Comme c’est souvent le cas maintenant, Rogue Company est disponible en bêta fermée payante alors que son développement est toujours en cours. Voyons ce que donne ce nouveau titre de Hi-Rez Studios, les spécialistes du jeu multi et papas de Smite et Paladins.
Preview rédigée par Plax.
Un goût de déjà-vu
Avec la montée en puissance de l’E-sport, sortir un jeu qui sera sur le devant de la scène est devenu un objectif primordial pour certains studios. C’est le cas de Hi-Rez qui après avoir donné dans le MOBA, sortent Rogue Company, un jeu de tir multijoueurs à quatre contre quatre. Vous incarnez l’un des 13 combattants (appelés Rogues) disponibles et allez vous crêper le chignon dans des petites arènes face à l’équipe adverse.
Le premier point problématique est visible dès la sélection du mode de jeu. En effet, au stade de développement actuel, seuls deux modes sont disponibles : Assaut et Démolition. Très conventionnels, le premier n’est autre qu’un match à mort par équipe dans lequel chaque équipe possède 12 vies et pas une de plus. Le deuxième, façon Counter Strike, consiste à poser une bombe avec une équipe en attaque et une équipe en défense. Ajoutons à cela un nombre de cartes lui aussi extrêmement réduit, et vous comprendrez que l’on a vite fait le tour du propriétaire.
Les parties qui durent en général une dizaine de minutes commencent par un drop en avion. « Toujours sympa, ça amène un petit côté tactique non négligeable » me direz-vous ? Que nenni, ce largage n’a absolument aucun intérêt car vous finirez toujours par atterrir près du point d’apparition à quelques mètres près. Le seul intérêt de cet avion est qu’il fait office de boutique et que vous ne pourrez pas acheter ou améliorer vos armes en plein milieu d’une manche. On aurait donc largement pu s’en passer. Cette feature a plus l’air d’avoir été ajoutée pour faire comme les petits copains références du genre du moment (coucou Warzone) que pour apporter un vrai plus au jeu.
Prise en main rapide
Une fois un pied posé au sol, on se rue vers les objectifs en essayant de rester groupés avec un minimum de tactique et de cohésion. Comme dans tous les jeux en équipe du genre, foncer dans le tas chacun de son côté sera synonyme de rouste automatique en moins de trois minutes. Attaquer en équipe de manière intelligente sera ainsi indispensable pour espérer viser la victoire. Le cœur du gameplay, comme dans un multi de Gears of War, se trouve dans la possibilité de se cacher derrière les éléments du décor et de tirer à couvert. Certaines phases, lorsque les équipes sont bien synchronisées, sont plutôt dynamiques et nerveuses et peuvent apporter une vraie satisfaction lorsque la bataille est remportée.
Pour ne rien gâcher, on arrive à s’amuser dès les premières minutes grâce au tutoriel qui nous permet de faire le tour des commandes en quelques instants. On trouve ses repères très rapidement, les cartes s’assimilent plutôt bien, et on arrive à sortir quelques belles actions après quelques parties seulement. Rogue Company s’adresse clairement à un public large, et laisse entrevoir une belle marge de progression. Une recette qui a fait ses preuves, et on se dit qu’un petit système de classement bien senti pourrait faire des merveilles.
Pourtant, la frustration est belle est bien présente lorsque vos adversaires vous prennent à la gorge et viennent squatter près de votre point d’apparition… Il n’existe en effet aucune zone sécurisée comme c’est le cas dans Bleeding Edge et se faire buter dans le dos cinq secondes après avoir réapparu sur la map donne envie de balancer sa manette dans la télé.
Dans la peau d’un Rogue
On le disait plus tôt, vous aurez le choix entre plusieurs personnages pour composer votre quatuor. Chacun possède une sorte d’ultime qui lui est propre et qui se recharge avec le temps. À titre d’exemple, Anvil le gros bourrin peut positionner un bouclier devant lui et Phantom peut lancer un fumigène qui révèle les ennemis proches. De manière tout aussi classique, les avatars ont aussi un sort passif comme l’impossibilité de se faire repérer par les radars adverses ou l’ajout d’un gadget supplémentaire dans votre arsenal par exemple. Rien de bien novateur ici, on fait vraiment dans le classique. Nos Rogues auront finalement des armes dédiées et le choix du perso dépendra beaucoup de votre style de jeu. On regrettera toutefois que les spécificités ne soient pas plus développées que cela : tous les protagonistes courent à la même vitesse et ont le même nombre de points de vie. Au final, si chaque personnage est différent et à ses capacités propres, on ne ressent pas une importance cruciale dans le choix des protagonistes. Restons toutefois mesurés et attendons d’en voir plus, car c’est souvent à haut niveau que les petits détails font la différence.
Visuellement, le titre de Hi-Rez est agréable à l’œil, sans fioriture, et le level design est tout à fait correct. Les endroits pour se cacher sont nombreux et les cartes, bien que petites, font le boulot (si l’on met de côté la possibilité de squater le point de réapparition adverse comme évoqué plus haut). Les décors ont leur petit charme mais restent suffisamment épurés pour ne pas perturber la lisibilité de l’action. Les menus sont simples et clairs, bien que la musique d’ascenseur ultra bateau fasse péter un câble très rapidement. Enfin dernier point à noter plutôt sympa : la scène d’introduction de début de partie où l’on voit notre équipe déambuler est très classe et donne clairement envie d’en découdre !
Conclusion
Au final, Rogue Company a tout du petit jeu sympa, accessible (trop ?), mais n’a pas assez pour sortir du lot pour le moment. Il copie très clairement les piliers du genre comme Valorant, Counter Strike ou Warzone, prend un petit bout de chaque, mélange le tout et paf, ça fait un jeu tout neuf ! Impossible à ce stade de dire s’il arrivera à se faire une place sur la scène E-sport, qui passera forcément par une adoption du grand public pour se faire un nom. Hi-Rez Studios a en tous cas décidé que le jeu serait en free-to-play lors de sa sortie officielle pour mettre toutes les chances de son côté.