La scène indépendante du jeu vidéo nous a très souvent surpris. De nombreux développeurs à l’imagination débordante nous ont fait découvrir leurs créations originales qui sortent souvent des sentiers battus. Certaines peuvent marquer par des mécaniques de gameplay innovantes, d’autres par une direction artistique réussie et une bande-son enchanteresse. La première production de Nodding Heads Games se place dans cette deuxième catégorie, en nous proposant une aventure classique dans son approche mais à l’univers visuel et sonore original et somptueux. Une plongée dans la mythologie indienne très plaisante à parcourir dont il me tarde de vous parler dans ce test de Raji : An Ancient Epic !
Une narration réussie
L’histoire prend place un jour de carnaval. Raji, une jeune fille, s’y rend accompagnée par son frère Golu pour y présenter un spectacle de funambule. Mais alors que la prestation trouve son public et que tout semble aller pour le mieux, le ciel s’assombrit et les démons menés par Mahabalasura, divinité maléfique, kidnappent Golu et d’autres enfants avant de disparaître. Raji se lance donc dans une aventure dont l’objectif est de sauver son petit frère, sans savoir qu’elle a été choisie par les dieux pour venir à bout de la menace démoniaque.
Ce pitch de départ nous est présenté à travers des cinématiques magnifiques. À la manière de marionnettes dessinées et contrôlées par les dieux, les personnages prennent vie dans ces vidéos qui servent merveilleusement bien la narration. Pendant les sessions de jeux, l’histoire nous est contée par deux divinités qui parlent entre elles sur un ton grave. Elles décrivent à la fois l’environnement et l’action, et étoffent le lore du jeu.
À ce sujet, sachez que vous en apprendrez beaucoup sur la mythologie indienne. Différents passages vous permettront de découvrir certaines fables et mythes propres à l’histoire de l’Inde. Une volonté profonde des développeurs. Ainsi, vous trouverez par exemple une succession de tableaux qui présenteront les étapes d’une légende associée à un dieu ou une déesse. Je retiendrais celle de Garuda, le roi des oiseaux, que j’ai trouvé particulièrement plaisante à découvrir. Ces histoires courtes à morale auraient gagné à être plus nombreuses tant elles viennent enrichir considérablement l’immersion.
Un dépaysement assuré par une bande-son et des visuels du plus bel effet
Au-delà de la narration, c’est surtout par sa direction artistique et sonore que Raji : An Ancient Epic est une véritable réussite. Globalement, les niveaux sont tous très jolis et agréables à parcourir. Le jeu se découpe en différentes zones ayant chacune leur identité. Vous passerez par exemple des ruines aux terres mystiques et votre voyage en vaudra la peine. Techniquement, les décors n’ont pas tous le même niveau de détails en fonction des zones traversées, mais le rendu global est toujours très propre. C’est là un point fort indéniable du jeu de Nodding Heads Games. De plus, les animations de Raji et des ennemis sont fluides. On peut noter quelques petits bugs visuels au niveau des collisions – l’ennemi est bien vaincu mais l’animation du finish laisse penser que l’on frappe dans le vide par exemple – mais cela ne nuit en rien au plaisir de jeu.
Et pour accompagner votre voyage, vous aurez droit à une bande-son aux sonorités indiennes qui sert parfaitement le jeu. Nerveuse pendant les combats, douce pendant les moments de contemplation pure et rythmée pendant les phases de plateforme, c’est là encore une réalisation impeccable. Certaines pistes reviennent tout au long du jeu mais chaque zone présente des musiques inédites. Cette variété est appréciable et empêche toute forme de lassitude. Variété qui est de mise pour le bestiaire également. Une dizaine d’ennemis différents vous mettront des bâtons dans les roues tout au long des cinq heures de jeu dont vous aurez besoin – au plus – pour terminer le jeu.
