Vous avez sûrement déjà entendu parler de Night Call, ce Visual Novel atypique développé par le studio français Monkey Moon. Dans une atmosphère noire, une rédaction impeccable, cette expérience originale sonne comme un O.V.N.I. vidéoludique. Avec un gameplay n’étant pas un exemple d’innovation, mais bien usant d’un minimum de touches, il sait raconter énormément d’histoires passionnantes durant le temps d’un trajet. Mais que vaut vraiment cette expérience entremêlant enquête, narration, et pseudo-gestion ? Attachez votre ceinture, et en route.
Une enquête lugubre ?
Dans des nuances de gris mais sobre vous devez choisir l’un des trois scénarios principaux, et un niveau de difficulté entre “Histoire”, “Equilibré” ou “Défi”. Toutes commencent ainsi, vous démarrez votre aventure dans un hôpital, prétexte pour paramétrer la taille des sous-titres, et poser un peu le contexte. Une fois dehors, votre patron vous demande si tout va bien, et surtout, si vous êtes apte à reprendre la route après ce qui s’est passé. Vous ne savez pas pourquoi vous êtes là ? Eh bien, Houssine, le chauffeur de taxi que vous incarnez non plus. La seule chose que vous connaissez grâce à la première étape (l’hôpital) c’est que vous avez était attaqué par un tueur en série. Celui-ci n’a pas réussi à vous tuer. Après avoir rassuré votre chef et repris la route pour gagner votre vie, vous pouvez prendre votre premier client.
Faire une course avec un passager vous permet de gagner de l’argent pour payer divers frais comme l’entretient de la voiture, l’essence, et la part gargantuesque que votre patron prend. Cependant, durant votre dur nuit de labeur, une policière s’incruste dans votre véhicule et vous questionne. Pourquoi êtes-vous sorti indemne alors que le tueur n’a jamais épargné personne ? Et si, c’était VOUS le tueur ? Non ? Alors prouvez-le. Vous avez une semaine pour trouver le véritable meurtrier sinon en guise de chantage la mystérieuse flic répondant au nom de Busset raconte tout de votre passé.
En fonction de l’enquête que vous avez choisie entre L’Ange de la Mort, Le Marchand de Sable, et Le Juge, l’inspectrice Busset vous donne une pile de document à étudier. Cela vous permet d’établir comme dans les plus grands films, une liste de caractéristiques à relier à des profils de tueur pour trouver le coupable idéal. Cependant, tout n’est pas aussi compliqué, et les histoires proposent systématiquement les mêmes antagonistes pour les diverses affaires avec les mêmes suspects. Au final cela biaise obligatoirement la rejouabilité du jeu.
Mais comment trouver le meurtrier ?
Durant les sept jours de votre enquête, vous allez naviguer dans les rues de Paris en discutant avec les clients. Ils sont tous plus atypiques les uns que les autres et offrent une histoire toujours agréable à lire, pour peu que vous aimiez la narration. C’est extrêmement bien écrit et ils ont tous un style différent. Néanmoins, l’univers ne se prend pas au sérieux et offre dans sa liste de passager des robots, des chats, des fantômes, des visiteurs du futur.. qui ont tous pour point commun, l’envie de vous donner divers indices ou informations sur le lore.
Là où Night Call brille, c’est par la justesse des choix. Vous en avez systématiquement plusieurs dont la possibilité de ne pas répondre aux gens. Houssine peut être tour à tour un personnage agréable, comme tout à fait exécrable. Le genre de Uber qui mérite facilement 0 étoile. Néanmoins, quand il est empathique, le chauffeur sait être à l’écoute des clients et peut faire de véritable thérapie. C’est d’ailleurs le cas avec certains passagers qui reviennent fréquemment durant ces 7 jours. En fonction de vos discussions avec eux, vous aurez le droit à plus ou moins d’argent, certains partent même sans payer ! Les bougres. Au total il y a plus de 80 passagers qui sont visibles dans votre Passidex. Un outil permettant de regrouper toutes vos conversations et qui est universel à chaque histoire.
