Après un premier épisode réussi, Kona revient pour une nouvelle enquête dans le Nord Québécois. Enfin, nouvelle, pas tant que ça, Kona II: Brume reprenant exactement à la fin du précédent. Mais ne partez pas tout de suite, même si vous n’avez pas fait le premier jeu. Un rapide résumé en début de jeu nous rappelle les grandes lignes du scénario, et c’est largement suffisant pour pouvoir profiter de ce nouvel opus. Toujours entouré de mystère, ce nouvel opus parvient-il à faire aussi bien que son prédécesseur ? Réponse ci-dessous.
Une recette toujours efficace
Kona II: Brume se présente, comme son prédécesseur, sous la forme d’un jeu à la première personne. Vous y parcourez un environnement plutôt hostile, dans le Nord du Canada, où les températures sont donc largement négatives. Ici point de vue paradisiaque ou de grande ville illuminée. Nous sommes dans la campagne froide et quasi désertique du grand Nord. Qui plus est, la brume du titre est bien présente et le jeu se déroule en plein milieu d’une tempête de neige permanente inexpliquée. Les teintes blanchâtres et grises sont donc la norme, et la visibilité est limitée.
Tout cela renforce cette atmosphère pesante et majoritairement solitaire, et cela sans rendre le jeu désagréable à l’œil pour autant. Au contraire même, le jeu s’en sort bien à ce niveau. D’autant plus que l’on ne visitera (heureusement) pas que des étendues neigeuses. Sans trop en dire, on visitera donc la (grande) demeure de votre employeur ou encore ses mines… mais également des lieux un peu plus inattendus. Tous sont bien rendus et disposent souvent de passages quelque peu cachés ou facultatifs, avec leurs propres histoires à raconter. Il est possible de passer à côté sans perdre le fil du scénario, mais cela permet d’en apprendre un peu plus sur les évènements et personnages.
Une ambiance qui fait froid dans le dos
Avec un tel terrain de jeu, vous vous doutez bien que l’ambiance globale du jeu n’est pas à la fête. Rapidement, vous tomberez sur des cadavres gelés ou des bêtes semblant sortir tout droit de votre esprit. Seriez vous en train de perdre la tête ? Quoi qu’il en soit, il faudra vous défendre. Et pour cela, différentes armes sont à notre disposition, à trouver au fil de l’aventure. Cette partie “shoot” n’est pas la plus grande force du jeu d’ailleurs, mais le challenge étant pratiquement inexistant, elles permettent surtout d’apporter une touche de variété. Bémol en ce qui me concerne par contre : leur facilité entraîne chez moi une forte baisse de tension vis à vis de ma “peur” de mourir. L’ambiance en prend donc un petit coup, mais ce n’est pas rédhibitoire étant donné que le jeu joue finalement assez peu avec ces phases de combat. L’objectif n’est pas de proposer un jeu où vous luttez âprement pour votre survie, mais plutôt de maintenir le joueur attentif. Il en va donc de même de la mécanique de gestion du froid : s’il est possible de mourir frigorifié, les “points de chaleur” sont suffisamment courants pour que ce ne soit pas un problème.
Là où le jeu fait le plus d’effort côté ambiance, c’est via de la narration environnementale. Celle-ci est très réussie, avec des cadavres, des traces de sang, des épaves et autres joyeusetés, qui permettent de s’imaginer une scène passée. Ceci est d’ailleurs aidé via un narrateur présent lors de découvertes clés, à l’accent québécois du meilleur effet. Mais point de marmonnarration intempestive ici, ses interventions m’ont toujours parues justifiées pour ajouter du corps au jeu. A noter d’ailleurs qu’il y a 2 modes à choisir en début de partie, et que j’ai choisi celui où le narrateur est le moins présent. Le second est peut être beaucoup plus intrusif, mais rien que le fait de proposer ce choix est une excellente idée. Toujours du côté de l’atmosphère du jeu et de son environnement sonore, les musiques et bruitages sont réussis, complètement dans le ton attendu. J’espère que vous n’avez pas peur des loups !
