Peu de studios bénéficient d’une confiance presque aveugle de la part des joueurs. Playground Games fait assurément parti de ceux-là. Avec Forza Horizon, le développeur a offert une seconde vie à l’une des licences les plus iconiques de Xbox mais l’a également imposée comme un synonyme d’excellence. Chaque épisode a su aller plus loin que le précédent, renouveler ses idées, jusqu’à en faire l’un des meilleurs jeux de course de l’histoire. Et alors que le Mexique du prochain épisode nous ouvre maintenant ses routes et chemins, une question se pose : Forza Horizon 5 peut-il faire mieux et devenir la référence absolue ? Si seulement vous voyiez mon sourire, vous auriez déjà une idée de ma réponse…
Je n’ai pas d’amis, je n’ai qu’une famille
Playground Games sait définitivement soigner ses entrées. Comme d’habitude, ce Forza Horizon 5 en envoie en effet plein les yeux dès son intro et met dans l’ambiance sans attendre. Du haut d’un volcan au cœur d’une végétation luxuriante, en passant par une tempête de sable, le Mexique qui nous est offert a de quoi séduire. Un aperçu qui se conclut, pied au plancher, avec une Mercedes-AMG Project One en direction du festival Horizon. Un shoot d’adrénaline et de panoramas extrêmement vendeur, porté notamment par des graphismes assez décoiffant et une intensité saisissante !
Mais, passé l’effet Waouh d’une mise en scène que ne refuserait pas Fast & Furious, le fantôme de Forza Horizon 4 est omniprésent. La première heure de jeu offerte par ce FH5 bénéficie en effet d’une construction similaire à celle de son prédécesseur et accouche d’une impression de déjà-vu qui entache quelque peu le dépaysement pour les fans de la série. Les premières épreuves qui s’ouvrent à nous piochent ainsi allègrement dans celles des Terres de Sa Majesté et j’ai rapidement eu le sentiment d’être face à un simple reskin de FH4. Playground Games se serait-il montré fainéant ? Pas vraiment, non.
Le plus bel endroit sur Terre
Pour commencer, la technique de ce Forza Horizon 5 est, sans conteste, bien supérieure à celle de son aîné. Les décors fourmillent de détails, la modélisation des véhicules est sans doute assez proche de la perfection et l’atmosphère qui règne dans les différents biomes est tout simplement fantastique. La sécheresse du désert, dont les grains de sable viennent fouetter notre carrosserie lorsque le vent balaye l’écran, est palpable, tout comme la moiteur de la mangrove ou la douceur de Guanajuato. Oui, ce Mexique semble vivant.
Si le désert, qui sert de point de départ à l’aventure, est relativement monotone, il ne manque pas pour autant d’intérêt. Les tempêtes de sable prennent ainsi la forme d’un véritable tsunami poussiéreux et impressionnent à l’écran tandis qu’il n’est pas rare de tomber sur des vestiges d’anciennes civilisations. D’autant que, très rapidement, la profondeur de champ invite à aller toujours plus loin.
Et plus loin, on constate vite que le soin apporté aux détails demeure. La richesse de la flore locale est assez invraisemblable avec des décors tantôt paradisiaques et d’autres bien plus hostiles. La photogrammétrie fait ainsi des merveilles du côté du volcan, avec de la caillasse plus vraie que nature, offrant des panoramas arides et un terrain difficile. A l’opposé, la jungle se veut extrêmement organique, et l’on s’attend à tout moment à y apercevoir de la faune sauvage bondir sur notre chemin.
Quelques grains de sable dans l’engrenage
Cependant, si le Mexique de Forza Horizon 5 est assurément criant de vérité, il reste encore quelques optimisations à apporter au titre. En l’état de cette preview, il est difficile de passer à côté d’un popping très prononcé et de quelques problèmes liés au LOD. De nombreux éléments ont tendance à se charger au dernier moment, notamment en mode performances, laissant un goût d’inachevé pour l’heure. Des éléments que les développeurs ont largement le temps de peaufiner, cette preview du jeu datant déjà de quelques semaines !
À l’inverse, ce qui restera sans doute en l’état lors de la sortie de FH5 sont ses cinématiques. Le contraste est violent avec le reste du titre et il faut admettre qu’elles apparaissent particulièrement datées. Les personnages bénéficient de modèles plutôt limités et les animations sont extrêmement rigides. Heureusement, on ne se lance pas dans un Forza Horizon pour ces séquences de blabla mais le résultat à l’écran m’a sorti de l’expérience. Clairement, mieux vaut laisser les pilotes dans leurs autos.
Une terre mythique pour un roadtrip fascinant
Si la technique est donc un des points forts de cette production, ce n’est pas, à mon sens, la plus grande réussite de Forza Horizon 5. Car, même si ma progression était limitée à quelques épreuves du côté du désert et des plaines arides, le Mexique entier me tendait les bras. Et cette map, croyez-moi, tient tout simplement de l’exceptionnel.
L’Australie avait pour elle son dépaysement et ses décors paradisiaques. Le Royaume-Uni innovait avec ses saisons et des tracés brillants. Le Mexique réunit tout cela et bien plus encore. Tellement plus.
Tout d’abord, il y a ces onze biomes, soit autant d’environnements aux caractéristiques uniques et reconnaissables. Du volcan à la plage de sable fin, de la côte rocheuse à la jungle, de la ville au canyon, chaque zone dispose de sa propre topographie sans qu’elle ne ressemble à aucune autre. Mais si chaque région présente des attraits différents, aucune ne manque d’éveiller notre curiosité.
