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Test – Judgment, une enquête à double-face

Avant d’entrer le vif du sujet, une petite précision s’impose : c’est la première fois que je m’approche de la série des Yakuza. Certes, de très loin, puisque Judgment ne partage avec elle que son terrain de jeu. Au-delà de savoir si le résultat est à la hauteur, j’ai aussi rédigé ce test en gardant dans un petit coin de ma tête la question suivante : ce titre est-il un bon point d’entrée pour découvrir la franchise ?

In limine litis

Judgment met en scène Takayuki Yagami, un ancien avocat qui a changé de vie à la suite d’un événement tragique dont il endosse la responsabilité. À présent devenu détective privé, il s’associe avec un ex-yakuza et va tenter d’élucider une mystérieuse série de meurtres. Bien entendu, l’histoire s’étend bien au-delà de ces quelques lignes, mais je préfère ne rien divulguer de plus à ce sujet. Sachez cependant que je l’ai trouvée passionnante et parfaitement mise en valeur par une mise en scène cinématographique. Les personnages sont attachants et tentent d’esquiver, pour la plupart, les habituels clichés. Bon, on aura quand même droit au fameux geek qui sait tout faire avec un appareil électronique en main… On passera aussi sur certaines scènes d’action complètement surréalistes, car c’est aussi ce qui confère à Judgment son charme.

Un prologue vous mettra directement dans le bain. La première mission fera office de didacticiel : des séquences de jeu vont s’enchaîner pour vous permettre d’appréhender le gameplay varié du titre. Entre les combats, le mode recherche, les filatures, les courses-poursuites, tout vous sera expliqué avec des indications complètes (parfois trop, je me souviens d’un moment où les panneaux d’informations s’enchaînaient sans réussir à en voir le bout). L’apprentissage continue dans le premier chapitre, où les objectifs sont très dirigistes : aller à tel point, suivre telle personne, analyser tel environnement, etc. Il faudra attendre un peu pour avoir un peu plus de liberté sur la façon de procéder, et également pour accéder aux enquêtes optionnelles. C’est en effet au deuxième chapitre que le jeu vous lâchera progressivement la main.

Si l’intrigue principale, qui s’étale sur 13 chapitres, se veut sérieuse et réaliste, les affaires secondaires et tout le contenu annexe arborera généralement un côté loufoque qui ne sera pas apprécié de tous. Au-delà de ça, c’est surtout le contraste ainsi créé qui pourra potentiellement surprendre. On aura souvent le droit à un humour décalé et parfois lourdingue, faisant mouche ou non selon les cas. Mention spéciale à l’une des premières affaires optionnelles qui mettra en scène un voleur de culottes et des dialogues plutôt gênants, tout un programme !

Kamurocho, un terrain de jeu qui a du charme

L’action se déroule dans la ville fictive de Kamurocho. Malgré sa taille restreinte, vous n’aurez pas le temps de vous y ennuyer une seule seconde. En dehors de votre boulot d’enquêteur, vous aurez la possibilité de participer à de nombreuses activités : courses de drones, base-ball, fléchettes, restaurants, mah-jong, poker, salles de jeu d’arcade (avec de vrais jeux rétro Sega dedans), etc. La liste est incroyablement fournie. Cette jolie bourgade est cependant très mal famée, puisque vous ne pourrez pas passer cinq minutes sans vous faire agresser par des voyous ! Le reste du temps, elle paraît refléter la réalité, et alterne des moments calmes qui vous laisseront respirer avec les heures de pointe où les PNJ grouilleront tout autour de vous. Et quel calvaire de traverser la ville en envoyant valser les piétons à tout bout de champ !