Un coin tranquille
Concernant le gameplay en lui-même, c’est majoritairement un mélange d’exploration de zones ouvertes de taille honorable parsemé d’énigmes. Le tout agrémenté de quelques rencontres, amicales ou hostiles. La découverte des zones et de leurs mystères est au cœur du jeu, et on passera donc du temps à arpenter ces étendues neigeuses à la recherche d’indices. Toutes nos découvertes sont consignées dans un journal qu’il ne tiendra qu’à nous de remplir. Etant donné la relative ouverture du jeu, on peut passer à côté de certains évènements, et cela sera visible via des zones laissées vierges dans ledit journal. En plus de son rôle dans la narration puisqu’il décrit les impressions de notre personnage, celui-ci permet donc d’ajouter un aspect collectionnite plutôt original au titre. On se retrouve donc, si on le souhaite, à chercher où prendre les photos permettant d’agrémenter les textes. Plus simple – mais aussi plus agréable – que de chercher des collectibles par centaines cachés dans des endroits improbables.
On trouvera également par endroits quelques personnages non joueurs, là encore avec un parlé et un accent québécois qui nous maintient parfaitement immergé. Ceux-ci nous donneront quelques quêtes secondaires pas forcément passionnantes, mais suffisamment peu nombreuses et rapides pour que ça ne soit pas vraiment un défaut. Ces rencontres et quêtes permettent surtout d’apporter une touche supplémentaire de variété et un moyen différent d’enrichir le lore.
Merci de ne pas nous prendre pour des abrutis !
J’ai également parlé d’énigmes, et elles sont quant à elles utilisées à bon escient. Elles sont agréables à résoudre car faisables et fortement basées sur l’observation. Et, dans un monde du jeu vidéo où tout nous est donné sans nécessiter de réflexion, ce n’est pas le cas ici. Les indices nécessaires à leur résolution sont bien présents, mais il faut être attentif à l’environnement, et faire les déductions nous même, sans qu’une petit voix vienne nous spoiler la réponse. Tout au plus pourra-t-on râler un peu sur quelques solutions pas toujours évidentes, mais rien qu’un peu d’observation ne puisse résoudre.
Pour le reste, le rythme du jeu est lent, et on est parfois pas si loin du walking simulator. On aime ou pas, mais rien que pour son ambiance mystérieuse, ce Kona II a su me tenir en haleine tout au long de son aventure. Qui plus est, le jeu ne se perd pas dans un scénario sans fin et inutilement rallongé. Je n’en dirais pas plus sur cet aspect, puisque c’est dans cette découverte progressive des enjeux que repose l’essentiel de l’intérêt du titre. Le scénario en lui-même n’est d’ailleurs pas particulièrement incroyable, mais l’intrigue est menée de manière à ce que l’intérêt et l’envie de connaître la suite perdure.
Conclusion
Kona II: Brume est un jeu parfaitement maitrisé. Que ce soit son scénario, sa réalisation ou son gameplay, tout est réussi. Certes, il ne va pas tutoyer les sommets d’un AAA à très gros budget, mais il ne cherche jamais à en faire plus que ce que son budget ne lui permet. C’est une qualité que l’on peine parfois à retrouver de nos jours, avec des jeux voulant en faire toujours plus, avec des ambitions dépassant largement les capacités du studio. Que vous soyez ou non un adepte du premier volet, si l’idée d’explorer le Nord Canadien en y démêlant une intrigue mystérieuse vous intéresse, vous ne serez pas déçu.
Conditions de test
Détails écran | LG 65″ | Jeu fourni par l’éditeur | Oui |
Console | Xbox Series X et PC | Temps passé sur le jeu | 10 heures |
Niveau de difficulté | N/A | Jeu terminé | Oui |
Nos amis de Plaion m’ont également très gentiment fait parvenir un presskit du jeu, dont je vous partage quelques clichés (avec mon talent légendaire pour la photographie… désolé pour ça). Evidemment, en conséquence, j’ai également ajouté 3 points à la note du jeu. Au cas où : c’est ironique, le site ne proposant pas de note !
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