JukeXbox – Piste 34 | Castlevania Lords of Shadow

La génération Xbox 360 restera sans doute comme l’une des périodes les plus fastes que j’ai connues en matière de jeux vidéo. Il faut dire que la sortie de la console coincidait avec le début de ma carrière professionnelle et donc avec mes premiers salaires. Je dois bien avouer que j’avais peu de charges à l’époque et beaucoup de temps devant moi les soirs et week-end. J’ai ainsi découvert une foule de titres, de licences et j’ai eu le plaisir de prendre quelques claques inattendues. Parmi celles-ci, Castlevania Lords of Shadow fut assurément l’une des plus marquantes.

Exceptionnel sur bien des points, le jeu de Konami m’avait largement happé le long de la vingtaine d’heures que proposait sa quête principale. Nous étions alors en 2010 et le talent du studio espagnol Mercury Steam nous sautait en plein visage. Alors que je ne m’attendais à rien ou presque, les précédentes sorties de Castlevania en 3D étant pour le moins oubliables, ce Lords of Shadow offrait « tout ». Une réalisation soignée, une mise en scène inspirée et un gameplay particulièrement dynamique, a mi-chemin entre beat’em all et phase de plate-forme. Encore aujourd’hui, je me souviens parfaitement de la direction artistique du titre et de la prestance d’un Gabriel Balmont puissant mais aussi brisé par le poids de la perte de sa femme.

S’il me faut ici ne pas trop m’attarder sur les éléments de gameplay, comment ne pas repenser à quelques passages mémorables de l’aventure en écoutant à nouveau cette bande-originale incroyable signée Oscar Araujo ? Le compositeur livre en effet ici une partition particulièrement riche loin des codes habituels de la série. Lords of Shadow faisant la part belle à la narration et à la psychologie torturée de Gabriel Balmont, les accompagnements musicaux seront le reflets tant des aventures que notre héros vivra que des doutes qui l’habitent.

L’orchestre symphonique s’accompagne ainsi d’un coeur puissant, distillant au gré des compositions une large palette d’émotions. On y décèle aisément des inspirations cinématographiques, à commencer par l’oeuvre culte du Seigneur des Anneaux, mais Araujo parvient néanmoins à y apposer sa patte. Les thèmes mélancolique succèdent alors à ceux plus épiques qui subliment les affrontements dantesques du jeu et si les fans ne s’y retrouvent pas, je suis conquis par une telle performance.

Agharta, Maze Gardens ou encore The Dead Bog marquent toute la profondeur de Gabriel Balmont. Seul, promis à une existence de souffrance, le membre de la Confrérie de la Lumière est plus qu’un simple chasseur de vampire. Entre rédemption, devoir et vengeance, Oscar Araujo donnent une tonalite d’une justesse rare à l’introspection de notre héros. A ce titre, le triptyque « Final Confrontation », « The End » et « Love Lost » concluent notre périple à la perfection. Les cuivres et cordes marquent toute la noirceur de ce Lords of Shadow tandis que les cœurs illuminent ces arrangements, donnant à l’ensemble quelque chose de divin !

Echo parfait aux thèmes abordés dans Lord’s of Shadow, la bande-son délivrée par Oscar Araujo est bien plus qu’un simple accompagnement. Elle est une lecture parallèle de la psychologie de Gabriel Balmont et de ses anges et démons intérieurs. Une Bande-originale remarquable en tout point qui aura participé à faire de ce Castlevania l’épisode le plus marquant de la saga aux côtés d’un certain Symphony of The Night. Culte, tout simplement.