Le Mexique de Forza Horizon 5 regorge en effet de surprises. Au détour d’un arbre, d’une rue, d’une falaise, j’ai découvert des lieux qui m’ont parfois fait m’arrêter sur place. Des temples Mayas au cœur de la jungle, des fresques réalisées par des artistes mexicains, des cascades dissimulés au cœur de la faune : il y a partout et (presque) toujours, des éléments, des structures pour accrocher votre regard et vous inviter à sortir des chemins tracés.
La force de ce Mexique n’est pas de vous permettre de couper à travers champs pour atteindre plus rapidement votre destination. Non, c’est de vous inviter à l’exploration et au voyage pour découvrir les richesses d’une carte d’une générosité folle.
Ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin parcouru
D’ailleurs, si les onze biomes sont extrêmement différents, ne vous attendez pas pour autant à les voir se succéder sans aucune logique. Ici, tout est question de transition.
Quitter une région pour en rejoindre un autre se fait souvent sans s’en apercevoir. La végétation évolue peu à peu, tout comme le sable laisse progressivement sa place à la terre ou aux roches. Et, lors des premières balades dans ce Mexique virtuel, c’est souvent une fois au cœur d’un région que l’on remarque que tout a changé. Le travail fait ici est brillant, tout simplement.
Cette intelligence dans la construction de ce nouveau monde, Playground Games en use également dans le dessin de ses tracés. Chaque zone va ainsi offrir une approche différente du pilotage pour des sensations et des exigences uniques. Les routes sinueuses seront ainsi légion du côté du canyon, les chemins de terre ou de roches sont plus nombreux à proximité du volcan tandis que deux larges et longues autoroutes sont présentes au centre et au sud de la carte. Et cela, sans compter les rues de centre-ville, la possibilité de couper à travers champs, de slalomer entre les arbres ou emprunter des voies d’eau. Le terrain de jeu créé par les développeurs est non seulement varié, mais extrêmement pertinent et adapté au biome dans lequel on évolue.
Du contenu qui s’annonce pléthorique
Au point que, même en l’absence d’épreuves dans toutes les régions, il est aisé d’imaginer certaines zones de drift ou de Cross country. La topographie et les tracés nous laissent deviner aisément les emplacements idéaux pour des radars ou des cascades et comprendre combien ce Mexique devrait se montrer riche en contenu.
D’autant que, pour la première fois dans la série, cette nouvelle destination offrira de la verticalité en plusieurs lieux ! À l’image du DLC Fortune Island, vous pourrez aisément ici prendre de la hauteur notamment grâce au volcan et au canyon. Mais cela sera également le cas du côté de Guanajuato, la ville principale du jeu. Cette dernière est en effet construite à la manière d’une cuve avec un centre extrêmement bas et donc de nombreuses côtes et pentes en son sein. Et même des sous terrains qui vous permettront de vous déplacer plus rapidement entre deux points de la ville !
Enfin, si je suis d’ores et déjà conquis et admiratif du travail réalisé sur cette carte il faut souligner qu’il y a encore beaucoup à découvrir. Le Mexique présentera en effet des saisons qui feront évoluer certaines topographiques. Le volcan revêtira ainsi un manteau de neige en hiver et il est probable que des lacs gelés fassent leur apparition. À l’inverse l’été est propice aux orages et le printemps aux tempêtes de sables !
Une conduite plus ouverte que jamais
Du côté pilotage, Playground Games propose ici une ouverture un peu plus grande encore que par le passé. Sans toucher aux réglages, Forza Horizon 5 se veut plus rigide, plus arcade que ses aînés. Les véhicules sont plus que jamais collés à la route et il faut les pousser dans leurs retranchements pour en perdre le contrôle.
Cependant la formule qui a fait le succès de la licence ne change pas du tout au tout. Un tour par les réglages, des assistances et aides à la conduite en moins, et je retrouve bien vite mes sensations. Une fois cela fait, je dois même confesser trouver cette nouvelle mouture plus précise dans les comportements routiers.
Le plaisir de conduite est ainsi immédiat pour qui n’a jamais joué à Forza Horizon ou souhaite simplement piloter pour les sensations. Mais si vous cherchez davantage de précisions, de réactions de la part des véhicules, il suffira d’ajuster les options de conduite. De quoi satisfaire un public toujours plus large et aux attentes différentes.
Viva Mexico
Clairement, ce Forza Horizon 5 en a sous le capot ! Bien sûr la formule évolue peu, mais Playground Games pourrait bien la sublimer grâce à ce terrain de jeu sensationnel qu’est le Mexique. Le travail abattu par le studio britannique est véritablement bluffant tant par la qualité des tracés imaginés que par les environnements de jeux offrant un dépaysement constant. Le sens de la découverte est plus que jamais présent aux côtés du plaisir de conduire et les deux pourraient bien se marier pour offrir le meilleur opus de la licence. Reste à vérifier le contenu de la campagne et à souhaiter que le multi soit enfin à la hauteur de la saga pour assurer au jeu le succès espéré.
Bien qu’imparfaite, cette Preview m’a néanmoins complètement scotché par la promesse qu’elle délivre au delà des quelques épreuves disponibles. Et celle-ci se résume à vivre le festival Horizon le plus enivrant qui soit. Rien de moins.
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