile donc d’imaginer que vous alliez laisser votre partenaire de côté et partir sans lui, car seul, vous n’êtes rien. Et ça, c’est grâce à l’incroyable level design que délivre le studio. Tout, absolument tout, est pensé intelligemment, tout est logique et tellement agréable à parcourir. Les différents mondes que le couple va traverser sont d’une variété absolue : un atelier, un arbre, la maison familiale et bien d’autres dont nous vous laissons la surprise car nous ne voulons pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Tout ce qu’on peut dire, c’est que c’est beau, coloré et même poétique par moments.
JiTeuBey : En effet, s’il y a quelque chose à ne pas sous-estimer, c’est le plaisir de la découverte. Ne vous le gâchez pas en vous renseignant bien plus que ce qu’il ne faut sur ce titre. Il fourmille d’excellentes idées que ce soit en termes de décor, de gameplay, d’interactivité, etc. Quel bonheur de se laisser transporter dans cette aventure exceptionnelle, touchante et inoubliable pour ma part. Il s’agit là de la meilleure adaptation d’un film Pixar qui n’existe pas ! Et que dire du contenu ! Pour 40 euros, vous aurez entre les mains une aventure d’une bonne dizaine d’heures, que vous pourrez recommencer une seconde fois pour découvrir le gameplay de l’autre personnage. Il sera aussi possible de vous affronter autour de 25 mini-jeux à collecter, de participer à des tas d’activités optionnelles et d’observer d’innombrables clins d’œil.
En parlant coopération, le Dr Hakim vous donnera quelques pouvoirs et outils pour pouvoir traverser les différents environnements. Et ici, pas question d’avoir les mêmes éléments trop longtemps, le gameplay se renouvelle constamment. Par exemple, dès le début du jeu, Cody sera équipé de clous qui permettront à May d’avancer. Cette dernière ne sera pas en reste puisqu’elle sera dotée d’un marteau pouvant briser des éléments ou frapper des boutons pour ouvrir de nouveaux passages. C’est ingénieux et nous sommes transportés de surprises en surprises à tout instant. On ne peut pas non plus mettre It Takes Two dans une case, mis à part le genre « coopératif ». En effet, le gameplay est si varié qu’il va piocher dans le jeu de plateformes, le TPS ou même encore le hack’n’slash. Sans pour autant renouveler tous ces genres, le titre parvient à faire en sorte qu’on ne s’ennuie pas et qu’on soit toujours surpris dès la nouvelle mécanique de gameplay dévoilée. Les différentes situations que nos deux héros vont traverser seront à la fois loufoques et bourrées d’adrénaline. On vole, on saute, on tombe, on glisse, tout est calculé pour que le fun soit au centre des attentes.
Des collectibles qui ont un vrai intérêt
Ce que l’on pourra également noter, c’est que les collectibles sont une véritable valeur ajoutée. En effet, ici il n’est pas question de récupérer des centaines d’éléments que vous n’allez pas particulièrement consulter. Le titre propose 25 mini-jeux en guise de collectibles, ce qui renforce ce sentiment de récompense et de découverte. Sous la forme d’un Mario Party, les mini-jeux sont funs même si pour certains, ils peuvent sembler oubliables. On alternera entre du tir, de la course, voire même un jeu de tir à la corde. Que dire également du nombre incalculable de références qui font sourire dès qu’elles sont décelées, allant même jusqu’à de l’auto-dérision de ce cher Josef Fares.
Pour autant, It Takes Two n’est pas parfait, même si ses quelques défauts n’entachent pas l’expérience. En effet, on pourra noter quelques problèmes de caméras qui rendent certaines phases de plates-formes un poil pénibles. Le titre se veut également très accessible, et mis à part quelques passages, la difficulté n’est donc pas au rendez-vous. Cependant, c’est un parti pris complètement assumé. Ici, il n’est pas question de mort punitive car si l’un des deux compères succombe, il pourra revivre rapidement en martelant la touche Y. Et puis, même si ce sont nos deux héros qui tombent, It Takes Two est généreux en checkpoint et vous n’aurez donc pas la pression de savoir si vous avez beaucoup de chemin à parcourir à nouveau. Enfin, un dernier petit point “gênant”, quelques gros ralentissements nous ont presque donné l’impression que la console allait freezer.
JiTeuBey : Pour ma part, je n’ai noté qu’un unique gros ralentissement, mais c’est peut-être le fait d’être hôte de la partie qui améliore la stabilité du jeu, qui sait ? Et en parlant de défaut, It Takes Two n’est pas jouable en solo. Cela est justifié, évidemment, et compensé avec ce système de “passe ami”. Il peut être joué en local comme en ligne, mais pas de matchmaking, donc impossible de faire autrement que d’inviter une personne de votre liste d’ami. Mais je pense que si le titre nous a particulièrement marqués, c’est parce que nous sommes un couple et qu’il nous est peut-être plus facile de nous identifier aux personnages (même si, heureusement, nous ne partageons pas leurs problèmes !).
Conclusion
JiTeuBey : De mon côté, et pour le moment, It Takes Two est mon gros coup de cœur de cette année 2021. Je suis entièrement d’accord avec les propos de Josef Fares qui disait, il y a plusieurs semaines de cela, qu’il était impossible de se lasser de son titre. Les joueurs se retrouvent assis dans une montagne russe qui se renouvelle à chaque instant et ne laisse aucune place à l’ennui. Si je devais résumer notre expérience en quelques termes, ce serait : des idées de génie, une variété incroyable, une histoire et des personnages touchants. Bref, c’est un jeu ultra-généreux qui a tout d’un grand. Un sans-faute.
Vous l’aurez compris, It Takes Two est une expérience qui nous a fortement marqués. Le titre est d’une richesse sans pareille et offre aux joueurs un monde cohérent, un scénario brillamment porté par les différents protagonistes et un level design aux petits oignons. Que dire de son gameplay qui ne cesse de briller, laissant là aussi un plaisir de la découverte rarement proposé dans un jeu. Avec toutes ces qualités, Hazelight nous livre ici un titre digne d’un Pixar et vous ne pouvez pas passer à côté, surtout si vous êtes en manque de jeux coopératifs.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 12 heures | |
Niveau de difficulté | x | Jeu terminé | Oui |
Test réalisé à quatre mains entre JessBond et Jiteubey.
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