Une aventure classique mais plaisante à parcourir
Raji : An Ancient Epic est construit très simplement. Différents niveaux se font suite l’un après l’autre. Il faudra arriver au bout d’une zone pour accéder à la suivante. Le jeu se veut plutôt dirigiste. Il y a très peu d’embranchements et globalement, vous avancerez tout droit jusqu’à la fin de ce dernier. Parfois, deux chemins se présentent à vous. L’un vous mènera à un orbe de soin ou d’amélioration dont on parlera juste après dans ce test, l’autre vous permettra d’avancer dans l’histoire. Cela est bien dommage… En effet, tout est prétexte à l’exploration et on en voudrait plus. Il m’est arrivé de mourir en essayant – à de très nombreuses reprises – d’accéder à certains endroits en pensant trouver des collectibles ou des éléments de narration et points d’attention pour enrichir encore plus l’univers du jeu.
À cette construction classique, on peut ajouter quelques petits problèmes de caméra. Heureusement, ils ne sont pas présents au point de nuire à l’expérience globale, loin de là. Mais il est dommage d’avoir les soucis que l’on retrouve dans de nombreux jeux en 2.5D. Ces derniers se manifestent essentiellement quand on revient sur nos pas à certains endroits. La vue est étroite et il est difficile de ne pas tomber. Pour ce qui est des sauts, rien à signaler. Le tout est suffisamment précis et nous avons une bonne visibilité sur l’endroit où l’on atterri dans les séquences de plateforme. Pour information, la caméra est indépendante de votre volonté. Elle est entièrement gérée par le jeu et vous ne pourrez pas l’orienter à votre guise.
Des combats dynamiques et des passages de pure contemplation
Les combats vous laisseront la possibilité de personnaliser votre manière d’affronter les ennemis. Il y a deux choses à maitriser. D’une part, l’arme en elle-même. Il y en a quatre que vous débloquerez au cours du jeu, toutes avec un style différent et il existe de multiples combinaisons de coups utilisables. D’autre part, les éléments. Chacun, foudre, feu et eau offre trois pouvoirs passifs afin de vaincre les monstres que vous rencontrerez. Vous pourrez les améliorer en trouvant des orbes de faveur disséminés dans les décors. Au cours des affrontements, vous pourrez utiliser l’environnement – dans une certaine mesure – pour combattre. Sauter sur le mur ou autour d’une colonne permet de créer de nouveaux combos qui enrichissent le set de mouvement de Raji. Personnellement, je n’ai pas senti de répétitivité au cours des cinq heures dont j’ai eu besoin pour terminer le jeu. Un bon point donc.
Quelques phases de plateforme viendront également parsemer l’aventure. Pas de difficulté ici, elles ne vous poseront normalement aucun souci. À ce propos, le jeu ne propose pas de mode de difficulté mais reste dans son ensemble abordable. Certains combats vous challengerons quand même un peu mais la maîtrise des différents éléments et armes devraient vous permettre d’y venir à bout sans trop mourir. Vous affronterez des boss qui là aussi ne devraient pas vous poser problème tant leur pattern est simple à assimiler et contourner. Enfin, pour apporter toujours plus de diversités, des puzzles sont présents tout au long du jeu. Tous très faciles, ils ont le mérite de proposer une fois résolus un très joli visuel. Préparez-vous à faire beaucoup de captures d’écran tant certains tableaux sont beaux. Ces phases courtes ralentissent – positivement – le jeu et permettent aux joueurs que nous sommes de contempler les merveilles nées de cette direction artistique.
Conclusion
Que dire si ce n’est que le voyage vaut le coup d’être vécu ! Raji : An Ancient Epic vous fera parcourir des environnements de toute beauté en vous immergeant au cœur de la mythologie indienne. Tout vous fera passer un bon moment. La bande originale aux sonorités venues du sud de l’Inde contribue activement au dépaysement. Les combats, à défaut d’être originaux, sont efficaces et ont le méritent d’être dynamiques. Rien n’entache cette jolie aventure, pas même les petits soucis de caméra et le classicisme de sa structure. Les cinq heures nécessaires pour découvrir le destin de Raji et son frère Golu passeront bien trop vite. Une première production du studio Nodding Heads Games qui présage d’un bel avenir.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✔ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu | ||
✘ Aide aux dyslexiques |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox One S | Temps passé sur le jeu | 5 heures | |
Niveau de difficulté | N.A. | Jeu terminé | Oui |