Il n’existe que deux types de personnes dans ce monde : ceux qui aiment Jump King et les autres qui le haïssent. Développé par le studio Nexile, Tactical Leaping Adventure : Jump King – There’s a Smoking Hot Babe at the Top – on va raccourcir à Jump King – est plus un défi qu’un jeu. Sorti sur PC il y a un an déjà, il est arrivé sur console il y a quelques semaines. Alors, accrochez-vous bien parce que le voyage ne sera pas un long fleuve tranquille.
Le die & retry c’est pour les noobs
Le but du titre est très simple : vous devez évoluer à travers plusieurs tableaux verticaux pour atteindre le sommet. Pour y arriver, vous n’aurez pour seul outil que vos jambes. Outre les ressources que vous offre le jeu, c’est surtout tout ce qu’il met en travers de votre progression qui le rend difficile et frustrant. Faisons simple : le jeu vous hait. Son fonctionnement relève plus d’une machine de torture d’un énième Saw que d’une difficulté d’antan pour les joueurs nostalgiques. Vous contrôlez ainsi un chevalier – qui n’a pas de nom soit dit en passant – qui se réveille dans une fosse avec un vieillard à ses côtés. Ce qui pourrait faire penser à l’intro d’un film de série B sera en fait une zone que vous apprendrez à connaître sous toutes ses coutures. Vos seules actions possibles sont de vous déplacer de gauche à droite et la capacité de sauter. Chaque écran correspond à une sorte de parcours d’obstacles où le héros doit atteindre le sommet grâce à des sauts précis. En parlant de ces derniers, on n’est pas en présence de bonds comme un plateformer pourrait le proposer. À l’inverse, plus vous maintiendrez le bouton d’action, plus l’intensité, et donc la hauteur, sera importante. Toutefois, vous n’avez pas de jauge qui se remplit ou d’indicateur de puissance. C’est là que réside tout la difficulté du titre.
Jump up, jump up and get down
Ce niveau d’exigence requis pour monter de plateforme en plateforme est inscrit dans l’ADN du design du jeu. En effet, l’absence d’indication visuelle est la colonne vertébrale et le moteur de la frustration du titre. Plusieurs sauts nécessitent de calculer à l’avance dans sa tête l’angle souhaité après un rebond contre un mur. Oui, car là où d’autres jeux vous permettent d’effectuer un wall jump, dans Jump King, il n’en est rien. Une fois votre saut effectué, vous n’avez plus le contrôle sur votre personnage. Le moindre rebord, mur, toit, bout de texture vous fera dévier de votre trajectoire. On réalise donc très rapidement après l’impulsion la réussite ou l’échec cuisant nous ramenant trois tableaux plus bas. J’ai d’ailleurs trouvé la difficulté assez inégale. Les premiers tableaux m’ont paru effectivement être un labeur bien supérieur à ceux de la seconde moitié. On pourrait envisager que cela s’explique par l’expérience acquise à force de jouer. Cependant, j’ai eu le sentiment que les tableaux supérieurs étaient plus “permissifs” aux erreurs de sauts. Là où le level design de la première moitié du jeu vous fera régulièrement reculer de deux à trois étages pour chaque faux pas, la seconde ne se contente très souvent que d’une seule marche arrière.
Et le divertissement dans tout ça ?
L’essence même d’un jeu est de procurer une forme de plaisir ou amusement. Cela peut être par le gameplay du titre, son histoire ou bien encore comment le joueur est récompensé par ses actions. C’est sur ce dernier aspect que le titre se montre avare. Il puni pour les erreurs mais ne pousse pas à la prise de risques. Cette dernière m’a semblé être plus un fardeau nécessaire à ma progression qu’une perspective de fierté personnelle. À titre d’exemple, les premiers tableaux du jeu n’offrent aucune musique d’ambiance à votre calvaire. Seuls quelques effets spéciaux de vos sauts et les rebonds sur les surfaces ponctueront le néant auditif offert. Alors, cela s’améliore rapidement – dès le troisième tableau en fait – mais certains joueurs n’atteindront jamais cette étape. On notera aussi le système de sauvegarde qui n’en est pas vraiment un. En effet, vous pouvez sauvegarder en quittant votre partie pour la reprendre ultérieurement. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une save state en tant que telle. Si vous quittez “prématurément” le jeu en revenant à l’accueil de la console, à la suite d’une mauvaise chute, le jeu sauvegardera automatiquement sur le dernier tableau où vous étiez. Il est donc impossible de tricher avec le jeu pour les petits malins qui s’y essaieraient. Là où Jump King est pingre, il est généreux en contenu proposé. En effet, un New Babe + ainsi qu’un mode Ghost of a Babe sont inclus dans l’achat du jeu. Malheureusement, la plupart des joueurs ne verront jamais la couleur de ces défis supplémentaires.
Conclusion
Jump King n’est pas un mauvais jeu. Il offre, par sa difficulté, un défi de choix pour les joueurs les plus aguerris. Il sera même une forme de méditation pour certains. Toutefois, un système de progression fondé exclusivement sur la punition et l’illusion d’une récompense à la hauteur de la tâche n’auront pas été une carotte suffisante pour l’âne que je suis. On pourra souligner sa direction artistique soignée et peinte à la main et sa pointe d’humour sur les quelques messages et dialogues laissés ici et là.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox One X | Temps passé sur le jeu | 13 heures | |
Niveau de difficulté | Non défini | Jeu terminé | non |
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