Votre seul choix dans le jeu, outre les nombreux dialogues, ce sont les passagers que vous souhaitez servir. En bref, une fois votre petite vie de taxi terminé, après avoir discuté toute la journée en navigant automatiquement d’un point A à un point B, vous allez devoir visiter différents lieux. Sur la carte, des points d’intérêt apparaissent en fonction de votre discours, ils servent à vous donner des indices moyennant finance. Ils s’avèrent être d’une grande aide pour résoudre l’enquête en cours.
La carte, seul outil de gameplay ?
Ne vous attendez pas à marcher, courir, rouler, car vous êtes face à un Point and Click. Pendant tout le jeu vous allez interagir avec la carte. Celle-ci est plutôt sobre et met en avant les clients en attente d’une course. Ils sont très visibles grâce à leur photo. Si les suspects de votre enquête seront surlignés en or, les passagers sans conséquence majeurs sont d’un gris plus banal. Quand vous placez votre curseur sur leur image, vous avez un aperçu de l’argent qu’offrira le parcours, la durée, et l’essence dépensée. N’oubliez pas que vous vivez une véritable course contre la montre tout de même !
La représentation fidèle de Paris est à l’honneur, et quand vous voyagez avec un passant, vous avez le droit à quelques images vous montrant les décors de la capitale. Cependant, au bout d’un certain nombre d’heures, on ressent que tout le budget n’est pas passé par cette étape. Malgré tout, pour les habitués, ça reste assez bon enfant d’entendre des lieux connus comme le Moulin Rouge, ou bien la Gare Saint-Lazare.
Une journée type dans Night Call se déroule ainsi. Vous vous réveillez d’une nuit difficile, l’odeur de cigarette envahit votre appartement. Les tuyaux grincent. Soudain, vous vous levez, prenez un café, et c’est l’heure d’entamer le travail. Taxi démarré, vous ouvrez votre carte, choisissez le client le plus riche, le plus sympathique, l’habitué du coin, et vous le déposez où il le souhaite. Recommencez cette étape jusqu’à 4 heures du matin, et placez les punaises sur votre tableau de détective Conan, pour rassembler les pièces du puzzle. A la fin de la sixième journée, vous devez donner LE nom du meurtrier. Le dernier jour de la semaine rime avec l’arrestation de celui-ci.
Est-ce qu’il faut donner un pourboire à Night Call ?
Oui, et non. Je m’explique. Si vous aimez lire, et qui plus est êtes attentif aux détails des personnages, alors ce jeu est fait pour vous. Si vous cherchez une enquête palpitante et révolutionnaire, alors ce n’est pas vers Night Call qui faudra se tourner. Le gros plus réside dans le mode “Balade”. En effet, une fois les enquêtes terminées, qui comprennent toujours le même tueur, les mêmes suspects et le même scénario pour les trois (Hôpital, Boss, Flic, Routine, Enquête..), j’ai pris énormément de plaisir à parcourir Paris sans contrainte. À bord de mon Taxi, j’ai fait la rencontre de personnes attachantes ayant toujours quelque chose de singulier à me raconter. Alors, si vous aimez l’écriture des personnages, on touche ici une pépite, sinon, essayez-le le temps de quelques heures grâce au Xbox Game Pass, car le jeu mérite quand même un coup d’œil tant il est unique en son genre. Voyez Night Call comme un livre dont vous êtes le héros.
Critères d’accessibilité
| Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
| ✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✔ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
| ✔ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
| ✔ Marquage des ennemis | ✔ Police personnalisable | |
| ✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
| ✘ Couleur minicarte personnalisable | ✔ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
| ✘ Option daltonisme | ✔ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
| ✘ Option Text to speech | ||
| ✔ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
| Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
| Console | Xbox One X | Temps passé sur le jeu | 20 heures | |
| Niveau de difficulté | n.a. | Jeu terminé | Oui, à 100% |







