La carte est claire et bien fichue : on a la possibilité de rechercher les noms des lieux (boutiques, restaurants, lieux de rencontre, etc.), de trier les points d’intérêts, bref, c’est un accessoire indispensable et pratique. Tout comme le sera votre smartphone, accessible grâce au bouton « Menu » de votre manette. Il affichera plusieurs applications (dont la carte) qui symboliseront notamment votre inventaire, les compétences à débloquer, le suivi des dossiers ou même la sauvegarde. Par exemple, un petit tour dans celle intitulée KamuroGo, et on peut y trouver toute notre progression ainsi que quelques statistiques. On peut alors se rendre compte de la densité du jeu : plusieurs centaines de défis sont au rendez-vous. Pour ma part, je dois avouer être particulièrement jaloux de ce bijou de technologie : les jours passent et sa batterie est toujours aussi pleine. Incroyable !

L’application Dossiers, quant à elle, se mettra à jour à chaque nouvel élément qui entre en votre possession. Entre ça et le résumé de l’intrigue au début de chaque chapitre, il n’y a pas de raison de se perdre dans Judgment. À part, peut-être, le nom des protagonistes (j’ai toujours eu une mauvaise mémoire pour ça). Je n’aurais d’ailleurs pas craché sur une application « Encyclopédie » qui aurait pu contenir les profils des personnages du jeu, et pas uniquement ceux impliqués dans les affaires en cours. Car le titre fait la part belle à tous ces profils : vous aurez la possibilité de devenir ami avec une cinquantaine de personnes (en accomplissant certaines tâches) et aussi l’occasion de croiser la route de quatre éventuelles prétendantes.

Plaidoirie

Côté gameplay, commençons directement par le gros morceau, à savoir les combats. Ils sont assez accessibles, mais de nombreux coups sont à débloquer, ce qui leur offrent une profondeur insoupçonnée. Les animations et les bruitages rendent le tout très percutant. Vous pourrez interagir avec le décor, mais aussi ramasser ce qu’il vous passe par la main pour faire office d’arme. Oui, même ce cône de travaux. Et je ne vous raconte pas le plaisir d’enchaîner les ennemis à coup de vélo ! En intérieur, tout ne sera que désolation après votre passage. Yagami devra se soigner avec de la nourriture (en allant au restaurant ou en consommant un plat depuis votre inventaire), mais certains ennemis lui infligeront des blessures mortelles qui ne pourront être guéries qu’avec des kits de soin ou en allant voir un médecin.

L’autre particularité des combats et de proposer deux postures : la Grue facilitera les affrontements contre plusieurs adversaires en simultané, alors que celle du Tigre diminue votre vitesse mais augmente votre puissance,. Si les ennemis qui viendront vous défier en pleine rue ne vous poseront pas de problèmes, les combats liés à l’histoire, en particulier les boss, seront une autre paire de manches. J’ai personnellement lancé le jeu en difficulté « normale » et je suis passé plusieurs fois près de la mort lors de certains affrontements. Heureusement, des objets pourront être utilisés. Par exemple, pour regagner de la vie ou remplir votre jauge EX (qui permet de sortir des coups spéciaux ou d’octroyer une petite période de surpuissance et d’invincibilité). D’autres vous confèreront des pouvoirs magiques qui ajouteront un élément à vos attaques (flamme, foudre,…) ou qui tireront des boules d’énergie.

Des aptitudes seront à débloquer et réparties en trois catégories : générale, combat et spéciale. Il y en a 126 à débloquer en utilisant des points que vous gagnerez en effectuant bon nombre d’actions (réussir un objectif de mission, terminer un combat, s’adonner à des activités annexes,…). Beaucoup d’objectifs se résumeront à aller à tel endroit pour faire progresser l’intrigue. La ville est plaisante, mais devoir se balader à gauche et à droite pendant de longues minutes, ça lasse… Heureusement que de nombreux mini-jeux sont là pour briser cette monotonie. Je pense par exemple aux recherches, qui vous demanderont d’analyser votre environnement en quête d’indices. Mais aussi aux filatures qui restent cependant longues et redondantes. Vous croiserez aussi un mini-jeu de crochetage qui demandera de la précision et sera parfois à réussir en temps limité.

