En 2013 arrivait en rayon un reboot osé de Tomb Raider. Avec une Lara à ses débuts, fragile et naïve, la promesse de voir l’héroïne la plus célèbre du jeux vidéo devenir la femme fatale que l’on connaît faisait rêver ! Après un deuxième épisode très convaincant, ayant lancé au grand jour la mode des exclusivités temporaires, nous voilà devant le dernier opus de cette trilogie. Alors, promesse tenue ?
First Blood
Je mets la galette et, première surprise, l’installation du jeu ne prend que quelques minutes sur une connexion fibre. C’est un détail mais cela démontre les énormes progrès de Microsoft sur le sujet. Nous tombons ensuite sur un menu aux options très complètes permettant de régler HDR, graphismes, langues et autres habitudes. Là où Shadow Of The Tomb Raider surprend, c’est sur sa gestion de la difficulté. Vous pourrez personnaliser votre aventure en augmentant ou diminuant la difficulté des énigmes, de l’infiltration ou encore, des combats.
A l’écran, cela se traduit par la disparition de la peinture blanche qui vous guide, par des ennemis plus alertes, plus forts ou même un nombre de munitions largement revu à la baisse. C’est pour le coup une réussite et j’espère sincèrement que d’autres développeurs reprendront l’idée.
Parlons rapidement de la localisation qui a son importance. Pour les Français francophone de France pas de soucis. Le jeu peut être configuré en français intégral, texte et voix, mais, dans un soucis du travail bien fini, nous pouvons activer les voix d’origines des autochtones, le dialecte péruvien est bien retranscrit. Immersif.
Pour finir cette introduction, Shadow Of The Tomb Raider est à la page et vous propose une petite bannière non intrusive pour streamer le jeu sur votre plateforme favorite. Vos spectateurs verront donc en temps réel le lieu où vous êtes, votre pseudo etc. C’est loin d’être bête et c’est plutôt bien fichu !
Des graphismes à Tomb(er)
La première scène d’un jeu a son importance. Elle annonce le ton général et capte l’attention. Pour Shadow Of The Tomb Raider, c’est une réussite puisque nous sommes directement plongés dans une action très scriptée propre aux deux derniers épisodes. Et là nous parlerons graphismes car il y a de quoi dire.
Le jeu est superbe. Le plus beau jeu de la One X, assurément. La modélisation de Lara est aussi fine que sa chevelure, qui est enfin convaincante (on attentait cela depuis Tom Raider 2). Les décors sont somptueux et le HDR fait des merveilles sur beaucoup de panoramas qui vous laisseront sans voix plusieurs secondes. Les animations sont davantage travaillées et la palette de mouvements de Lara est plus naturelle. Vraiment rien à dire, c’est un quasi sans faute.
Mais, on le sait, le diable se cache dans les détails. Et s’il y en a un qui nous sortira plus d’une fois de l’intrigue, c’est le mixage son. C’est simple, je ne vois pas comment nous pouvons jouer sans sous-titres et sans faire trembler l’immeuble. Beaucoup de dialogues sont inaudibles quand le moindre coup de feu mettra votre caisson de basses à rude épreuve. Ajoutons à cela une synchronisation labiale aux fraises dans la version française et un jeu d’acteur pas toujours convaincant…. Privilégiez donc la VO puisque les sous-titres seront de toutes façons indispensables.
Et alors l’histoire ?!?! Dans cet épisode Lara est toujours à la course avec les méchants trinitaires qui souhaitent obtenir un artefact maya. Évidemment vous gagnez la course et tombez nez à nez avec une dague peu rassurante. Miss Croft n’ayant vu aucun Indiana Jones de sa vie pense que l’idée de s’en saisir est bonne. Naturellement que non ! Je rappelle d’ailleurs à nos plus jeunes lecteurs qu’il n’est jamais intelligent de retirer un artefact de son socle. Surtout quand il y repose depuis 2 000 ans, entouré de cranes décorés . De ce fait, Lara amorcera la fin du monde sans l’aide du réchauffement climatique : tremblements de terre, tsunamis et autres joyeusetés ne seront que du fait de votre cupidité. C’est cliché, certes, mais cela renverra la belle brune à ses démons, et vous donnera bien des prétextes pour survivre à des gunfights nerveux et des énigmes tordues.
Le jeu propose deux réglages sur Xbox One X à savoir « résolution » ou « fréquence image ». Le premier vous assure un affichage 4K quand le deuxième offre un ratio 60fps. Je vous conseille le réglage 4K si vous avez le téléviseur adapté tant les rendus sont somptueux. De plus quelques chutes de framerate sont à déplorer sur le réglage 60fps.
1+1=3
Shadow Of The Tomb Raider est une suite directe à Rise Of The Tomb Raider. Nous y retrouvons la même héroïne avec les même compétences. Pas d’entourloupe ou autre amnésie. Ce que vous faisiez à la fin du dernier épisode, vous le faites au début de celui-ci (tir à la corde, double piolet, grappin etc…). Logiquement, nous retrouvons également beaucoup d’autres similarités, à commencer par l’équilibre entre énigmes, chasse et action.
Les énigmes se trouvent dans des cryptes et tombeaux plus ou moins difficiles à surmonter. Dans l’ensemble, si vous avez un bon sens de l’observation, rien ne devrait vous résister trop longtemps mais méfiance, certains passage sont roublards et vous invitent à bousculer un peu les habitudes de jeu. Ce n’est pas du génie mais ça rafraîchit.
Pour avoir le meilleur équipement, pas d’autre solution que de chasser. C’est avec votre arc que vous irez vous servir dans la faune et la flore péruvienne jusqu’à obtenir assez de ressources pour, enfin, avoir votre veste en peau de félin dernier cri pour ne pas être repérer. C’est pas vegan mais nous sommes dans la jungle !
Quant à l’action, vous la trouverez lors de quêtes principales et secondaires. Le jeu s’éloigne du modèle Gears Of War et de la fameuse rengaine tir/couverture. Vous avez peu de points de vie, peu d’abris et peu de solutions pour vous en sortir. La plus jouissive reste l’infiltration : s’enduire de boue comme John Rambo (le succès “premier sang” laisse peu de place au doute), traquer l’ennemi, le neutraliser discrètement est aussi jouissif qu’efficace. Parfois le jeu ne vous laisse pas le choix, notamment face aux tribus locales. S’en suivent des gunfights sous tension où, privé d’abris, vous devrez tirer en esquivant une pluie de coups et de flèches.
Dans l’ensemble la recette n’est pas neuve mais fonctionne à merveille. On ne s’ennuie jamais et nous avançons toujours dans l’intrigue, à notre rythme, contemplant les superbes paysages au fil de l’eau turquoise.
Conclusion
Shadow Of The Tomb Raider est le troisième épisode de la trilogie Tomb Raider amorcée en 2013. Nous y retrouvons donc beaucoup de similitudes avec ses aînés. Certaines méthodes fonctionnent toujours, comme les tombeaux, et d’autres s’épuisent, notamment la fragilité de Lara qui, si elle nous inondait de compassion en 2013, nous laisse de marbre en 2018. Il faut dire qu’il est difficile de rendre fragile une héroïne qui en est à deux civilisations détruites à son actif.
Cependant la quasi totalité de cet épisode respire la maîtrise des développeurs. De la direction artistique au gameplay, tout nous invite à continuer inlassablement notre périple. Et c’est bien là ce que l’on demande à un jeu : s’amuser et vivre des aventures.