Kingdom Come Deliverance est désormais disponible pour vous depuis cette nuit ou ce matin selon le format choisi. A la rédaction, voilà plus d’une quinzaines d’heures que je parcours les méandres des sentiers perdus dans des forêts remplies de bandits et les immenses villes qui composent cet open-world médiéval. J’ai suffisamment de matière pour vous proposer un test complet mais Kingdom Come Deliverance fait partie de ces titres qui mérite un traitement particulier. Le test sera ainsi publié d’ici ce week-end pour être le plus complet possible et surtout avoir le temps de finir le scénario principal. Que nous réserve le titre développé par Warhorse Studios ?
Une immersion aux petits oignons
Nombreux sont ceux qui comparent Kingdom Come Deliverance à The Witcher 3 en raison de la communication qui a été faite autour d’un aspect du titre : l’écriture. Alors oui, des similitudes sont présentes mais je pousserai plus loin : la quête principale est beaucoup plus libre et ouverte en fonction de vos actions / choix que son pendant de chez CD Projekt RED, tandis que du point de vue des missions secondaires c’est l’inverse. KCD fait l’impasse sur une narration affûtée pour les sides quests, ce qui n’est pas très dérangeant au final. Je ne soufflerai mot de l’intrigue mais la mise en scène cinématographique (dans ses plans, sa structure narrative, ses musiques épiques, …) nous plonge de plein pied dans l’univers créé par Warhose Studios.
Cet univers est fait de trahisons, d’amitiés, de guerres, de sexe, de violences et de thèmes plus légers… Rien de neuf me direz-vous par rapport à d’autres titres déjà parus ! Sauf que KCD se démarque par son réalisme. Je pense que c’est l’adjectif sur lequel tous les joueurs qui s’essayeront au titre seront d’accord. Réalisme dans sa façon d’incorporer ses mécaniques de jeu, dans sa partie visuelle et dans son background. Ce qui n’a pas que des avantages pour le joueur.
Exigeant, voire brutal
Le titre est vraiment exigeant ! Rien que pour la première quête, j’ai malgré moi expérimenté les multiples champs du possible en échouant l’objectif principal en fonction des mes actions… Je ne conseille à personne de se retrouver en prison lors du prologue (les 3 premières heures de jeu grosso modo). Le titre dans son ensemble est difficile dans tous les domaines : se constituer une réserve d’argent confortable relève du farming intensif en mode voleur dans les chaumières (dites adieu à votre personnage au bon karma si vous voulez être riche), le système de combat est bien pensé mais prend en compte tellement de paramètres (vos stats, celles de l’adversaire, timings serrés pour les parades, faiblesse du personnage en début d’aventure) qu’il vaut mieux privilégier vos talents d’éloquence, il faut gérer sa faim et son état de forme général régulièrement, l’exploration est laissée totalement libre et manquera de lisibilité pour certains, et que dire du système de sauvegarde ?
L’un des points noirs du jeu selon moi. Il n’est tout simplement pas possible de sauvegarder à n’importe quel moment, à moins de posséder la potion adéquate (qui coûte un bras d’ailleurs !). Les morts étant assez régulières, on perd souvent notre progression sur plusieurs minutes, voire dizaines de minutes… Certes cela fait plaisir d’avoir ce côté exigeant mais je pense aux joueurs qui veulent juste lancer le jeu sur une session de 30 minutes. Oubliez ! Kingdom Come Deliverance se consomme sur des sessions plutôt longues et il ne faut pas avoir un rendez-vous chez le dentiste programmé en fin de journée pour éviter tout désagrément en devant quitter le jeu précipitamment.
Un FPS / RPG médiéval
Surement la meilleure définition ! Warhose Studios a réussi à intégré parfaitement les éléments de la société féodale à son FPS / RPG. Un seul exemple avec l’éloquence vous donnera une idée de la prouesse. Selon votre allure physique (saleté, richesse de l’habit), de votre rang social, de votre attitude (agressive, pacifique) mais également de votre interlocuteur, les options de dialogue seront totalement différentes. Avec un même individu, le dialogue sera différent selon que vous ayez une entaille sur la joue (auquel cas le PNJ vous demandera si vous allez bien, ce qui s’est passé), que vous soyez équipé d’une armure complète ou que vous soyez revêtu de la dernière robe tendance chez le tailleur du coin. Un dynamisme bien intégré et bien vu qui renforce encore cette immersion.
Kingdom Come Deliverance n’oublie pas non plus le côté RPG avec des dizaines de stats à prendre en compte et à optimiser pour progresser dans l’aventure. Le système de level ressemble à la série des Elder Scrolls : en augmentant vos talents, vous augmentez votre niveau principal. Quelque chose de, somme toute, assez classique mais qui s’intègre efficacement au coeur du gameplay de KCD.
Exigeant, immersif et avec une écriture dantesque, Kingdom Come Deliverance m’a déjà conquis par son ambiance et sa narration qui laissent peu de place à l’indifférence. Warhorse Studios vous fera voyager mais également rager… Le système actuel de sauvegarde risque de dégoûter plusieurs d’entre-vous et le studio devrait songer à remodeler la chose pour que KCD ne devienne pas uniquement un FPS/RPG hardcore dont seuls les plus téméraires s’échineront à venir à bout !
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