Voie de recours

Bien que n’ayant jamais joué à la version d’origine sortie en 2018, je trouve que le travail réalisé sur le remaster de Judgment est d’une bonne qualité. Je pense notamment au regard des personnages qui est saisissant, particulièrement fidèle à la réalité. Mais les animations faciales sont parfois trop rigides et les rendent un peu froids. Quelques visages n’auront, par contre, pas bénéficié du même traitement de faveur et on notera des exagérations dans certaines animations.

En plus de proposer des graphismes haute définition et une cadence à 60 images par seconde, ce remaster offre tout le contenu téléchargeable de la version d’origine : de nombreux goodies in-game mais, au final, rien de transcendant. On notera tout de même l’effort qui a été fait sur le prix. Si la plupart des éditeurs ne se seraient pas gênés à faire payer plein pot le joueur, on a ici un prix plus convenable, à 40 euros. Une aubaine pour la plupart des joueurs Xbox qui n’ont pas eu accès au jeu de base ! Si l’aspect sonore n’a pas été amélioré, les musiques très jazzy/lounge restent vraiment agréables à écouter, et apporte une ambiance particulière à cette aventure.

En ce qui concerne la localisation, Judgment propose les voix originales en japonais, mais aussi un doublage anglais. Par contre, seuls les dialogues des missions principales ont été doublés. Pour tout ce qui est secondaire, vous aurez droit seulement à quelques injonctions, puis ce sera avant tout de la lecture. D’ailleurs, les sous-titres sont heureusement disponibles en français, ce qui n’est pas du luxe, vu la quantité de dialogues qu’il propose !

Avant de conclure, certains parmi vous connaissent déjà la série des Yakuza. C’est pourquoi je laisse la parole à Klaw qui va vous livrer son point de vue, en tant que grand amateur du studio :

La promesse d’un jeu du studio RGG portant sur le monde de la justice au Japon, et non plus celui des Yakuza, a tout pour plaire. On s’attend à moins de combats, des personnalités différentes et toute une partie enquête. Et le contrat est rempli, au moins partiellement : scénario de qualité et bourré de rebondissements qui sait nous tenir en haleine jusqu’au bout, contenu à revendre, combats classiques et efficaces. Tout y est.
Mais en tant que fan de la série Yakuza, je dois cependant avouer être quand même resté un peu sur ma faim. L’univers du crime organisé reste étroitement lié au scénario de Judgment et les activités liées au domaine de l’enquête sont plus accessoires que réellement intéressantes. Entre filatures longuettes et sans intérêt, et phases d’enquête qui consistent simplement à chercher des points d’intérêt (voire juste à suivre le prochain objectif sur la carte), on pouvait espérer mieux.
Entendons-nous bien : le jeu reste excellent et mérite d’être fait par tout fan de la formule du studio (et même par les autres). J’aurais simplement aimé qu’il aille plus loin dans ses mécaniques propres, afin de s’éloigner un peu plus de la série Yakuza. Peut-être pour un deuxième épisode ?

Verdict

Judgment ne plaira pas à tout le monde, c’est clair. Mais si la lenteur du rythme et le côté bavard ne vous rebutent pas, vous pouvez y aller les yeux fermés. Son intrigue passionnante, sa pléthore de contenu, ou encore son gameplay varié : tout ceci ferait presque oublier ses quelques défauts. Et avec son prix accessible et la traduction française des textes, vous n’avez plus beaucoup d’excuses pour ne pas découvrir la charmante ville de Kamurocho !

 

Critères d’accessibilité

Déficience Visuelle Déficience Auditive
Contraste élevé (réticule de visée) Sous-titres avec indications d’ambiance
Taille couleur de police  Identification de la personne qui parle
Marquage des ennemis Police personnalisable
Interface personnalisable Couleur de police personnalisable
Couleur minicarte personnalisable  Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
Option daltonisme Sons ambiants signalés (informe sur présence)
Option Text to speech
Ralentissement du jeu

 

Conditions de test

Détails TV 4K Jeu fourni par l’éditeur Oui
Console Xbox Series X Temps passé sur le jeu 30 heures
Niveau de difficulté Normal Jeu terminé Non, mais j’y compte bien !

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